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" Voici longtemps déjà que voyageurs et artistes déplorent, par tous pays, la disparition de la couleur locale, et l¿altération profonde que le développement des relations commerciales et l¿invasion des produits de l¿industrie moderne ont fait subir aux anciennes m¿urs, aux costumes, à l¿aspect des campagnes, à la physionomie intime des villes, à tout ce qui donnait autrefois aux voyages leur charme pittoresque. S¿il ne s¿agissait que de l¿Europe, si vieille, si activement fouillée en tous ses recoins, les esprits curieux de couleur locale en feraient aisément leur deuil :mais, dans tout le reste du monde comme à nos portes, la vie moderne a tout envahi, tout recouvert d¿un enduit uniforme sous lequel apparaissent, par places, les teintes anciennes à demi effacées. Il semble désormais impossible de rencontrer un pays où la civilisation européenne n¿ait déjà plus ou moins marqué son empreinte, où il soit permis de goûter sans mélange l¿illusion d¿être transporté loin de notre monde moderne où l¿on puisse retrouver intacts les traits caractéristiques d¿un peuple ou d¿une société, et vivre en plein XIXe siècle de la vie que menaient des générations mortes depuis longtemps."
" L¿histoire de M. Maine de Biran touche aux circonstances les plus critiques de notre histoire contemporaine, et au premier développement de la philosophie qüon a depuis appelée la philosophie éclectique. Sa vie n¿offre qüun seul évènement, mais il s¿agit de la chute de l¿empire et de la première invasion du territoire ; sa philosophie roule sur une seule question, mais c¿est par l¿étude approfondie de cet unique point que la philosophie française a été renouvelée de fond en comble, ou du moins c¿est par là qüa commencé la grande révolution que nous avons vue s¿accomplir dans les méthodes et dans les idées. Mêlé toute sa vie aux plus grandes choses, il est resté volontairement obscur, pendant que ses amis s¿illustraient à côté de lui ; et, par une bizarre destinée, sans la publication de ses ¿uvres, effectuée après quinze ans, à travers mille obstacles, par les soins d¿une pieuse et persévérante amitié, la génération nouvelle ignorerait peut-être le nom de celui qui fut l¿ami le plus constant de M. Lainé, et que M. Cousin appelle son maître.Il y a près de trente ans que l¿école éclectique a été fondée. Les cours de M. Royer-Collard l¿établirent dès l¿abord avec autorité dans le monde scientifique et littéraire, et depuis, l¿enseignement et les ouvrages de M. Cousin lui ont donné cette importance et cet éclat que ses ennemis mêmes ne songent pas à contester. Qui ne sait de quelle popularité jouissait cette école sous les dernières années de la restauration, et de quelles attaques cette popularité fut bientôt suivie ?"
" Au début de cette étude, j¿adresse mes remerciements affectueux à ma fidèle collaboratrice, ma s¿ur, et à mon ami Kalidâs Nâg, dont le grand savoir et l¿infatigable obligeance ont guidé mes pas dans la forêt de la pensée hindoue.Je remercie égaiement l¿éditeur S. Ganesan, de Madras, qui a mis à ma disposition une grande partie de ses publications."
" Nous ne connaissons pas aussi bien que nous le souhaiterions la vie de Léonard. Les documens publiés, contrats, comptes de banque, bilan de la fortune de son père, ne nous apprennent pas ce qui surtout nous intéresserait. Nous savons combien il déposa de florins à l¿hôpital de Santa-Maria-Novella, nous aimerions mieux savoir ce qüil a mis de lui-même dans les passions auxquelles l¿homme n¿échappe guère. L¿amour tardif de Michel-Ange pour Vittoria Colonna lui inspira les plus touchans de ses sonnets ; Léonard ne nous a laissé d¿autre confidence que le portrait de la Joconde, dont le mystère ne sera pas dévoilé. Il y a dans cette ignorance même quelque chose qui irrite notre curiosité. L¿intérêt du roman banal relève l¿austère histoire d¿un grand esprit. Dans ses carnets si nombreux, Léonard constate à plus d¿une reprise les événemens qui le concernent, mais dans une phrase courte, avec une date précise, sans commentaires, sans rien exprimer des sentimens qüils éveillent en lui."
