Bag om Mademoiselle Merquem
Comme elle tournait le dos au jour, rendu très-éclatant par le coucher du soleil, je ne vis d'abord que sa silhouette et les lignes d'or que le reflet du ciel enlevait sur sa chevelure touffue et sur sa robe de soie d'un beau rouge, presque noir. Elle me parut bien mise et bien coiffée, sans aucune excentricité; ses magnifiques cheveux étaient à elle, et, quand elle fat assise et éclairée, je la trouvai parfaitement jolie et toute jeune. Il est vrai que le jour baissait dans les conditions d'un reflet très-favorable. Tout était rose, et les figures n'avaient plus d'âge. Chaque instant écoulé ajoutait à l'illusion, et, quand tout s'éteignit, je conservai l'impression d'une figure délicieuse. Le son de la voix était si frais et si pur, la prononciation si fine et si délicatement nette, que je fus tout de suite sous le charme, et que, pendant un quart d'heure, je ne vis que cette figure et n'entendis que cette voix. Le premier accueil m'avait peut-être conquis sans retour. Lorsque ma tante m'avait présenté comme le neveu déjà annoncé et décrit, mademoiselle Merquem m'avait tendu la main avec spontanéité, et elle avait serré la mienne avec franchise.
Vis mere