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" Von verschiednen Seiten warf man uns vor, daß wir nicht die ökonomischen Verhältnisse dargestellt haben, welche die materielle Grundlage der jetzigen Klassenkämpfe und Nationalkämpfe bilden. Wir haben planmäßig diese Verhältnisse nur da berührt, wo sie sich in politischen Kollisionen unmittelbar aufdrängenEs galt vor allem den Klassenkampf in der Tagesgeschichte zu verfolgen und an dem vorhandnen und täglich neu geschaffnen geschichtlichen Stoff empirisch nachzuweisen, daß mit der Unterjochung der Arbeiterklasse, welche Februar und März gemacht hatte, gleichzeitig ihre Gegner besiegt wurden ¿ die Bourgeoisrepublikaner in Frankreich, die den feudalen Absolutismus bekämpfenden Bürger- und Bauernklassen auf dem gesamten europäischen Kontinent; daß der Sieg der "honetten Republik" in Frankreich gleichzeitig der Fall der Nationen war, die auf die Februarrevolution mit heroischenUnabhängigkeitskriegen geantwortet hatten; daß endlich Europa mit der Besiegung der revolutionären Arbeiter in seine alte Doppelsklaverei zurückfiel, in die englisch-russische Sklaverei. "
" What hink ye of Christ, whose son is he?" Humane child of human parents, or divine Son of the Almighty God? When we consider his purity, his faith in the Father, his forgiving patience, his devoted work among the offscourings of society, his brotherly love to sinners and outcasts¿ when our minds dwell on these alone,¿we all feel the marvellous fascination which has drawn millions to the feet of this "son of man," and the needle of our faith begins to tremble towards the Christian pole. If we would keep unsullied the purity of our faith in God alone, we are obliged to turn our eyes some times¿however unwillingly¿towards the other side of the picture and to mark the human weaknesses which remind us that he is but one of our race. His harshness to his mother, his bitterness towards some of his opponents, the marked failure of one or two of his rare prophecies, the palpable limitation of his knowledge ¿ little enough, indeed, when all are told,¿are more than enough to show us that, however great as man, he is not the All-righteous, the All- seeing, the All-knowing, God."
L'ouvrage intitulé Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale est un essai de la philosophe française Simone Weil, écrit en 1934 et publié en 1955 dans le recueil Oppression et liberté, dans la collection « Espoir » que dirigeait Albert Camus aux éditions Gallimard. Comme tous les livres de Weil, il a été publié à titre posthume. Il s'agit, avec L'Enracinement, de l'¿uvre philosophique la plus importante de Weil, qui la désignait comme son « grand ¿uvre » ou son « testament ». L'essai comporte une introduction, puis quatre sections centrales, intitulées respectivement « Critique du marxisme », « Analyse de l'oppression », « Tableau théorique d'une société libre » et « Esquisse de la vie contemporaine », suivies d'une conclusion.De manière générale, Simone Weil se demande dans cet essai à quelles conditions le travail peut constituer un acte libre. Toutefois, le passage de l'oppression à la liberté ne réside pas, selon elle, dans l'abolition du travail, malgré ce que pourraient croire les utopistes qui rêvent d'une société des loisirs, ni dans la libération du travail humain par la machine, contrairement à ce que les adeptes du progrès technique pourraient s'imaginer. Car il ne s'agit pas, selon Weil, de libérer les êtres humains de toute forme de travail ; même si c'était possible, ce n'est nullement souhaitable. Elle affirme en effet que « la notion du travail considéré comme une valeur humaine est sans doute l'unique conquête spirituelle qu'ait faite la pensée humaine depuis le miracle grec7 ». Le travail a une valeur en soi et doit tenir une place primordiale dans la vie humaine ; suivant les derniers mots de Weil dans L'Enracinement, soit neuf ans après la rédaction des Réflexions, « il est facile de définir la place que doit occuper le travail physique dans une vie sociale bien ordonnée. Il doit en être le centre spirituel8 ».Il s'agit donc de redonner au travail la valeur qui est la sienne, celle d'une « conquête spirituelle » ou d'un « centre spirituel » dans la vie humaine. C'est à cette condition que pourrait apparaître une société d'hommes libres, car leurs actions procéderaient de la pensée méthodique plutôt que de dépendre de leurs désirs et de leurs craintes. En concevant le travail selon sa valeur propre, l'être humain sort de l'imaginaire et se confronte à la réalité, c'est-à-dire au vrai rapport qui définit sa liberté, celui entre l'acte et la réflexion qui le guide. Weil affirme en effet que la liberté ne consiste pas à satisfaire ses désirs et à ignorer ses craintes ; il s'agit là d'un esclavage. La liberté véritable se définit plutôt « par un rapport entre la pensée et l'action ». En ce sens, « serait tout à fait libre l'homme dont toutes les actions procéderaient d'un jugement préalable concernant la fin qu'il se propose et l¿enchaînement des moyens propres à amener cette fin9 ».Ainsi, libérer les travailleurs de l'oppression revient en fait à libérer le travail lui-même des conceptions erronées que l'on entretient à son propos. Weil crédite Francis Bacon d'avoir fait apparaître la valeur humaine du travail, notamment par la formule selon laquelle « l'homme commande à la nature en lui obéissant ». Cette formule « suffit pour définir le travail véritable, celui qui fait les hommes libres, et cela dans la mesure même où il est un acte de soumission consciente à la nécessité ». Weil refuse en définitive que le travail soit vu comme une « désespérante malédiction », c'est-à-dire « comme la marque de l'esclavage et de l'abjection des hommes10 », ainsi que le suppose la Genèse.
" Le jeudi 20 décembre 1848, l'assemblée constituante, entourée en ce moment-là d'un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d'un rapport du représentant Waldeck-Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l'élection à la présidence de la république, rapport où l'on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée: «C'est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la constitution pour la rendre sainte et inviolable»; au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l'assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit:«Au nom du peuple français, «Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d'éligibilité prescrites par l'article 44 de la constitution; «Attendu que, dans le scrutin ouvert sur toute l'étendue du territoire de la république pour l'élection du président, il a réuni la majorité absolue des suffrages; «En vertu des articles 47 et 48 de la constitution, l'assemblée nationale le proclame président de la république depuis le présent jour jusqu'au deuxième dimanche de mai 1852.» Un mouvement se fit sur les bancs et dans les tribunes pleines de peuple; le président de l'assemblée constituante ajouta: «Aux termes du décret, j'invite le citoyen président de la république à vouloir bien se transporter à la tribune pour y prêter serment.» Les représentants qui encombraient le couloir de droite remontèrent à leurs places et laissèrent le passage libre. Il était environ quatre heures du soir, la nuit tombait, l'immense salle de l'assemblée était plongée à demi dans l'ombre, les lustres descendaient des plafonds, et les huissiers venaient d'apporter les lampes sur la tribune. Le président fit un signe et la porte de droite s'ouvrit."
" Ce petit recueil se dédie de préférence aux personnes qui n¿ont point de système et sont absentes des partis ; qui par-là sont libres encore de douter de ce qui est douteux et de ne point rejeter ce qui ne l¿est pas.D¿ailleurs, ce ne sont ici que des études de circonstance. Il en est de 1895, il en est d¿hier, il en est d¿aujourd¿hui. Elles ont ce caractère commun d¿être des essais, au sens le plus véritable de ce terme. On n¿y trouvera que le dessein de préciser quelques idées qüil faudrait bien nommer politiques, si ce beau mot de politique, très séduisant et excitant pour l¿esprit, n¿éveillait de grands scrupules et de grandesrépugnances dans l¿esprit de l¿auteur. Il n¿a voulu que se rendre un peu plus nettes les notions qüil avait reçues de tout le monde, ou qüil s¿était formées comme tout le monde, et qui servent à tout le monde à penser aux groupes humains, à leurs relations réciproques et à leurs gênes mutuelles."