" Comme il faut que tout soit attaqué en ce monde, et jusqüaux choses les plus saintes, la famille elle-même a eu de nos jours ses ennemis. Nous sommes heureusement débarrassés de ces étranges théories, qui, pour réformer la société, commençaient par outrager la nature; mais les transformations rapides de l¿industrie, en appelant de plus en plus les femmes dans les ateliers et en les arrachant à leurs devoirs d¿épouses et de mères, créent pour la famille un péril d¿une espèce toute différente et beaucoup plus grave. Faut-il s¿opposer, coûte que coûte, aux progrès du mal? Faut-il le subir comme une nécessité de notre temps et se borner à chercher des palliatifs? C¿est un problème d¿autant plus difficile à résoudre qüil intéresse à la fois la morale, la législation et l¿industrie."
" L¿auteur a cherché ici la vérité morale plus que la vérité anecdotique. Il a cru devoir user, dans cette action qüenveloppe une poésie légendaire, de plus de libertés avec l¿histoire qüil ne se l¿est permis en écrivant Danton. Dans cette dernière ¿uvre, il s¿est astreint à serrer d¿aussi près que possible la psychologie de quelques personnages : car le drame tout entier est concentré dans l¿âme de trois ou quatre grands hommes. ¿ Ici, rien de pareil : les individus disparaissent dans l¿océan populaire. Pour représenter une tempête, il ne s¿agit pas de peindre chaque vague, il faut peindre la mer soulevée. L¿exactitude minutieuse des détails importe moins que la vérité passionnée de l¿ensemble. Il y a quelque chose de faux et de blessant pour l¿intelligence dans la place disproportionnée qüont prise aujourd¿hui l¿anecdote, le fait divers, la menue poussière de l¿histoire, aux dépens de l¿âme vivante."
" L¿année 1857 va bientôt terminer son cours. Encore quelques jours, et elle ne sera plus que de l¿histoire, un fait accompli qui ira augmenter le poids, déjà si lourd, des souvenirs. Quelle signification aura-t-elle pour les âges futurs, quels événemens remarquables aura-t-elle vus s¿accomplir, pour que la postérité se souvienne de son passage dans le temps ? Est-ce l¿insurrection de l¿Inde et lesefforts de cette grande nation anglaise pour ressaisir une domination lointaine non moins utile à la civilisation générale qüà sa propre puissance qui imprimeront à l¿année 1857 un caractère indélébile ? Est-ce l¿apparition d¿une nouvelle comète, la rencontre préméditée de quelques souverains de l¿Europe, ou bien plutôt la mort d¿un grand citoyen, je veux dire du général Cavaignac qui a donné à la France le spectacle d¿une vertu plus rare chez elle que l¿éloquence, le génie militaire et les vaines ostentations du pouvoir ? Tout cela dépend du point de vue moral où se placera l¿observateur et des évolutions qui se seront accomplies dans la conscience publique, dont les principes, pour être immuables dans leur essence, n¿empêchent pas la notion de justice de s¿épurer et d¿agrandir de plus en plus la sphère de son action. Voilà pourquoi, ce nous semble, l¿histoire est toujours à refaire. Les faits ayant été bien constatés par la critique, il reste à les juger, et chaque génération les soumet au critérium de sa raison et de sa moralité. C¿est ainsi que l¿idée de progrès, qui est, sans contredit, la grande préoccupation de notre siècle, se concilie avec la perpétuité des sentimens de l¿homme et les lois immuables de la raison. Malgré les tristesses du présent, malgré les défaillances des caractères que chacun peut remarquer autour de soi, malgré ces lâches palinodies des prétendus éclaireurs de l¿opinion, nous sommes attiré vers cette idée consolante d¿amélioration morale qui est aussi vieille que le genre humain."
