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Vous connaissez ces premières représentations qui sont un événement dans la ville. Lorsqu'il s'agit de juger l'oeuvre d'un homme éminent ou même une comédie à scandale, il semble que dès le matin Paris bouillonne comme si la pensée du poète parlait d'avance à nos âmes à travers le rideau immobile et à travers le manuscrit fermé. Le soir venu, par une inexplicable magie, tout s'anime jusqu'au paroxysme de la vie fébrile. Les toilettes et les visages rayonnent dans la lumière folle; plaintes, gémissements et fanfares d'allégresse, les cordes des instruments et les cuivres de Sax résonnent d'une sonorité inconnue. Un vent d'orage courbe silencieuses ces mille têtes parmi lesquelles la foule reconnaît et salue ses idoles. Tout à coup, par un mouvement imprévu, quelques personnes s'écartent ou changent de place, et laissent à découvert une loge jusquelà cachée; alors se détache devant vous une apparition dont vous ne perdrez jamais le souvenir.
La série "Les Pardaillan" suit les exploits d'une famille noble pendant une période tumultueuse de l'histoire française. Les membres de la famille, notamment les héros principaux, Fausta et Jean, sont impliqués dans des intrigues politiques, des batailles sanglantes et des histoires d'amour passionnées.Le récit se déroule pendant les guerres de religion entre catholiques et protestants, et il explore les conflits sociaux, religieux et politiques de cette époque mouvementée. Les personnages, souvent héroïques et dotés d'une grande bravoure, sont confrontés à des défis complexes et à des dilemmes moraux tout au long de la série.Michel Zévaco a créé une série dynamique et palpitante qui mélange habilement aventure, romance et drame historique. "Les Pardaillan" ont rencontré un grand succès auprès du public lors de leur publication, et ils sont demeurés populaires en tant que romans historiques captivants.
"Les Patriotes de 1837-1838" offre une analyse approfondie des causes, des événements et des conséquences des rébellions des Patriotes. Laurent-Olivier David retrace les tensions politiques, sociales et économiques qui ont conduit à ces soulèvements. Il explore également les figures clés du mouvement, telles que Louis-Joseph Papineau, et les diverses batailles et conflits qui ont marqué cette période tumultueuse de l'histoire du Canada.L'auteur met en lumière les idéaux et les aspirations des Patriotes, qui luttaient pour l'égalité, la représentation démocratique et la justice. David examine les répercussions politiques, sociales et culturelles des rébellions et la manière dont elles ont façonné le développement ultérieur du Canada."Les Patriotes de 1837-1838" est une ¿uvre importante qui contribue à la compréhension des luttes politiques et sociales au Canada au XIXe siècle. Cet ouvrage reste un document clé pour quiconque s'intéresse à l'histoire politique du Québec et du Canada.
Ils sont nombreux, très nombreux, les Parisiens et les étrangers qui ont reçu, ces temps derniers, la lettre de faire part de la mort d'Hippolyte PerronDuménil. Ayant débuté dans le monde aux environs de , et n'ayant pas cessé, jusqu'au moment où il tomba malade, en décembre , de figurer dans tous les endroits où la mode veut que l'on s'amuse, qui cet homme spirituel et si fin ne connaissaitil pas? Je dis: qui ne connaissaitil pas? Car ses yeux aigus ne se trompaient guère sur les gens, tandis que luimême, le causeur volontiers sceptique, était connu dans la vérité de sa nature, par si peu de personnes! Le hasard d'une rencontre m'ayant révélé un trait follement romanesque de cet aimable railleur, l'idée m'est venue de relater cette déjà lointaine rencontre. Ce sera ma façon de lui rendre hommage, puisque, absent de Paris, je n'ai pas pu suivre son convoi. Cette histoire ne ressemble guère aux propos qui se sont certainement tenus sur le défunt lors de cet enterrement. Pour le public, PerronDuménil, avec son joli tour de conversation, n'était pourtant qu'une variété du type immortel si merveilleusement croqué par Molière: Le Bourgeois gentilhomme. Oh! la plus rare, la plus délicate des variétés, un bourgeois gentilhomme si avisé qu'il avait trouvé le moyen d'avoir du goût dans un personnage qui risque si aisément d'être ridicule! Jugezen: fils d'un avocat d'affaires qui se trouvait avoir rendu un signalé service à M. de Morny, Perron est entré dans la société par le salon du célèbre duc, et il a su man¿uvrer de manière qu'il a vécu et qu'il est mort membre du Jockey! Il est vrai qu'il datait d'une des élections du siège. Que j'ai entendu souvent des malveillants se faire un succès aux dépens de ce causeur envié,quand il n'était pas là,en racontant qu'il avait traversé les lignes prussiennes pour venir poser sa candidature dans le seul ballottage où il eût quelque chance d'être élu! C'était une calomnie, car il s'était engagé, fort bravement et fort simplement, dès le début de la guerre, et s'il se trouvait dans la garnison de Paris, c'était fortuit.
