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On a reproché alors aux traductions françaises de ces ouvrages écrits en allemand la tournure lourdement germanique de leur style ; et il m'a bien fallu reconnaître la justesse de ce reproche. Le fait est qu'il est presque impossible de couler dans une forme française un texte pensé en allemand. L'inverse toutefois n'est pas vrai ; la structure latine, en même temps plus claire et plus rigide, garde généralement fort bien sa forme sous le revêtement du tissu germanique, plus ample, plus souple, et donc mieux adaptable. J'avais conclu de cette expérience que, pour faciliter les traductions et donc toucher le plus de lecteurs possible, je me servirais dorénavant du français. Cette promesse a été tenue pour la demi-douzaine de livres que j'ai écrits entre 1935 et 1948. Mais l'écrivain propose et l'éditeur dispose : en 1949 c'est la proposition d'un éditeur américain de mes amis qui m'amena à écrire en anglais le livre qui constitua la version première de celui-ci ; il ne parut d'ailleurs pas, mon ami étant mort sur ces entrefaites et ses successeurs ayant trouvé mon livre trop pessimiste, au point d'en être « inarnéritain ». Cependant, peu après, la maison d'édition Francke, de Berne, m'en demandait une version allemande. J'en profitai pour remanier légèrement mon texte ; et c'est cette version, que j'ai cherché à mieux adapter au lecteur européen, qui a servi de base à la présente traduction.
Au carrefour de quelques-uns des grands débats idéologiques de notre temps - entre marxisme et christianisme, réforme et révolution, nationalisme et internationalisme, démocratie et pacifisme -, l¿¿uvre d'Henri de Man constitue un apport doctrinal qui, pour avoir marqué profondément le socialisme d'entre les deux guerres, n'en a pas moins fait l'objet depuis lors d'une véritable conspiration du silence. Sans doute était-il inévitable que le discrédit d'un homme qui, ainsi que nous le verrons, a effectivement choisi de composer avec l'occupant en 1940-1941, rejaillit sur sa docrine. D'ailleurs, le combat passionné mené par Henri de Man pour réconcilier la fin et les moyens de l'action poli- tique en fondant son socialisme sur une éthique d'inspiration kantienne et, plus encore, l'insistance avec laquelle il a constamment tenu à justifier son attitude au début de la guerre par sa doctrine, n'ont pu qu'accroître la confusion entre l'homme et son oeuvre et décourager jusqu'ici toute référence ouverte à ses idées dans l'action politique et syndicale de l'après-guerre. Toutefois, ces mêmes idées ayant conduit dès 1940 quelques-uns des disciples belges et français d'Henri de Man à Londres ou dans la Résistance, il paraît légitime de contester le bien-fondé de cette confusion.
Le marxisme déduit l'objectif du socialisme de lois d'évolution sociale auxquelles il accorde le caractère inéluctable de lois naturelles¿; en cela, il est déterministe. Il croit que ces lois se réalisent sous une forme dialectique, c'est-à-dire correspondant à un genre de causalité d'après lequel, à l'exemple de certains effets mécaniques, une force change sa direction sans modifier sa nature ou son intensité et aboutit par là à un effet opposé à celui de sa direction première¿; en ce sens, le marxisme procède d'une notion mécaniste de la causalité. Il fonde sa connaissance des lois d'évolution sociale sur l'histoire du passé, en considérant les objectifs de la volonté humaine comme le résultat de certains états de milieu. Il réduit donc l'homme à un objet de son entourage social et fait dériver ses objectifs de ¿circonstances¿ préalables à sa volonté¿; en ce sens, sa façon de penser le rattache à ce que Nietzsche a appelé l'historicisme du XIXe siècle. Cependant, d'après Marx, l'évolution sociale ainsi déterminée ne se réalise pas toute seule. Elle exige de la part des hommes des actes de volonté qui découlent de leur connaissance des circonstances déterminantes, et qui, chez le prolétariat en lutte, devraient en outre découler de la connaissance des lois d'évolution formulées par Marx. Cette croyance du marxisme à la connaissance comme cause de la volonté sociale témoigne de son rationalisme. Au surplus, la connaissance dont il fait dériver l'activité sociale des masses est d'une espèce particulière : il s'agit de la connaissance des intérêts économiques qui découlent de la situation des producteurs par rapport aux moyens de production, et plus particulièrement de l'antagonisme d'intérêts entre acheteurs et vendeurs de la ¿force de travail¿. Partant de là, les ¿conditions¿ qui déterminent en dernière analyse les actions humaines sont donc des ¿conditions de production¿, dont l'évolution est à son tour déterminée par les progrès de la technique de production. En cette croyance aux causes économiques du devenir social se manifeste l'hédonisme économique du marxisme.
Le monde est plein de gens qui vous déclarent qu'une troisième guerre mondiale aboutirait fatalement à la ruine totale de notre civilisation. Vous n'en entendrez pas moins la plupart d'entre eux vous parler tout aussitôt d'une guerre pour le salut de cette même civilisation. De cette contradiction bien peu ont conscience et cela prouve combien, chez l'immense majorité de nos contemporains, le slogan affectif fait obstacle à une vision lucide et fondée en raison de la réalité. Une telle situation doit être tirée au clair. Aussi nous faut-il avant tout nous demander quels concepts se cachent derrière les mots et quelles réalités derrière les concepts.Les termes abstraits qui jouent un rôle de premier plan dans l'arsenal de la propagande moderne : civilisation, liberté, démocratie, etc., ont ceci de particulier qu'ils sont susceptibles des interprétations les plus diverses. C'est là sans doute l'un des motifs pour lesquels ou les emploie de toutes parts si volontiers ; chacun y peut loger ce qui lui convient.Le plus confus est Peut-être le concept de civilisation. Cela vient sans doute pour une part de ce qu'il appartient au domaine des sciences de l'esprit et celui-ci touche la plu part des hommes moins directement que ne le font les débats quasi-quotidiens sur le régime politique et économique. Mais l'ambiguïté du mot civilisation vient également de ce que, même dans le langage scientifique, soit contenu ne cesse jamais de rester fluide.
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