" En 1897, une affaire, qui touchait l¿armée dans ses bureaux et ses conseils de guerre, émut le pays. Pour l¿ardeur des passions qüelle souleva, elle ne peut être comparée qüà celle de la bulle Unigenitus, survenue cent soixante-quatorze ans auparavant et qui fut aussi, j¿ai plaisir à le dire, une querelle des Français sur le juste et l¿injuste. L¿affaire de 1897, sortie d¿un jugement secret, avait cela de dangereux, que le mystère dont elle était environnée favorisait le mensonge. À son origine, on trouve les antisémites, qui travaillaient depuis quelque temps la France paisible. Et, qüil se soit rencontré, par des temps calmes, chez un peuple aimable et tolérant, des hommes pour réveiller les vieilles haines de races et fomenter des guerres de religion, ce serait un sujet d¿étonnement, si l¿on ne savait d¿où venaient ces hommes et si l¿on ne reconnaissait en eux des missionnaires de l¿Église Romaine. Aux antisémites se joignit bientôt un parti nombreux, le parti noir, qui, dans les salons, dans les faubourgs, dans les campagnes, semait des bruits sinistres, soufflait des nouvelles alarmantes, parlait de complot et de trahison, inquiétait le peuple dans son patriotisme, le troublait dans sa sécurité, l¿imbibait longuement de colère et de peur. Il ne se montrait pas encore au grand jour et formait dans l¿ombre une masse immense et confuse, où l¿on devinait comme une ressemblance avec les frocs cuirassés des moines de la Ligue."
" M. Richard Wagner a terminé son expérimentation, et les trois concerts qüil avait annoncés au Théâtre-Italien ont eu lieu le 25 janvier, le 1er et le 8 février. Le programme, composé d¿un choix de morceaux à grand orchestre, est resté presque invariable pour les trois soirées. On a donc pu se bien pénétrer de l¿esprit et de la forme de l¿¿uvre de M. Wagner, qui, en Allemagne, est le sujet de tant de discussions oiseuses. Nous nous croyons aujourd¿hui parfaitement en mesure de donner aussi notre avis sur les prétentions et les efforts du bruyant réformateur."
La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux est un ouvrage du marquis de Sade, publié en 1795.Le sous-titre en est Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles.Extrait : " VOLUPTUEUX de tous les âges et de tous les sexes, c¿est à vous seuls que j¿offre cet ouvrage ; nourrissez-vous de ses principes, ils favorisent vos passions, et ces passions, dont de froids et plats moralistes vous effrayent, ne sont que les moyens que la nature emploie pour faire parvenir l¿homme aux vues qüelles a sur lui ; n¿écoutez que ces passions délicieuses, leur organe est le seul qui doive vous conduire au bonheur.Femmes lubriques, que la voluptueuse Saint-Ange soit votre modèle ; méprisez, à son exemple, tout ce qui contrarie les loix divines du plaisir qui l¿enchaînèrent toute sa vie."
" La Vie du Bouddha qüon va lire n¿est pas une ¿uvre de fantaisie, et je crois bon d¿indiquer les principaux parmi les livres, anciens ou modernes, que j¿ai consultés.J¿ai, le plus souvent, suivi le Lalita-Vistara. Il y a du fatras dans ce livre où se mêlent aux récits légendaires les dissertations scolastiques. Là pourtant nous ont été gardées de précieuses traditions sur les origines du héros, sur son enfance, sur sa jeunesse ; on nous apprend comment il fut élevé, on nous raconte quelles furent ses premières actions.J¿ai fait grand usage aussi d¿un poème excellent, le Bouddhacarita d¿Açvaghosha. Dans quelques chapitres j¿en ai reproduit les termes presque littéralement. Le texte du Bouddhacarita a été édité par E.-B. Cowell.J¿ai introduit dans le livre plusieurs jâtakas. Ce sont des contes où le Bouddha rappelle ses vies antérieures. On en trouvera un certain nombre dans un vaste recueil, l¿Avadânaçataka.Deux ouvrages modernes : Le Bouddha, de M. H. Oldenberg, traduit par M. A. Foucher, et l¿Histoire du Bouddhisme dans l¿Inde, de M. H. Kern, traduite par M. Gédéon Huet, m¿ont aussi beaucoup servi ; de même différents travaux, imprimés dans des revues scientifiques. Ainsi, pour l¿émouvante histoire de Viçvantara, j¿ai mis à profit une version sogdienne, publiée dans le Journal asiatique, par R. Gauthiot."
