Gør som tusindvis af andre bogelskere
Tilmeld dig nyhedsbrevet og få gode tilbud og inspiration til din næste læsning.
Ved tilmelding accepterer du vores persondatapolitik.Du kan altid afmelde dig igen.
A fascinating exploration of the relationship between music and society, providing unique insights into the cultural context and significance of different musical forms and styles.This work has been selected by scholars as being culturally important, and is part of the knowledge base of civilization as we know it.This work is in the "public domain in the United States of America, and possibly other nations. Within the United States, you may freely copy and distribute this work, as no entity (individual or corporate) has a copyright on the body of the work.Scholars believe, and we concur, that this work is important enough to be preserved, reproduced, and made generally available to the public. We appreciate your support of the preservation process, and thank you for being an important part of keeping this knowledge alive and relevant.
Le livre intitul����� ""Psychologie Musicale Et Un Si�����cle De Musique Fran�����aise"" a �����t����� �����crit par Camille Bellaigue en 1893. Il s'agit d'un ouvrage qui traite de la psychologie de la musique et de l'�����volution de la musique fran�����aise au cours du 19�����me si�����cle. L'auteur y explore les diff�����rentes �����motions et sensations que la musique peut susciter chez l'auditeur, ainsi que les techniques et les styles musicaux qui ont marqu����� cette p�����riode en France. Le livre est divis����� en plusieurs parties, chacune abordant un aspect diff�����rent de la musique fran�����aise, depuis le classicisme jusqu'au romantisme. Camille Bellaigue y partage �����galement ses r�����flexions personnelles sur la musique et son impact sur la soci�����t����� de son �����poque. Ce livre constitue une r�����f�����rence importante pour les �����tudiants et les passionn�����s de musique qui souhaitent approfondir leur connaissance de l'histoire et de la psychologie de la musique fran�����aise.This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the old original and may contain some imperfections such as library marks and notations. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions, that are true to their original work.
" Le p. Gralry a parlé dans les Sources de cet unique travail que l'oracle imposait à Socrate dans sa prison, pendant les quelques jours qui le séparaient de la mort, lorsqu'il lui dit ce mot que nous ne savons pas traduire: Ne faites plus que de la musique; mot qui doit signifier qu'il faut finir sa vie dans l'harmonie sacrée. Ce travail unique a été tout le travail du P. Gratry, le travail de son esprit et de son coeur. Il a pratiqué, dans le sens le plus étendu et le plus noble, le précepte qu'il croyait ne pas savoir traduire, et sa vie ne s'est pas seulement achevée dans l'harmonie: elle s'y est écoulée tout entière. Harmonie de l'homme avec lui-même: accord entre les divers modes de connaître, entre les divers objets de la connaissance, entre les sciences, ou plutôt la science comparée, et la foi; harmonie de tous les hommes et de tous les peuples entre eux par la commune obéissance aux lois évangéliques de justice et de charité tels sont les cercles toujours élargis et comme dilatés, que le P. Gratry a remplis de lumière par sa pensée et de chaleur par son amour..."
" ... Son caractère est ouvert, gai, vif quelquefois jusqu'à la pétulance, un peu mobile, néanmoins excellent. à tout considérer, c'est un enfant aimable, qui donnera de la satisfaction à ses maîtres et deviendra la consolation et l'orgueil de sa mère. Voilà le premier portrait de Gounod. Daté du 30 mars 1829, il est signé d'Hallays-Dabot, directeur de la pension que l'écolier de onze ans quittait alors pour entrer au lycée Saint-Louis. Quelques mois plus tard, le soir de la Saint-Charlemagne, après deux heures d'attente sous la neige de janvier, le petit garçon pénétrait pour la première fois dans la salle du Théâtre-Italien. Il y entendit Otello, et la musique lui fut révélée. Par quelle page de l'oeuvre ? On aime à croire que ce fut par la plus belle, par l'immortelle plainte qu'avec admiration, peut-être avec reconnaissance, Gounod devait rappeler un jour, en invoquant sur la tombe de Rossini le triste et doux gondolier de Desdemona ..."
This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.