" ¿and Beaumarchais disait, prenant pour devise un hémistiche du Mahomet de Voltaire : « Ma vie est un combat, " il disait vrai, mais il ne disait pas assez. Sa vie fut tout ensemble un combat et un tourbillon enveloppant, entraînant, mêlant tout, dans un conflit de faits et de choses, qui est peut-être, et nous allons le prouver, le plus étrange, le plus ondoyant, le plus divers, qui ait jamais agité une existence humaine.Le caractère de l¿homme fut toutefois plus étonnant encore que sa vie par la façon dont il s¿y montra toujours, comme son Figaro, « supérieur aux événements ; " par sa ténacité, à l¿invincible sourire, car son intrépidité toute française avait un peu de celle du Béarnais, dont un poète a dit : « Son courage riait ; " par sa verve surtout et par son esprit, qui furent, sans faiblir un instant, la chaleur et la clarté de ce¿e fournaise ; enfin, par l¿aplomb infatigable et la multiplicité de ressources qui, en tant de circonstances, le dégagèrent de l¿imbroglio de sa vie, comme Figaro, son image et son reflet, bien plus encore que sa création, se dégage de l¿imbroglio de sa comédie."
" Les hautes ¿uvres étaient les tâches assurées par le bourreau en tant qu'exécuteur de la haute justice : bannissement, châtiments corporels, torture, mise à mort, exposition au pilori... Charles-Henri Sanson, né le 15 février 1739 et mort le 4 juillet 1806, est un bourreau français, officiellement exécuteur des hautes ¿uvres de Paris, sous les règnes des rois Louis XV et Louis XVI, puis sous la Première République française. Il est surtout connu pour avoir décapité le roi Louis XVI ainsi que différents révolutionnaires comme Danton, Camille Desmoulins ou Robespierre. Issu d'une famille de bourreaux, il a administré la peine capitale durant plus de quarante années et a exécuté de sa propre main près de 3 000 personnes. Dans ses mémoires longtemps restées inédites, il retrace la vie sous la Révolution française lors de la Terreur et de la guillotine. Nourri d'anecdotes sur les suppliciés dont il eut la charge cet ouvrage est devenu un classique de l'histoire de la peine capitale."
" Naissance et développement de l'i dée égalitaire. - Les conséquences qu'elle a produites. - Ce qu'a déjà coûté son application. Son influence actuelle sur les foules. - Problèmes abordés dans cet ouvrage. - Re- cherche des facteurs principaux de l'évolution générale des peuples. - Cette évolution dérive-t-elle des institutions ? - Les éléments de chaque civilisation : institutions, arts, croyances, etc., n'auraient-ils pas certains fondements psychologiques spéciaux à chaque peuple ? - Les hasards de l'histoire et les lois permanentes. La civilisation d'un peuple repose sur un petit nombre d'idées fonda- mentales. De ces idées dérivent ses institutions, sa littérature et ses arts. Très lentes à se former, elles sont très lentes aussi à disparaître. Deve- nues depuis longtemps des erreurs évidentes pour les esprits instruits, elles restent pour les foules des vérités indiscutables et poursuivent leur ¿uvre dans les masses profondes des nations. S'il est difficile d'imposer une idée nouvelle, il ne l'est pas moins de détruire une idée ancienne. L'humanité s'est toujours cramponnée désespérément aux idées mortes et aux dieux morts."
" Il y a un fond de mépris dans la gloire que les hommes réservent aux femmes. Ils ne célèbrent guère d'elles que la beauté. Les dons de l'esprit et de l'âme ajoutent, ornements accessoires, à la parure des privi- légiées qui possèdent l'essentiel, la perfection du corps. Faute de beauté, tout obscures et comme éteintes, quels talents ou quelles vertus ne leur faut-il pas pour sortir de l'ombre? Si cette beauté est éclatante, quoi qu'elles en aient fait, elles les absout et leur séduction leur survit. Le moins méritoire des avantages est celui dont on leur sait le plus de gré, et le plus court des triomphes perpétue leur nom.Aux grandes amoureuses surtout va cette popularité posthume. On dirait que, pour s'être données à quelques hommes, elles aient droit à la reconnaissance de tous..."
" Au Père et Seigneur de la sainte église de Soissons, évêque Lysiard, Guibert, à jamais son débiteur pour sa libéralité, offre toute sa tendresse et son unique affection. Comme quelques amis m'ont souvent demandé pourquoi je n'attachais pas mon nom à ce petit ouvrage, j'ai repoussé jusqu'à présent ces insinuations, craignant de souiller une sainte histoire en y joignant le nom d'un homme indigne. Jugeant toutefois que cette histoire, importante par elle-même, pourrait le devenir encore plus sous la protection d'un homme illustre, je suis enfin arrivé à vous, et j'ai mis un brillant luminaire en avant d'un ouvrage obscur par le nom de son auteur. Votre science dans les lettres, votre douceur toute particulière, et la sagesse de vos m¿urs s'ajoutant à votre très antique noblesse, on doit croire que Dieu a voulu, dans ses sages dispensations, honorer les fonctions pontificales par l'éclat de vertus si dignes de respect.