" Levée de bonne heure ; le rhume, je suis souffrante. Arrivée à Toula par un temps clair et doux. Non loin du pont, rencontré Liovotchka qui revenait déjà de promenade ; son expression était sereine, radieuse. Partout, toujours, j¿aime à l¿apercevoir, surtout lorsque je ne m¿y attends pas. ¿ A Toula, réglé quelques affaires : touché l¿argent provenant de la vente du bois ; discuté avec le prêtre d¿Ovsiannikovo au sujet du partage. J¿ai cédé sur la plupart des points et nous sommes presque arrivés à un accord. Je suis allée voir les Raievskii, les Sverbéiev et les Zinoviev chez qui j¿ai rencontré Arséniev, maréchal de la noblesse du département. Depuis l¿année dernière, je remarque que l¿on commence à me traiter en vieille femme. Bien que je n¿y sois pas accoutumée, cela ne me fait que peu de peine. Nous sommes si habitués à sentir qüil dépend de nous de susciter en autrui sympathie et admiration."
" Mèlé à tous les grands événements qui, depuis plus de trente années, se sont déroulés dans son pays, associé avec des fortunes diverses aux plus émouvantsépisodes de la vie nationale, tour à tour professeur, orateur politique, homme d¿État, tantôt vaincu, tantôt vainqueur, il est une cause que M. Jules Simon n¿a jamais désertée ni trahie, cause sainte entre toutes, la cause de la liberté. Il la défendait dans la chaire de la Sorbonne, à l¿aurore de sa brillante carrière, comme il la défend sur le soir de sa laborieuse existence, à la tribune du Luxembourg."
" Il y a un an à peine que l¿une des plus célèbres cantatrices italiennes du commencement de notre siècle se mourait à Milan, dans la ville même qui fut le théâtre de ses premiers succès. Le nom de Mme Grassini brille d¿un éclat tout particulier parmi les virtuoses et les artistes distingués qui ont fait l¿ornement de la cour de Napoléon. Amenée en France par le vainqueur de l¿Italie, après la bataille de Marengo, Mme Grassini a cessé de chanter en public à la chute du maître du monde, dont elle avait été une des plus charmantes conquêtes. Après Mme Catalani, dont nous avons ici même apprécié l¿aimable talent et le noble caractère, Mme Grassini a sa place marquée parmi les cantatrices célèbres de notre siècle ; elle appartient à la même période de l¿art, au même groupe d¿artistes d¿élite, et forme avec sa brillante contemporaine un contraste des plus heureux."
" De l¿Église romaine dans ses rapports avec les États. L¿Église de Rome est une puissance à la fois spirituelle et temporelle. Elle fonde ses droits à la souveraineté de l¿Univers sur les évangiles canoniques, sur la tradition de l¿Église primitive, sur la donation de Constantin, sur les sacrés canons et les sacrées décrétales.Qüelle possède un territoire ou n¿ait qüun palais pour domaine, l¿Église de Rome est un État. C¿est une puissance temporelle qui diffère des puissances avec lesquelles elle communique en ce que celles-ci mettent des limites à leur souveraineté, tandis que l¿Église n¿en saurait reconnaître à la sienne sans démentir son origine, altérer son caractère, se trahir et se renier elle-même. Au contraire des autres puissances qui, parce qüelles sont dans l¿humanité, acceptent les conditions où l¿homme et la nature les réduisent et plient leur volonté, leur courage et leurs lois à la force des choses, l¿Église ne peut rien abandonner des pouvoirs qui, selon sa doctrine constante, lui ont été remis comme un dépôt sacré ni renoncer à des droits qüelle prétend tenir du Ciel."