" Le p. Gralry a parlé dans les Sources de cet unique travail que l'oracle imposait à Socrate dans sa prison, pendant les quelques jours qui le séparaient de la mort, lorsqu'il lui dit ce mot que nous ne savons pas traduire : Ne faites plus que de la musique ; mot qui doit signifier qu'il faut finir sa vie dans l'harmonie sacrée. Ce travail unique a été tout le travail du P. Gratry, le travail de son esprit et de son c¿ur. Il a pratiqué, dans le sens le plus étendu et le plus noble, le précepte qu'il croyait ne pas savoir traduire, et sa vie ne s'est pas seulement achevée dans l'harmonie : elle s'y est écoulée tout entière.Harmonie de l'homme avec lui-même : accord entre les divers modes de connaître, entre les divers objets de la connaissance, entre les sciences, ou plutôt la science comparée, et la foi ; harmonie de tous les hommes et de tous les peuples entre eux par la commune obéissance aux lois évangéliques de justice et de charité : tels sont les cercles toujours élargis et comme dilatés, que le P. Gratry a remplis de lumière par sa pensée et de chaleur par son amour..."
"... Nietzsche d'abord est le plus proche de nous. Quelques-uns d'entre nous peuvent encore le revoir en personne à travers ses ouvrages et retrouver dans ses écrits l'accent avec le timbre, - musical, dit-on, - de sa voix. Et parce qu'il fut notre contemporain, il eut sur ses devanciers, même les plus éminents, sur un Hegel, par exemple, l'avantage de connaître toute musique, y compris celle d'un âge musical entre tous, le nôtre, et de pouvoir ainsi fonder, élever sur une base pratique plus large l'appareil ou l'édifice idéal de ses spéculations..."
"... Music is the food of love, la musique est l'aliment de l'amour, a dit Shakspeare. Langue que pour l'amour inventa le génie, a dit Musset. Avec moins de poésie et plus de finesse, Berlioz a remarqué que, si l'amour ne pouvait donner aucune idée dis la musique, la musique, au contraire, pouvait donner une certaine idée de l'amour. Oui, sans doute, une idée de l'amour, et même des idées d'amour ; elle exprime l'amour, et l'inspire.Il n'est pas étonnant que l'amour tienne dans la musique plus de place que dans les autres arts. d'abord la peinture, la sculpture, l'architecture, savent exprimer des idées et des faits. La musique, non pas ; les sentimens seuls sont de son domaine, et, de tous les sentimens, le premier, à l'ancienneté comme au choix, c'est l'amour. De plus, les sons produisent sur les nerfs un effet spécial que ne produisent ni les formes ni les couleurs, et la musique est de la sorte à la fois conseillère et interprète d'amour..." C.B.
"...On comprend qu'au spectacle du monde physique, intellectuel et moral les philosophes aient conçu l'idée de l'évolution, et qu'ils aient dit: le changement est la loi. La nature extérieure, l'esprit et le c¿ur humain sont dans un perpétuel devenir ; hommes et choses semblent entraînés par un mouvement, par une tendance incessante. Toutes les grandes voies de l'humanité sont faites d'étapes successives et toujours renouvelées ; semées, comme les voies romaines, de pierres où les passans se reposent avant de repartir. Il est des passans qui ne reprennent pas leur chemin, qui tombent pour ne plus se relever. Les civilisations, les religions, les arts peuvent mourir; mais la civilisation, la religion et l'art ne meurent jamais. Leurs formes passagères s'usent, comme les sandales d'un éternel voyageur ; le voyageur marche toujours. Il sait que la course est longue, mais qu'un jour peut-être il touchera la terre promise..." C.B.
" ... Son caractère est ouvert, gai, vif quelquefois jusqu'à la pétulance, un peu mobile, néanmoins excellent. À tout considérer, c'est un enfant aimable, qui donnera de la satisfaction à ses maîtres et deviendra la consolation et l'orgueil de sa mère. Voilà le premier portrait de Gounod. Daté du 30 mars 1829, il est signé d'Hallays-Dabot, directeur de la pension que l'écolier de onze ans quittait alors pour entrer au lycée Saint-Louis. Quelques mois plus tard, le soir de la Saint-Charlemagne, après deux heures d'attente sous la neige de janvier, le petit garçon pénétrait pour la première fois dans la salle du Théâtre-Italien. Il y entendit Otello, et la musique lui fut révélée. Par quelle page de l'¿uvre ? On aime à croire que ce fut par la plus belle, par l'immortelle plainte qu'avec admiration, peut-être avec reconnaissance, Gounod devait rappeler un jour, en invoquant sur la tombe de Rossini le triste et doux gondolier de Desdemona ..."" ... Son caractère est ouvert, gai, vif quelquefois jusqu'à la pétulance, un peu mobile, néanmoins excellent. À tout considérer, c'est un enfant aimable, qui donnera de la satisfaction à ses maîtres et deviendra la consolation et l'orgueil de sa mère. Voilà le premier portrait de Gounod. Daté du 30 mars 1829, il est signé d'Hallays-Dabot, directeur de la pension que l'écolier de onze ans quittait alors pour entrer au lycée Saint-Louis. Quelques mois plus tard, le soir de la Saint-Charlemagne, après deux heures d'attente sous la neige de janvier, le petit garçon pénétrait pour la première fois dans la salle du Théâtre-Italien. Il y entendit Otello, et la musique lui fut révélée. Par quelle page de l'¿uvre ? On aime à croire que ce fut par la plus belle, par l'immortelle plainte qu'avec admiration, peut-être avec reconnaissance, Gounod devait rappeler un jour, en invoquant sur la tombe de Rossini le triste et doux gondolier de Desdemona ..."