" Je crois nécessaire de recueillir, dans ce volume, les quelques articles que j'ai publiés sur l'affaire Dreyfus, pendant une période de trois ans, de décembre 1897 à décembre 1900, au fur et à mesure que les événements se sont déroulés. Lorsqu'un écrivain a porté des jugements et pris des responsabilités, dans une affaire de cette gravité et de cette ampleur, le strict devoir est pour lui de mettre sous les yeux du public l'ensemble de son rôle, les documents authentiques, sur lesquels il sera permis seulement de le juger. Et, si justice ne lui est pas rendue aujourd'hui, il pourra dès lors attendre en paix, demain aura tout le dossier qui devra suffire à faire la vérité un jour. Cependant, je ne me suis pas hâté de publier ce volume. D'abord, je voulais que le dossier fût complet, qu'une période bien nette de l'affaire se trouvât terminée; et il m'a donc fallu attendre que la loi d'amnistie vînt clore cette période, en guise de dénouement tout au moins tempo- raire. Ensuite, il me répugnait beaucoup qu'on pût me croire avide d'une publicité ou d'un gain quelconque, dans une question de lutte sociale, où l'homme de lettres, l'homme de métier tenait absolument à ne toucher aucun droit. J'ai refusé toutes les offres, je n'ai écrit ni romans ni drames, et peut-être voudra-t-on bien ne pas m'accuser d'avoir battu monnaie avec cette histoire si poignante, dont l'humanité entière a été bouleversée."
" On ne l'a pas assez remarqué, parce que Voltaire a tant fait, tant écrit; son activité s'est déployée de tant de côtés qu'on ne saurait prendre garde à tout, et qu'il est difficile d'attacher à chacune de ses ¿uvres une importance suffisante. Ainsi en est-il de la correspondance de Voltaire avec le grand Frédéric et encore avec Catherine II.Il me semble qu'on ne connaît pas une correspondance d'autant de va- leur entre un roi et un philosophe que celle dont nous allons nous occuper.Nous possédons les billets du jeune Marc Aurèle à son précepteur Fronton, ce sont d'aimables et tendres témoignages de respect, d'affection et de reconnaissance. Ces billets montrent combien était sensible et bonne l'âme du futur empereur. Mais ces relations ne pouvaient avoir l'importance de celles du prince royal de Prusse, âgé de vingt-quatre ans, et plus tard du roi avec Voltaire, ayant dix-huit ans de plus que son correspondant et déjà en possession d'une notoriété considérable par ses travaux littéraires et philosophiques."
" On m'a dit quelquefois que je devrais faire un livre sur Bizet, et ce livre, je ne l'ai jamais fait, et je ne le ferai jamais. Est-ce à moi, d'ailleurs, à le faire? Est-ce à l'élève d'apprécier les ¿uvres de son maître? Est-ce à l'ami de raconter la vie de son ami? Comment s'y prendra-t-il pour trouver et garder le ton juste, et ne risque-t-il pas de mal servir une chère mémoire en voulant trop bien la servir? Pour mon compte je l'ai toujours pensé, et j'ai cru qu'il valait mieux me borner à fournir des documents aux musicographes plutôt que de me constituer moi-même le biographe de Bizet. Voilà pourquoi, après avoir une première fois, en 1877, réuni dans une courte brochure, avec trop de réserve, sans doute, des souvenirs et des extraits de sa correspondance avec moi, je me décide aujourd'hui à publier à peu près intégralement les lettres qu'il m'avait adressées et à ra- conter les faits que je n'avais pas rapportés alors dans mon opuscule. C'est que j'étais gêné, en effet, par la préoccupation de ne pas me mettre en scène, de ne pas paraître céder aux suggestions d'un vilain amour- propre, et, en cherchant à éviter un mal, je tombai dans un autre. Heureusement, les lettres restent, et leur texte, au moins est-il là, tandis que les souvenirs,¿c'est une loi constatée par les historiens, s'altèrent et se déforment, si même ils ne s'effacent pas complètement. Il se peut donc que j'aie oublié des détails intéressants et que d'autres aient perdu pour moi de leur netteté. J'aurais dû tout écrire en 1875, au lendemain de la mort de Bizet, quand ma mémoire était bonne parce que j'étais jeune. Rien ne m'aurait empêché de retarder la publication de ce manuscrit; à présent, je le retrouverais, et bien des mots curieux, bien des conseils instructifs eussent été conservés. Enfin, si j'ai eu un très grand tort à cette époque en négligeant de tout noter, c'est une raison de plus pour consigner ici ce dont je continue à me souvenir en prévenant toutefois que s'il y a des points qui sont demeurés clairs dans mon esprit, il risque d'y en avoir d'autres où il y a peut-être de la confusion lorsque ce n'est pas une perte, une entière disparition."
