Bag om La Papauté au moyen-âge
Leibnitz, dans la préface de son Codex diplomaticus, établit qu'au moyen-âge le pape et l'empereur étaient les deux chefs de la république chrétienne. Il y eut, en effet, après la dictature de Charlemagne et le travail des races au IXe et au Xe siècle, un grand développement dans l'histoire humaine; c'était la formation morale de l'Europe elle-même qui se sentait individuelle, solidaire et chrétienne. Une société nouvelle, contraste notable avec le passé connu du genre humain, s'organisait sous la forme de cette république à deux têtes dont parle Leibnitz. Ce fait immense suffit à défrayer trois siècles qui constituent, à proprement parler, le grand moyen-âge; car avant le XIe cette république chrétienne n'existe pas, et après le XIIIe elle tombe. Il y a donc une trilogie naturelle et majestueuse qui se présente dans les annales modernes, nous voulons dire le XIe, le XIIe et le XIIIe siècle. Cette période est une, progressive, complète: elle a sa raison comme un système, son dénouement comme une tragédie; elle satisfait la foi du croyant, l'imagination de l'artiste, l'intelligence du penseur; elle est la manifestation historique du christianisme, son exaltation, sa gloire; elle est pour le catholicisme ce que furent pour le polythéisme grec les années qui s'écoulèrent depuis Solon jusqu'à Périclès...
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