" En 1524 selon le témoignage déjà ancien de l'abbé Baini, en 1526 d'après les plus récentes recherches du docteur Haberl, Clément VII étant pape et Charles-Quint empereur, naquit à Palestrina, au pied des montagnes de Sabine, l'enfant qui devait faire un jour sien et célèbre à jamais le nom de sa ville natale. Il s'appelait Giovanni Pierluigi. Ses parents, Santi Pierluigi et Maria Ghismondi, étaient de petits bourgeois et possédaient un peu de bien : une maisonnette avec quelques châtaigniers, sur les pentes escarpées d'où la bourgade qui fut Préneste regarde encore les horizons romains..."
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
This is an EXACT reproduction of a book published before 1923. This IS NOT an OCR'd book with strange characters, introduced typographical errors, and jumbled words. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
" En 1524 selon le témoignage déjà ancien de l'abbé Baini, en 1526 d'après les plus récentes recherches du docteur Haberl, Clément VII étant pape et Charles-Quint empereur, naquit à Palestrina, au pied des montagnes de Sabine, l'enfant qui devait faire un jour sien et célèbre à jamais le nom de sa ville natale. Il s'appelait Giovanni Pierluigi. Ses parents, Santi Pierluigi et Maria Ghismondi, étaient de petits bourgeois et possédaient un peu de bien: une maisonnette avec quelques châtaigniers, sur les pentes escarpées d'où la bourgade qui fut Préneste regarde encore les horizons romains..."
Nous nous proposons d'étudier ici non pas un élément de la musique: récitatif, mélodie ou polyphonie; mais un genre musical où se rencontrent, soit isolés, soit ensemble, ces éléments divers. L'ordre du sentiment religieux, ou, comme eût dit Renan, la catégorie du divin, comporte en musique deux modes principaux d'expression. Le chant grégorien et la polyphonie vocale alla Palestrina constituent, - nous l'avons vu naguère, - la musique liturgique ou d'église. Plus libre, bien que parfois aussi sainte; faite au commencement pour le théâtre, ensuite pour le concert, plutôt que pour le culte (bien qu'elle y ait été parfois associée), la musique sacrée va nous occuper maintenant. Elle consiste surtout dans la Cantate et l'Oratorio. Bach et Hændel en furent les dieux au XVIIIe siècle. Au XVIIe, Schütz et Carissimi avaient été leurs précurseurs, et leur prophète, en la dernière année du XVIe, est Emilio del Cavalière...
Le livre ""Etudes Musicales: Et Nouvelles Silhouettes De Musiciens (1898)"" de Camille Bellaigue est une collection d'essais sur la musique et les musiciens de son �����poque. L'auteur explore diff�����rents aspects de la musique, tels que la composition, l'interpr�����tation et la th�����orie musicale, tout en pr�����sentant des portraits de musiciens c�����l�����bres tels que Wagner, Chopin et Berlioz. Bellaigue offre �����galement des commentaires sur la musique contemporaine et les tendances �����mergentes de son temps. Ce livre est une ressource pr�����cieuse pour les �����tudiants de musique et les amateurs de musique qui cherchent ������ approfondir leur compr�����hension de l'histoire de la musique et des musiciens.This Book Is In French.This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the old original and may contain some imperfections such as library marks and notations. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions, that are true to their original work.