" Ordonné prêtre en 1816, Huges-Félicité Robert de Lamennais (1782- 1854) est considéré comme un précurseur du catholicisme libéral et social, plaidant pour la liberté religieuse face à l¿Église Gallicane dans une perspective qui permet de concilier les principes Révolutionnaires et ceux sur lesquels était fondée la France Chrétienne. Progressiste dans sa pensée, Lamennais est ainsi sensible à l¿idée moderne de tolérance, à l¿exaltation de la liberté comme valeur fondamentale et milite avec ferveur pour la séparation de l¿Eglise et de l¿Etat. Par ailleurs, Lamennais s¿insurge, dans une France en voie d¿industrialisation, contre la pauvreté extrême des classes ouvrières et populaires, tendant ainsi vers la fondation d¿un socialisme chrétien opposé aux excès du libéralisme économique. Lamennais était donc pour ainsi dire en avance sur son temps, résolument tourné vers une pensée chrétienne libérée de certaines pesanteurs dogmatiques imposées par l¿Eglise, une philosophie entièrement fondée sur les notions révolutionnaires de progrès et de liberté"
" Ce livre a des traits qui peuvent s'appliquer à tous les gouverne- ments, mais il a un but plus précis: il personnifie en particulier un système politique qui n'a pas varié un seul jour dans ses applica- tions, depuis la date néfaste et déjà trop lointaine, hélas! de son in- tronisation .Il ne s'agit ici ni d'un libelle, ni d'un pamphlet; le sens des peuples modernes est trop policé pour accepter des vérités violentes sur la politique contemporaine. La durée surnaturelle de certains succès est d'ailleurs faite pour corrompre l'honnêteté elle-même; mais la conscience publique vit encore et le ciel finira bien quelque jour par se mêler de la partie qui se joue contre lui."
" Messieurs, L¿aboliti¿on des lois céréales en Angleterre est le plus grand triomphe que le libre échange ait remporté au XIXe siècle. Dans tous les pays où les fabricants parlent de libre échange, ils ont principalement en vue le libre échange des grains et des mäères premières en général. Frapper de droits protecteurs les grains étrangers, c¿est infâme, c¿est spéculer sur la famine des peuples.Du pain à bon marché, des salaires relevés, cheap food, high wages voilà le seul but pour lequel les free-traders , en Angleterre, ont dépensé des millions, et déjà leur enthousiasme s¿est étendu à leurs frères du conti¿nent. En général, si l¿on veut le libre échange, c¿est pour soulager la condi¿tion de la classe laborieuse."
" ¿oique il dût faire encore jour, il n¿y avait plus de soleil. Le brouillard et la pluie bretonne nous avaient surpris au milieu d¿une excursion en pleine mer. Il nous semblait que la pluie fût tombée ainsi depuis la création du monde, et du pont humide du bateau qui tirait des bordées le long de la côte, nos visages regardaient aveuglément au loin...Notre ami Saintclair, qui avait un doux regard sous son capuchon de toile cirée, désigna, avec l¿aile ruisselante de son geste, la côte basse et noyée, à peine visible dans l¿espace :¿ C¿est La Chapelle, dit-il. ¿and j¿étais enfant, je passais mes vacances sur ce¿e dune alors ensoleillée et pleine d¿été...Et à sa voix, comme un groupe de naufragés jetés au fond de ce¿e longue barque de brouillard, nous levâmes malgré nous nos yeux perdus vers le miracle du soleil qüil évoquait."