"Les Opinions de M. Jérôme Coignard" est un roman qui se déroule au XVIIIe siècle et met en scène le personnage principal, M. Jérôme Coignard, un moine érudit et philosophe. L'histoire est narrée par son élève, Jacques Tournebroche. Le récit suit les pérégrinations de M. Coignard et de Jacques à travers la France, explorant des aspects de la société, de la philosophie et de la politique de l'époque.Le roman offre une satire subtile de la société française du XVIIIe siècle, abordant des thèmes tels que la religion, la superstition, la littérature et la politique. M. Coignard est présenté comme un personnage philosophe et tolérant, capable de voir au-delà des conventions de son époque. L'histoire est teintée d'humour et de réflexions profondes, caractéristiques du style littéraire d'Anatole France."Les Opinions de M. Jérôme Coignard" est une ¿uvre qui allie la satire sociale à une réflexion sur la condition humaine, offrant une vision critique et perspicace de la France du XVIIIe siècle à travers les yeux de ses personnages érudits et excentriques
«Lamartine est de tous les poètes célèbres celui qui se prête le moins à une biographie exacte, à une chronologie minutieuse, aux petits faits et aux anecdotes choisies. Son existence, large, simple, négligemment tracée, s'idéalise à distance et se compose en massifs lointains à la façon des vastes paysages qu'il nous a prodigués... Il est permis, en parlant d'un tel homme, de s'attacher à l'esprit du temps plutôt qu'aux détails vulgaires qui chez d'autres pourraient être caractéristiques... Qu'importent donc quelques détails de sa vie?»Il paraît difficile d'admettre aujourd'hui sans discussion qu'un critique aussi pénétrant ait commis une telle erreur; sans doute avait-il ses raisons de parler ainsi, et peut-être ne faut-il voir dans cette opinion exagérée que l'excuse honorable pour les romantiques d'un éloignement dont ils furent tous secrètement blessés; écartés de l'existence du poète, ils déclaraient que le détail en était sans importance, et n'ajoutait rien à la compréhension de son ¿uvre.Malheureusement, il semble que les biographes de Lamartine aient pris jusqu'ici le jugement de Sainte-Beuve pour base de leurs travaux, dont la plupart ne sont que des fragments plus ou moins commentés de ses innombrables souvenirs de jeunesse, source dangereuse et dont il importe de se méfier, surtout pour la période antérieure à 1820. Écrits à une époque où pour oublier le présent il se retrempa dans son passé, ils composent plus exactement l'image de celui qu'il se crut ou aurait voulu être plutôt que celui qu'il fut réellement. Aussi, doivent-ils être utilisés avec une extrême précaution.
Dans l¿avant-midi du treize juin mil huit cent quarante-deux, M. James Hogan, maître du havre de Gibraltar, en Espagne, était dans son bureau de la rue Isabelle, à faire sa correspondance quand un homme entra précipitamment et lui dit : ¿ Monsieur Hogan, on vous demande au havre neuf pour affaire importante... Deux navires viennent de jeter l¿ancre et un officier veut vous parler. De la rue Isabelle au havre neuf, il n¿y a qüun pas. On fut bientôt rendu.Une grande excitation régnait sur les quais. Il était neuf heures du matin et le Dei-Gratia de New-York venait d¿entrer en rade, ayant à sa remorque un navire abandonné, rencontré en haute mer. Le même jour, dans son témoignage à la cour de la Vice- Amirauté, John Alexander, capitaine du Dei-Gratia, déclarait sous serment que le huit du mois courant à cinq heures et quart de l¿après-midi, naviguant sur un océan tranquille par trente degrés vingt minutes latitude nord et dix-sept degrés quinze minutes longitude ouest ¿ méridien de Greenwich ¿ la vigie avait signalé un navire allant à la dérive par le travers de bâbord. Il paraissait courir une mauvaise bordée : de plus ses huniers de misaine étaient déchirés et flottaient au vent.
Véritable plongée dans les abîmes de l'ivresse, "Les Paradis artificiels" de Charles Baudelaire explore avec une acuité troublante les effets des drogues sur la création poétique. Publié en 1860, cet essai sulfureux se compose de deux parties : "Le Poème du haschisch", où Baudelaire relate ses propres expériences avec la substance, et "Un mangeur d'opium", libre adaptation des "Confessions d'un mangeur d'opium anglais" de Thomas de Quincey.Baudelaire y décrit avec une précision clinique les sensations provoquées par le haschisch et l'opium, depuis l'exaltation des sens jusqu'aux terreurs les plus profondes. Mais au-delà du simple récit, c'est une véritable méditation sur la quête de l'infini qui se dessine. Car pour le poète, la drogue est un moyen de transcender les limites de la condition humaine et d'accéder à des états de conscience supérieurs.Pourtant, Baudelaire ne verse jamais dans l'apologie. Avec une lucidité implacable, il met en lumière les dangers de la dépendance et la dégradation de la volonté qu'entraîne l'usage répété des stupéfiants. La drogue n'est qu'un paradis illusoire, un ersatz de l'idéal auquel aspire le poète. Seule la création, dans un effort de volonté et de maîtrise, peut permettre d'approcher l'infini.¿uvre inclassable, à la fois traité pharmacologique, récit d'expériences et méditation poétique, "Les Paradis artificiels" ont fasciné et scandalisé des générations de lecteurs. Ils restent un témoignage unique sur les expérimentations limites qui ont marqué la vie et l'¿uvre de Baudelaire, et plus largement sur la quête éperdue d'absolu qui hante la modernité poétique.
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