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
" S'il n'est jamais indifférent de savoir ce que de grands penseurs, - les plus grands, auxquels rien d'humain n'est étranger, - ont pensé de la musique, Frédéric Nietzsche est peut-être celui dont le cas musical, pour parler son propre langage, est le plus digne de nous intéresser et même de nous émouvoir. Nietzsche d'abord est le plus proche de nous. Quelques-uns d'entre nous peuvent encore le revoir en personne à travers ses ouvrages et retrouver dans ses écrits l'accent avec le timbre, - musical, dit-on, - de sa voix. Et parce qu'il fut notre contemporain, il eut sur ses devanciers, même les plus éminents, sur un Hegel, par exemple, l'avantage de connaître toute musique, y compris celle d'un âge musical entre tous, le nôtre, et de pouvoir ainsi fonder, élever sur une base pratique plus large l'appareil ou l'édifice idéal de ses spéculations. À ce premier attrait qu'elle nous offre: le voisinage, la figure musicale de Nietzsche en ajoute un second: l'unité. J'entends par là que, malgré la rupture éclatante qui partage en deux la pensée de Nietzsche musicien et qui la divise ou la retourne contre elle-même, cette pensée garde jusqu'au bout un objet et comme un pôle unique. Une force agit sur elle en un sens, puis dans le sens contraire; mais c'est la même force, qui l'attire et la repousse tour à tour. L'évolution ou la révolution esthétique de Nietzsche s'est accomplie autour du génie de Wagner et comme dans son orbite, et pour la première fois peut-être on a, pu voir un philosophe, un métaphysicien de la musique se dévouer tout entier à la gloire, puis à la ruine d'un seul musicien..."
"... Music is the food of love, la musique est l'aliment de l'amour, a dit Shakspeare. Langue que pour l'amour inventa le génie, a dit Musset. Avec moins de poésie et plus de finesse, Berlioz a remarqué que, si l'amour ne pouvait donner aucune idée dis la musique, la musique, au contraire, pouvait donner une certaine idée de l'amour. Oui, sans doute, une idée de l'amour, et même des idées d'amour; elle exprime l'amour, et l'inspire. Il n'est pas étonnant que l'amour tienne dans la musique plus de place que dans les autres arts. d'abord la peinture, la sculpture, l'architecture, savent exprimer des idées et des faits. La musique, non pas; les sentimens seuls sont de son domaine, et, de tous les sentimens, le premier, à l'ancienneté comme au choix, c'est l'amour. De plus, les sons produisent sur les nerfs un effet spécial que ne produisent ni les formes ni les couleurs, et la musique est de la sorte à la fois conseillère et interprète d'amour..." C.B.
"...On comprend qu'au spectacle du monde physique, intellectuel et moral les philosophes aient conçu l'idée de l'évolution, et qu'ils aient dit: le changement est la loi. La nature extérieure, l'esprit et le coeur humain sont dans un perpétuel devenir; hommes et choses semblent entraînés par un mouvement, par une tendance incessante. Toutes les grandes voies de l'humanité sont faites d'étapes successives et toujours renouvelées; semées, comme les voies romaines, de pierres où les passans se reposent avant de repartir. Il est des passans qui ne reprennent pas leur chemin, qui tombent pour ne plus se relever. Les civilisations, les religions, les arts peuvent mourir; mais la civilisation, la religion et l'art ne meurent jamais. Leurs formes passagères s'usent, comme les sandales d'un éternel voyageur; le voyageur marche toujours. Il sait que la course est longue, mais qu'un jour peut-être il touchera la terre promise..." C.B.
Voici le dernier âge de la musique. J'entends sa forme la plus récente, celle d'hier, celle encore d'aujourd'hui, sinon peut-être, comme on l'a trop dit, celle de l'avenir, ou seulement (déjà certains signes le montrent) celle de demain. Le nom d'opéra symphonique, mieux que celui de drame lyrique, nous paraît propre à désigner le genre que nous allons étudier. Un opéra, par définition, et par une définition aussi large qu'ancienne, c'est toute pièce, toute action, sérieuse, tragique même, ou légère, - Tristan comme Falstaff, le Barbier de Séville ou Fidelio, - représentée par les sons. De plus, il semble bien que cette expression: lyrique, risque de conserver au lyrisme, c'est-à-dire au chant pour le chant, à la mélodie autonome, une part que, dans le drame musical, elle ne possède plus. L'épithète de symphonique, au contraire, met tout de suite au premier rang, dans le titre, l'élément qui, dans la réalité, s'est fait la première place. Ainsi les mots s'accordent mieux avec les choses. Ils leur ressemblent davantage. La poésie elle-même ne s'y est pas trompée...