" Tous les principes d¿économie sociale que vous avez propagés avec un talent si remarquable concluent forcément, inévitablement, à l¿aboli- tion de l¿intérêt ou de la rente. Curieux de savoir par quelle étrange contradiction votre logique, toujours si vive et si sûre, reculait devant cette conclusion définitive, j¿interrogeai votre pamphlet intitulé : Capital et Rente, et je m¿aperçus, avec une surprise mêlée de joie, qüil n¿y avait plus entre vous et nous que l¿épaisseur d¿une simple équivoque.¿ Cette équivoque porte tout entière sur la confusion de deux choses cependant bien distinctes, l¿usage et la propriété."
" Le combat est l¿instrument de la stratégie pour arriver au but de la guerre. À proprement parler, c¿est là l¿unique usage que la stratégie ait à faire du combat. Or comme ce sont les forces armées qui livrent le com- bat et que celui-ci réagit, à son tour, sur les forces armées, la théorie de la stratégie doit nécessairement prendre en considération les forces armées dans leurs principales relations. Elle doit pareillement tenir compte des facultés intellectuelles et morales qui distinguent les forces années, car ce sont là les plus importants facteurs du combat. En procédant ainsi, la théorie enseigne l¿unique moyen de calculer les résultats possibles du combat."
" La France traverse actuellement une période d¿élaboration. De toutes parts, éclatent les singuliers et profonds changements qui s¿opèrent dans les manières de penser, comme aussi les tendances à jeter les bases de nouvelles croyances. Et c¿est, pour tout être pensif, un émouvant et magnifique spectacle que de voir l¿élite du pays tra- vailler avec vigueur, fermeté et constance à l¿instauraon de notre Science et de notre Art futurs.Est-elle prochaine la solution résultante de ces nobles efforts ? Oui, semble-t-il. Ce qui le fait présager, c¿est d¿abord la nouvelle conception du monde que nous commençons à avoir ; c¿est ensuite l¿accumulation des matériaux propres à édifier un art original et vraiment national."
" Chopin! doux et harmonieux génie! Quel est le c¿ur auquel il fut cher, quelle est la personne à laquelle il fut familier qui, en l'entendant nommer, n'éprouve un tressaillement, comme au souvenir d'un être supérieur qu'il eut la fortune de connaître? Mais, quelque regretté qu'il soit par tous les artistes et par tous ses nombreux amis, il nous est peut-être per- mis de douter que le moment soit déjà venu où, apprécié à sa juste va- leur, celui dont la perte nous est si particulièrement sensible, occupe dans l'estime universelle le haut rang que lui réserve l'avenir."
" On peut appeler raison pure la faculté de connaître par des principes a priori, et critique de la raison pure, l'examen de la possibilité et des li- mites de cette faculté en général, en n'entendant par raison pure que la raison considérée dans son usage théorique, comme je l'ai fait, sous ce titre, dans mon premier ouvrage, et sans prétendre soumettre aussi à l'examen la faculté pratique que déterminent en elle ses propres principes. La critique de la raison pure ne comprend donc que notre faculté de connaître les choses a priori: elle ne s'occupe que de la faculté de connaître, abstraction faite du sentiment du plaisir ou de la peine et de la faculté de désirer ; et dans la faculté de connaître, elle ne considère que l'entende- ment dont elle recherche les principes a priori, abstraction faite du Juge- ment et de la raison (en tant que facultés appartenant également à la connaissance théorique), parce qu'il se trouve dans la suite qu'aucune autre faculté de connaître, que l'entendement, ne peut fournir à la connaissance des principes constitutifs a priori."
" Avez-vous jamais été témoin de la fureur du bon bourgeois Jacques Bonhomme, quand son fils terrible est parvenu à casser un carreau de vitre ? Si vous avez assisté à ce spectacle, à coup sûr vous aurez aussi constaté que tous les assistants, fussent-ils trente, semblent s¿être donné le mot pour offrir au propriétaire infortuné cette consolation uniforme : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l¿indus- trie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les vitriers, si l¿on ne cassait jamais de vitres ? »Or, il y a dans cette formule de condoléance toute une théorie, qüil est bon de surprendre flagrante delicto , dans ce cas très simple, attendu que c¿est exactement la même que celle qui, par malheur, régit la plupart de nos institutions économiques."