George Sand, nom de plume d'Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, par mariage baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d'¿uvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.À l'image de son arrière-grand-mère, Louise Dupin, qu'elle admire, George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d'une société conservatrice.Extrait : " Permettez moi, mon père, d¿écrire votre nom sur la première page de mon premier grand travail. Il vous revient de droit. C¿est vous qui m¿avez appris à aimer George Sand. Ceux qui vous connaissent sauront en ouvrant ce livre, qüil n¿a pu être dicté que par l¿amour de la vérité. Que ceux qui ne vous connaissent pas se disent que je trace ici avec toute ma piété filiale le nom de mon meilleur ami."
" C¿est une périlleuse entreprise aujourd¿hui plus que jamais, que de construire un système complet de philosophie. Dans une époque de grande civilisation, comme la nôtre, il y a tant d¿idées en circulation, tant de questions à résoudre, qüon ne peut guère se proposer de répondre à tout, et de tout renfermer dans un système. La curiosité de chaque siècle laisse à la postérité moins d¿anciens problèmes résolus que de problèmes nouveaux à discuter. Il faut donc subir la loi de notre faiblesse ; il faut choisir, ou de tracer un plan général et d¿en asseoir fortement les bases, ou de s¿isoler dans de patientes recherches sur un objet spécial, pour apporter ensuite cette obole à l¿¿uvre commune."
" Si la musique française est à présent, comme au vivace moyen âge et aux temps tumultueux de la première Renaissance, l¿exemple et la parure de l¿Europe, on ne le doit réellement qüau seulDebussy. Il a tout renouvelé : le poème chanté, la musique de clavier et le drame musical. Dans Pelléas, il laisse un modèle éternel à tous les musiciens qui voudront écrire pour le théâtre : il a tenu la gageure, toujours perdue jusqüà lui, de l¿équilibre parfait entre la musique et la poésie, dans une ¿uvre pourtant toute musicale. Il est bien plus que le chant : Debussy est l¿harmonie spontanée. Le chant n¿est que la musique moins l¿art. Pour moi, l¿art seul me suffit, l¿art seul me touche. Toute la nature chante : seul, l¿artiste harmonise. Assurément, Debussy est l¿arbre roi de toute une forêt ; il n¿est pas unique en son essence ; il a des voisins et des proches, comme il a des racines : un peuple et des siècles l¿ont fait : il représente toute une culture. J¿y consens, tant qüon voudra ; mais enfin il dépasse de loin toute école et la fatalité banale du talent. Il a cette vertu que rien n¿annonce et que le moment implique sans la déterminer : vertu qui change tout à ce qui est, après qüelle s¿est produite, sans qüon pût prévoir d¿abord qüelle dût se produire."
" Le monde a-t-il commencé, ou est-il éternel ? A-t-il une cause, ou subsiste-t-il par sa propre force ? Au-delà de ces phénomènes et de leurs lois, la pensée peut-elle saisir un être tout-puissant et infini qui répand partout l¿existence et la vie et sème les mondes à travers l¿espace ? Il n¿est point d¿engourdissement si profond des sens et de la matière que de telles questions ne puissent secouer. Sorti de l¿éternel et nécessaire enchaînement des causes, ou appelé par la Providence, l¿homme, intelligent et libre, se sent dépositaire de sa destinée. Avant d¿arriver à ce terme où les générations s¿engloutissent, il faut bien, chacun à notre tour, nous mettre en face de ce redoutable peut-être, et toucher à ces questions suprêmes qui contiennent dans leurs profondeurs, avec le secret de notre destinée à venir, la sécurité et la dignité de notre condition présente."
" LES lois sont exécutoires dans tout le territoire français, en vertu de lapromulgation qui en est faite par le PREMIER CONSUL.Elles seront exécutées dans chaque partie de la République, du moment où la promulgation en pourra être connue.La promulgation faite par le PREMIER CONSUL sera réputée connue dans le département où siégera le Gouvernement, un jour après celui de la promulgation ; et dans chacun des autres départemens, après l¿expiration du même délai, augmenté d¿autant de jours qüil y aura de fois dix myriamètres [environ vingt lieues anciennes] entre la ville où la promulgation en aura été faite, et le chef-lieu de chaque département."