Camille Bellaigue est un critique musical et musicographe français né à Paris le 24 mai 1858 et mort dans la même ville le 3 octobre 1930. Alors que la sociologie est en train de s'institutionnaliser comme discipline en France dans la période de l'entre-deux-guerres, Bellaigue, en fin connaisseur de la vie musicale parisienne, nous livre un texte programmatique sur les rapports entre la sociologie et la musique, considérée selon lui comme "le plus sociologique des arts". Ce court essai basé surtout sur sa subjectivité de critique musical, peut toutefois être vu comme annonçant l'arrivée des les années trente de travaux plus denses qui contribueront a former plus tard, dans le giron universitaire, la sociologie de l'art et de la culture.Extrait : "La musique est le plus sociologique des arts. Elle l'est d'abord parce que le son est l'agent social par excellence. "Les instincts sympathiques et sociaux sont au fond de toutes les jouissances de l'oreille. Pour l'être vivant, le plus grand charme du son, c'est qu'il est essentiellement expressif. Il lui fait partager les joies et surtout les souffrances des autres êtres vivants... La douleur qui s'exprime par la voix nous émeut en général plus moralement que celle qui s'exprime par les traits du visage ou par les gestes".De cette valeur sociale du son, la nature et l'art rendent également témoignage. Plus que le mouvement et plus que la lumière, le son révèle l'existence et l'exprime... Qu'est-ce qu'il y a de sociologique ou de social dans la nature de la musique, son histoire et ses effets ? Voilà l'objet de ce livre..."
" La musique est l¿art moderne par excellence. Née à la fin du XVIIe siècle, elle grandit obscurément pendant le siècle suivant ; le siècle dernier vit son progrès magnifique, et le nôtre est témoin de sa gloire. Après que l¿architecture, la sculpture et la peinture, ces rameaux plus précoces du génie humain, avaient donné leurs fruits, il fallait qüune branche nouvelle jaillit et se chargeât de fleurs. L¿éclosion de lamusique est récente, et son développement peut sembler presque contemporain à nos yeux, devant lesquels reculent de plus en plus aujourd¿hui les horizons de l¿histoire, Quelque deux cents ans, quelque cent ans même ont vu la naissance de la musique, et sa renaissance, deux phénomènes entre lesquels les lois de l¿esprit mettent d¿ordinaire plus de distance. "
" Après avoir cherché Dieu, nous allons chercher la nature dans la musique[1]. A la musique, tout l¿univers se donne, les choses comme les êtres. Le monde du dedans et le monde du dehors lui appartiennent ; les sensations et les sentiments sont de son domaine et dans son obéissance. Entre la nature et la musique, il est des affinités certaines ; pour l¿oreille autant que pour les yeux, la création est harmonie. Dans les flots, les vents, les bois, au fond des vallées et sur les cimes, le matin et le soir, il y a des voix qui chantent, qui permettent que la musique écoute et redise leurs chants.
" S¿il n¿est jamais indifférent de savoir ce que de grands penseurs, les plus grands, auxquels rien d¿humain n¿est étranger, ont pensé de la musique, Frédéric Nietzsche est peut-être celui dont le « cas » musical, pour parler son propre langage, est le plus digne de nous intéresser et même de nous émouvoir."
" La musique a de l¿esprit. Il est peu de facultés, ou de dons, qüon s¿accorde mieux à lui reconnaître. Dans toute l¿histoire de notre art, je ne vois pas un chef-d¿¿uvre qüon puisse définir d¿un mot, comme on définit en l¿appelant « spirituel, » le Barbier de Séville de Rossini. Et notez que ce mot suffit, que l¿esprit fait seul toute la beauté de l¿ouvrage ; nulle autre qualité ne s¿y mêle ; il est tout esprit, rien qüesprit."
" Des études comme celles-ci[1], chronologiques, et pour ainsi dire successives, montrent bien les dangers du dogmatisme et la fragilité des systèmes préconçus. Elles font voir aussi dans l¿histoire de l¿art, surtout dans l¿histoire d¿un sentiment dans l¿art. La difficulté de trouver un fil conducteur qui jamais ne se rompe ou ne se dérobe, qui relie sans détours et sans erreurs les époques et les écoles. De l¿amour surtout, le plus ancien, mais le plus changeant de nos sentiments, il est impossible de ramener les variations à une marche constante, à un progrès régulier. A peine se risquerait-on à dire que les anciens compositeurs voyaient et montraient de l¿amour surtout l¿élément sentimental ; que les modernes en ont montré plus souvent l¿élément sensuel. Il suffit, pour apercevoir cette transformation générale, de rappeler des noms que ne séparent pas seulement les années : Gluck et Gounod, par exemple."
Tilmeld dig nyhedsbrevet og få gode tilbud og inspiration til din næste læsning.
Ved tilmelding accepterer du vores persondatapolitik.