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" Il y a bientôt un an que le dernier grand représentant du XVIIIe siècle, l'homme d'esprit qui s'était entretenu avec Voltaire, le constituant célèbre qui avait pris une part si considérable aux actes de la première révolution, l'ami de Sieyès, l'exécuteur testamentaire de Mirabeau, le conseiller de Napoléon pendant les huit premières années de sa puissance, l'auteur de la restauration, qui s'est si tôt éloigné d'elle, le diplomate consommé qui avait participé si souvent à la distribution des états, est mort à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. J'ai à retracer aujourd'hui sa vie, si étroitement mêlée à l'histoire de notre époque; à apprécier ses oeuvres dont la plupart se confondent avec les événements contemporains eux-mêmes. C'est une tâche bien vaste pour être resserrée dans les bornes étroites d'un discours, et bien difficile à remplir dans un temps encore si rapproché des actes que j'ai à rappeler. Je m'efforcerai d'y suffire; j'essaierai de ne rien omettre d'important, de ne rien dire que de vrai. Tout en accordant, ce que je dois au corps devant lequel je parle, aux souvenirs personnels qui me restent, je me croirai devant l'histoire. Mais, si je remplis dans cette enceinte les devoirs de l'historien, j'espère que j'y trouverai les sentiments de l'équitable postérité..."
" Lorsque l'Académie des Sciences morales et politiques fut rétablie en 1832, M. Broussais était depuis longtemps célèbre par la hardiesse de ses systèmes, le nombre et la valeur de ses écrits, l'accomplissement même d'une grande réforme médicale, il essayait alors d'étendre jusqu'à la philosophie la révolution qu'il avait opérée en médecine. Cet observateur habile, ce réformateur original, cet écrivain abondant et chaleureux, cet homme supérieur qui, pendant plus de quinze années, avait rempli la France et l'Europe de ses travaux et de sa renommée, n'appartenait pas encore à l'Institut. La nouvelle Académie s'empressa de recueillir ce grand nom. Ouverte à toutes les idées, n'excluant aucun point de départ pour arriver à ces vérités premières que l'homme cherche toujours et que Dieu ne lui livrera peut-être jamais, elle admit M. Broussais dans sa section de philosophie où il fut le représentant le plus extrême d'une doctrine qui semblait être déjà parvenue, avant lui, jusqu'à ses dernières limites..."
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En retraçant l'histoire de la Révolution française, depuis l'ouverture des états généraux jusqu'en 1814, François-Auguste Mignet propose d'analyser les diverses crises de la révolution en même temps que d'exposer la logique interne d'enchaînements politiques qui restent encore aujourd'hui complexes à retracer pour les historiens. En choisissant de revenir sur cette période avec une temporalité volontairement large (1789-1814), François-Auguste Mignet fait ici le choix d'inclure la période napoléonienne jusqu'à la campagne de France de 1814 et la chute de Napoléon comme les ultimes soubressauts de cette période. Se faisant, il est le premier historien à donner une signification sociale à la Révolution française. Il distingue ainsi deux révolutions : la première (1789-1791), réalisée par les classes moyennes, et rendue inévitable par la nécessité d'accorder les institutions politiques avec les réalités sociales du XVIIIe siècle, et la seconde révolution, qui est une révolution défensive, rendue inévitable par la résistance des contre-révolutionnaires, et réalisée par le peuple auquel la classe moyenne a fait appel pour défendre sa propre révolution. Contrairement aux historiens antérieurs (Madame de Staël, Augustin Thierry, Guizot, Sismondi...), Mignet est aussi le premier à distinguer deux blocs au sein du Tiers état. Selon l'historienne Yvonne Knibiehler, Mignet « lève le complexe de culpabilité qui depuis la Terreur leur (les classes moyennes) faisait baisser la tête: les responsables de 1789 s'étaient cru coupables de 1793, ils savent désormais que la violence n'est plus leur faute mais celle de leurs adversaires : les classes privilégiées. »
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