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Bøger af Georges Sand

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  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    Il faut dire qu'en même temps que je m'attachais si fort à Rosette, je prenais mieux à coeur mes autres devoirs. Je voulais si bien complaire à mon oncle et à mes cousins qu'ils n'eussent plus le courage de me rien refuser pour ma brebis. Je faisais à moi seule tout le ménage et tous les repas. La Mariotte ne m'aidait plus que pour les gros ouvrages. J'appris vite à laver et à rapiécer. J'emportais de l'ouvrage aux champs et je m'accoutumais à faire deux choses à la fois, car, tout en cousant, j'avais toujours l'oeil sur Rosette. J'étais bonne bergère dans toute l'acception du mot. Je ne la laissais pas longtemps à la même place, afin de la tenir en appétit, je ne lui permettais pas d'épuiser la nourriture d'un même endroit, je la promenais tout doucement et lui choisissais son petit bout de pâturage au bord des chemins; car les moutons n'ont pas grand jugement, il faut bien le dire; ils broutent où ils se trouvent et ne quittent la place que lorsqu'il n'y a plus que de la terre à mordre. C'est bien d'eux qu'on peut dire qu'ils ne voient pas plus loin que leur nez, à cause de leur paresse à regarder. J'avais soin aussi de ne pas la presser, à l'heure où je la rentrais à l'étable, sur le chemin rempli de la poussière soulevée par les troupeaux.

  • af Georges Sand
    378,95 kr.

    Ils arrivèrent en effet avant la nuit. Saint-Julien avait eu bien envie de se retourner cent fois durant le voyage et de jeter un coup d'oeil furtif dans la voiture, où il eût pu plonger en faisant un mouvement; mais il ne l'osa pas, car il sentit que sa curiosité aurait le caractère de la grossièreté et de l'ingratitude. Seulement il était descendu à tous les relais pour regarder la belle voyageuse à la dérobée, pour examiner ses actions, écouter ses paroles, scruter sa conduite, en affectant l'air indifférent et distrait. Il avait trouvé en elle ce continuel mélange du caractère impérial et du caractère bon enfant, qui ne le menait à aucune découverte. Il n'eût pas osé s'adresser aux personnes de sa suite pour exprimer la curiosité imprudente qui chauffait dans sa tête.

  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    Il m'a présenté à elle, et dès lors j'ai subi et supporté les avances du mari, sans avoir cependant le droit de me moquer de lui, car je te répète, et très-sérieusement, qu'il a les manières et la réputation d'un galant homme. Pourquoi diable est-il le mari d'Olympe ? Ce n'est pas ma faute, à moi, si elle m'a frappé l'imagination dès le premier abord. Figure-toi une femme pâle, d'une couleur superbe, une attitude austère et voluptueuse, des manières accueillantes et glacées, un sourire plein de charme et de dédain, tout ce qui attire et repousse, tout ce qui excite, tout ce qui effraye, tout ce qui provoque, tout ce qui rebute, une énigme vivante ! Est-ce que cela est vulgaire et facile à rencontrer ? Il y a dix ans que je cherchais ce type. Je le tiens, je m'en empare, je décrète que je vaincrai le sphinx; je cultive le mari, je m'en fais adorer; je promets d'aller chasser avec lui dans le Nivernais au temps des vacances de la Chambre. Sa femme, qui n'était venue que pour quinze jours à Paris, et qui disait avoir hâte de retourner auprès de ses enfants, part en me jetant un regard étrange, et en me disant qu'elle compte sur moi pour le mois de septembre.

  • af Georges Sand
    333,95 kr.

    Au premier abord, ce dôme de sombre verdure enveloppait tout; mais en faisant le tour du parc, si l'on peut appeler parc une colline fruste, herbue, crevée de roches, et où rien n'adoucissait les caprices du sentier, on saisissait de tous côtés, à travers les tiges élancées des arbres, de magnifiques échappées de vue sur la mer, les golfes et les montagnes: au nord, une colline boisée que dépassait la cime plus éloignée du Coudon, une belle masse de calcaire blanc et nu brusquement coupée en coude, comme son nom semble l'indiquer; à l'est, des côtes ocreuses et chaudes festonnées de vieux forts dans le style élégant de la renaissance; puis l'entrée de la petite rade de Toulon et quelques maisons de la ville, dont heureusement un petit cap me cachait la triste et interminable ligne blanche sans épaisseur et sans physionomie; puis la grande rade, s'enfonçant à perte de vue dans les montagnes et finissant à l'horizon par les lignes indécises de la presqu'île de Giens et les masses vaporeuses des îles d'Hyères.

  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    Elle faisait secrètement tous les ans, vers le mois de mai, un voyage à Montesparre. De là, déguisée en paysanne, elle allait soit à Flamarande, où elle entrait par un couloir souterrain aboutissant à l'intérieur du donjon habité par Ambroise et Gaston, soit au Refuge, d'où, selon elle, M. de Salcède s'exilait pendant quelques jours, soit dans quelque foire du pays où Ambroise, accompagné du jeune homme, conduisait les chevaux élevés par Michelin. Pour les vêtements, les connaissances spéciales, le langage et les manières de surface, Espérance était bien le fils de Michelin ou d'Ambroise. Il ne lui en coûtait pas de parler le patois, d'équiter pour la montre les chevaux nus, de manger au cabaret, de faire échange de quolibets avec les maquignons. On était tout surpris de découvrir en lui un homme parfaitement civilisé quand il se retrouvait avec ses pareils. La comtesse me raconta sa dernière entrevue avec lui.