" L'histoire du Christianisme primitif offre des points de contact remarquables avec le mouvement ouvrier moderne. Comme celui-ci le christianisme était à l'origine le mouvement des opprimés, il apparaissait tout d'abord comme religion des esclaves et des affranchis, des pauvres et des hommes privés de droits, des peuples subjugués ou dispersés par Rome. Tous les deux, le christianisme de même que le socialisme ouvrier, prêchent une délivrance prochaine de la servitude et de la misère ; le christianisme transporte cette délivrance dans l'au-delà, dans une vie après la mort, dans le ciel ; le socialisme la place dans ce monde, dans une transformation de la société. Tous les deux sont poursuivis, et traqués, leurs adhérents sont proscrits et soumis à des lois d'exception, les uns comme ennemis du genre humain, les autres comme ennemis du gouvernement, de la religion, de la famille, de l'ordre social. Et malgré toutes les persécutions, et même directement servies par elles, l'un et l'autre se frayent victorieusement, irrésistiblement leur chemin."
" The Turba philosophorum or Peat of the Philosophers (in the sense of Assembly of Philosophers) is one of the first and most famous texts of medieval Western alchemy. There are two versions. A Latin of the thirteenth century, the Turba Philosphorum proper, and which is in fact the translation of an Arabic treatise of the tenth century. And one in French, called Turba Gallica, from the 15th century, a probable translation of an original in Castilian from the 13th century.It is a pseudepigraphic treatise presented as the report of an assembly of pre-Socratic Greek philosophers under the presidency of Pythagoras. Appended to the versions is another text, the Vision of Arislée or Vision d'Arisleus."
" UNDER the auspices of the "Universite Libre des Hautes Etudes" of Paris, a Branch of which has recently been established in America, we publish the first volume of a series of classical works whose study constitutes the foundation of the teaching of the ¿Faculte des Sciences Hermetiques. It is not without reason that we have chosen Pernety to inaugurate this series. Of the three thousand volumes composing the bibliography of ALCHEMY, those of Dom Antoine-Joseph Pernety are the only ones in which the theories of the Artificers are exposed with method: he is the first and only writer who has endeavored to present a short, concise and complete system of theMagnum Opus."
" Pour les gens du monde, la Suggestion est, le principal et même l'unique moyen d'action employé par l'hypnotiseur pour faire manger à ses sujets des pommes de terre crues pour des fruits délicieux, leur faire commettre des crimes imaginaires et obtenir d'eux tout ce qu'il désire pour l'ébahissement des badauds. Pour le plus grand nombre des médecins et des hypnotiseurs, elle peut guérir, parfois instantanément, presque toutes les maladies. Tout cela est vrai ; et si on savait la pratiquer convenablement, on obtiendrait bien plus encore."
" Le vif intérêt que présente la passion de Louis XIV pour Marie Mancini, passion qui faillit provoquer de si graves événements entre la France et l'Espagne, n'a pas échappé à l'¿il pénétrant de Voltaire. «Louis XIV, dit-il, mit dans sa cour, comme dans son règne, tant d'éclat et de magnificence, que les moindres détails de sa vie semblent intéresser la postérité, ainsi qu'ils étaient l'objet de la curiosité de toutes les cours de l'Europe et de tous les contemporains. La splendeur de son gouvernement s'est répandue sur ses moindres actions. On est plus avide, surtout en France, de savoir les particularités de sa cour, que les révolutions de quelques autres États... Voilà pourquoi il n'y a guère d'historiens qui n'aient publié les premiers goûts de Louis XIV pour la baronne de Beauvais, pour Mlle d'Argencourt, pour la nièce du cardinal Mazarin, qui fut mariée au comte de Soissons, père du prince Eugène, surtout pour Marie Mancini, qui épousa ensuite le connétable Colonne. Il ne régnait pas encore quand ces amusements occupaient l'oisiveté où le cardinal Mazarin, qui gouvernait despotiquement, le laissait languir. L'attachement seul pour Marie Mancini fut une affaire importante, parce qu'il l'aima assez pour être tenté de l'épouser, et fut assez maître de lui-même pour s'en séparer. Cette victoire qu'il remporta sur sa passion commença à faire connaître qu'il était né avec une grande âme."