Les Confessions du comte de *** sont un roman-mémoires publié en 1741 par Charles Pinot Duclos à Amsterdam.GenèseLes contemporains de Duclos ont rapporté que l¿origine de la rédaction des Confessions du comte de *** remonterait à une conversation avec Fontenelle. Ce dernier, que Duclos rencontrait, bien avant cette époque, chez Claudine de Tencin, et qui avait été frappé de sa conversation, de ses réflexions sur la société et de ses portraits, l¿avait engagé à écrire, à composer quelque ouvrage. « Sur quoi ? demanda Duclos. ¿ Sur ce que vous venez de dire », reprit Fontenelle. Duclos se souvint sans doute de ce conseil, lorsqüil écrivit les Confessions du comte de ***. Très bien reçu du public, ce roman fit partie jusqüen 1760, avec les Lettres d'une Péruvienne ou les Malheurs de l'amour, des neuf romans les plus lus en France1.AnalyseCette ¿uvre eut d¿autant plus de succès qüon y reconnut bien des figures, quoique Duclos se soit défendu, dans l¿avertissement, d¿avoir voulu peindre qui que ce fût. Le public ne crut guère à ces déclarations qui ne tirent pas à conséquence et, après la mort de leur auteur, le critique d¿origine suisse La Harpe, qui avait vécu au milieu des modèles, écrivait : « Porté de bonne heure dans la meilleure compagnie, en même temps qüil en goûtait les agréments en homme d¿esprit, il l¿observait en homme de talent. Celui de dessiner des caractères était alors fort à la mode, surtout dans la société de Mme de T***, et de M. le comte de F***. La manière d¿écrire de M. Duclos se prêtait merveilleusement à ce genre : aussi les Confessions du comte de *** ne sont-elles qüune galerie de portraits tous supérieurement tracés. »Dans ce que certains ont appelé un « roman à portraits », le lecteur trouve les portraits successifs de la dévote Mme de Gremonville, la précieuse Mme de Tonins, Mme de Persigny la dissipée, la capricieuse Mme d¿Albi, la coquette Mme de Lery, puis la facile, la libertine, la scélérate, la conseillère, la financière, la bourgeoise, et par-dessus tout la charmante Mme de Selve, qui représente le sentiment, l¿amour vrai, et dont l¿histoire clôt de façon vertueuse un roman qui n¿avait pas commencé ainsi.RéactionsCe roman connut un vif succès, attesté par les quatre éditions qui se succédèrent avant la fin de 17422. Cet ouvrage, qui, après sa publication établit vraiment la réputation de son auteur, fut également l¿objet d¿attaques, la même année : un avocat de Toulouse, du nom de Soubeyran de Scopon, qui lui reprochait d¿être trop léger, le critiqua dans un opuscule intitulé Examen des Confessions du comte de ***, Amsterdam, 1742 ; presque en même temps, paraissait l¿Examen des Confessions du comte de ***, avec une absolution générale des fautes qu'il a faites pendant sa vie et celles qui se trouvent dans son livre, par le R. P. P***, cordelier du grand couvent, 1742.
" Rien ne serait plus naturel que la guerre fût le résultat de la crise présente ; pourtant on peut dire également que rien n¿est moins certain. Si le terrain des hostilités n¿était pas limité à l¿Extrême-Orient, et si la puissance qui se trouve en face du Japon était une autre que la Russie, on pourrait prédire positivement que la guerre éclatera. Mais avec la Russie, la considération de la valeur stratégique de sa position en Mandchourie doit exercer une influence prédominante sur ses résolutions. Pour ceux qui n¿ont pas étudié de près l¿histoire militaire, aussi bien que pour ceux qui n¿ont pas une connaissance étendue de la situation, la position dans laquelle la Russie se trouve placée offre le plus grand intérêt. Il n¿existe certainement, en dehors de la marche de Napoléon sur Moscou, aucune guerre, dans les annales de l¿histoire militaire, qui puisse se comparer aux difficultés qui assiègent la Russie en Mandchourie et en Corée. De plus, sa position navale n¿est pas meilleure que sa position sur terre. Sur terre, un chemin de fer à voie unique, traversant le c¿ur d¿un pays ennemi, se termine à Port- Arthur."
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