  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    La princesse grecque Veneranda Gica était une personne sur l'âge de laquelle les commentateurs flottaient irrésolus, du chiffre quarante au chiffre soixante. Elle avait la taille fort droite, bien prise dans un corps baleiné, d'une rigidité majestueuse. Pour se dédommager de cette contrainte où, par amour de la ténuité, elle condamnait une partie de ses charmes; et pour paraître encore jeune et folâtre, elle remuait à tout propos les bras et la tête, de sorte qu'on ne pouvait être assis près d'elle sans recevoir au visage à chaque instant son éventail ou ses plumes. Elle était d'ailleurs bonne, obligeante, généreuse jusqu'à la prodigalité, romanesque, superstitieuse, crédule et faible. Sa bourse avait été exploitée par plus d'un charlatan, et son cortège avait été grossi de plus d'un chevalier d'industrie.

  • af Georges Sand
    318,95 kr.

    Comme elle tournait le dos au jour, rendu très-éclatant par le coucher du soleil, je ne vis d'abord que sa silhouette et les lignes d'or que le reflet du ciel enlevait sur sa chevelure touffue et sur sa robe de soie d'un beau rouge, presque noir. Elle me parut bien mise et bien coiffée, sans aucune excentricité; ses magnifiques cheveux étaient à elle, et, quand elle fat assise et éclairée, je la trouvai parfaitement jolie et toute jeune. Il est vrai que le jour baissait dans les conditions d'un reflet très-favorable. Tout était rose, et les figures n'avaient plus d'âge. Chaque instant écoulé ajoutait à l'illusion, et, quand tout s'éteignit, je conservai l'impression d'une figure délicieuse. Le son de la voix était si frais et si pur, la prononciation si fine et si délicatement nette, que je fus tout de suite sous le charme, et que, pendant un quart d'heure, je ne vis que cette figure et n'entendis que cette voix. Le premier accueil m'avait peut-être conquis sans retour. Lorsque ma tante m'avait présenté comme le neveu déjà annoncé et décrit, mademoiselle Merquem m'avait tendu la main avec spontanéité, et elle avait serré la mienne avec franchise.

  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    Tu as été bon et généreux envers moi, je le sais; lu me combles de soins, tu me couvres de pierreries, tu m'accables de ton luxe et de ta magnificence; sans toi je serais morte dans quelque hôpital d'indigents, ou je serais enfermée dans une maison de fous. Je sais tout cela. Mais souviens-toi, Bustamente, que tu as fait tout cela malgré moi, que tu m'as prise à demi morte, et que tu m'as secourue sans que j'eusse le moindre désir de l'être; souviens-toi que je voulais mourir et que tu as passé bien des nuits à mon chevet, tenant mes mains dans les tiennes pour m'empêcher de me tuer; souviens-toi que j'ai refusé longtemps ta protection et tes bienfaits, et que si je les accepte aujourd'hui, c'est moitié par faiblesse et par découragement de la vie, moitié par affection et par reconnaissance pour toi, qui me demandes à genoux de ne pas les repousser.

  • af Georges Sand
    368,95 kr.

    La mosaïque n'est point, comme vous le dites, un vil métier; c'est un art véritable, apporté de Grèce par des maîtres habiles, et dont nous ne devrions parler qu'avec un profond respect; car lui seul nous a conservé, encore plus que la peinture sur métaux, les traditions perdues du dessin au Bas-Empire. Si elle nous les a transmises altérées et méconnaissables, il n'en est pas moins vrai que, sans elle, nous les eussions perdues entièrement. La toile ne survit pas aux outrages du temps. Apelle et Zeuxis n'ont laissé que des noms. Quelle reconnaissance n'aurions-nous pas aujourd'hui pour des artistes généreux qui auraient éternisé leurs chefs-d'oeuvre à l'aide du cristal et du marbre ? D'ailleurs la mosaïque nous a conservé intactes les traditions de la couleur, et en cela, loin d'être inférieure à la peinture, elle a sur elle un avantage que l'on ne peut nier: elle résiste à la barbarie des temps, comme aux outrages de l'air...

  • af Georges Sand
    373,95 kr.

    Laurence dansait devant moi, et certainement il y mettait de la coquetterie. Il avait ôté son paletot de coutil et son gilet, comme les autres. Sa chemise, d'un blanc encore irréprochable, dessinait sa taille fine, ses larges épaules et sa poitrine bombée; la sueur faisait boucler ses cheveux abondants, d'un noir de jais; son oeil, tout à l'heure éteint, lançait des flammes. Il avait la grâce inséparable des belles formes et des fines attaches, et, bien qu'il dansât la bourrée classique comme un vrai paysan, il faisait de cette chose lourde et monotone une danse de caractère pleine de verve et de plastique. Il avait bien un peu de vin dans les jambes, mais en peu d'instants cette incertitude se dissipa, et il me sembla qu'il tenait à m'apparaître dans tous ses avantages physiques pour dissiper la mauvaise opinion qu'il avait pu m'inspirer à première vue.

  • af Georges Sand
    373,95 kr.

    C'était la première fois que Sabina se hasardait avec Léonce dans un tête-à-tête qui pouvait être plus long et plus complet qu'elle ne s'en était embarrassée d'abord. Malgré le projet de simple promenade, et la présence de ces deux jeunes serviteurs qui leur tournaient le dos et causaient trop gaiement ensemble pour songer à écouter leur entretien, Sabina sentit qu'elle était trop jeune pour que cette situation ne ressemblât pas à une étourderie; elle y songea lorsqu'elle eut franchi la dernière grille du parc.Mais Léonce paraissait si peu disposé à prendre avantage de son rôle, il était si sérieux, et si absorbé par le lever du soleil, qui commençait à montrer ses splendeurs, qu'elle n'osa pas témoigner son embarras, et crut devoir, au contraire, le surmonter pour paraître aussi tranquille que lui.

  • af Georges Sand
    408,95 kr.

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