Extrait : " La première édition de ce livre est épuisée depuis plusieurs années. Les demandes continuelles qu'on en a faites m'ont engagé à en publier une édition nouvelle. Ce résultat prouve que, malgré les tendances de l'époque, il existe un nombre assez considérable d'amateurs intelligents qui aiment à traiter l'art musical sérieusement, car c'est pour eux que j'avais écrit le volume.J'ai fait à mon ouvrage toutes les additions que je pensais utiles; j'ai ajouté surtout deux chapitres tout à fait nouveaux. Dans la première édition, j'avais dit quelques mots seulement de la musique religieuse ; c'est une trop grande réserve, que je n'ai pas gardée cette fois-ci, et j'ai dit toute ma pensée. J'ai refait aussi complète- ment le dernier chapitre sur l'expression musicale; j'ai discuté de mon mieux et à fond mon sujet tout en restant le plus clair possible. C'est maintenant à mes yeux le chapitre le plus important et pour ainsi dire le couronnement du livre, dont près d'un tiers est nouveau, et dont le titre a dû être modifié."Musicologue aujourd'hui bien oublié mais qui fut prolifique dans la seconde moitié du XIXe siècle (il fut chroniqueur musical au journal Le Temps de sa création en 1861 à 1895), Johannes Weber nous livre avec son ouvrage L'expression orchestrale et les illusions musicales (originellement intitulé Les illusions musicales et la vérité sur l'expression de la musique) un véritable petit traité de musicologie sur la musique et l'impact des couleurs descriptives. Avec érudition, son auteur traite de la musique imitative, de la musique scénique, des relations entre musique et beaux arts... Replacé dans le contexte de l'hybridation des formes scéniques et opératiques des années 1860-1890 , cet ouvrage témoigne de la fascination des musicologues d'alors pour la musique dite "à programme" et, plus exactement, sur la façon dont cette dernière agit sur l'inconscient des auditeurs via les palettes orchestrales, tel un peintre choisit minutieusement ses couleurs pour décrire, sinon transmettre, ses sensations. On sait que quelques écrits de cette époque prouvent l'intérêt réciproque que se portent alors les beaux-arts et la découverte de l'inconscient en psychanalyse. En effet, bien que les écrits de Freud souffrent de traductions tardives en France, fait dû à la germanophobie que connaissent ses travaux après la défaite française de 1870, puis à l'antisémitisme des années 1920-30, ses préceptes sont néanmoins diffusées, avec ceux de Charcot et Weininger, dans le milieu de l'avant-garde artistique parisienne autour de quelques "passeurs" comme Apollinaire, Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Des travaux très postérieurs sur la perception musicale (Images de la musique de cinéma, G.Blanchard, 1984), sur la sémiotique sonore (M. Chion), ou la phénoménologie de la réception de la musique de film (André Souris) emprunteront plus tard la voie tracée par ces premières tentatives d'analyse dont figure cet essai de Johannes Weber.
" Cet ouvrage s¿adresse surtout aux personnes désireuses de connaître la Mythologie traditionnelle des Grecs et des Latins. Il ne saurait entrer dans nos vues de faire ici ¿uvre d¿érudition, chose d¿ailleurs plus fastidieuse qüutile, si l¿on considère les différents ouvrages de ce genre parus depuis quelques années. Mais hâtons-nous d¿ajouter que ces ouvrages ne se lisent guère ; et nous nous proposons au contraire de nous faire lire, en donnant à ce travail un caractère d¿utilité. La Mythologie est évidemment une série de mensonges. Mais ces mensonges ont été, durant de longs siècles, des sujets de croyance. Ils ont eu, dans l¿esprit des Grecs et des Latins, la valeur de dogmes et de réalités. À ce titre, ils ont inspiré les hommes, soutenu des institutions parfois très respectables, suggéré aux artistes, aux poètes, aux littérateurs l¿idée de créations et même d¿admirables chefs-d¿¿uvre. C¿est donc, croyons-nous, un devoir de les respecter ici, et de les reproduire dans leur entière simplicité, sans pédantisme et sans commentaire, avec leurs étranges, leurs merveilleux détails, sans nous préoccuper de leur invraisemblance ou de leurs contradictions."
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