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You don't know that much about mathematics and physics. You don't understand everything about rockets, satellites, or interplanetary flights. But you dream of flying to other planets and want to know everything needed to do it. You want to understand the principles of rockets and spaceships. You want to know why extraterrestrial space stations are needed and why studying other planets helps us understand our Earth. This book simply and clearly answers these questions and much more.
... Une longue voiture de déménagement attendait, au ras du trottoir, qu'on eût fini de la décharger, et l'un des trois hommes qui se passaient les fardeaux, butant contre la marche de la porte, venait de choir avec une corbeille pleine de vaisselle qu'il laissa chavirer de son épaule, en arrière, sur le pavé. Au fracas de l'accident, Mme Couaneau, la femme de service, courtaude et rebondie commère, dont le nez rabattu vers des lèvres trop rouges faisait songer à une perruche happant une cerise, s'était élancée hors de la maison et avait proféré cette clameur où sonnait plus d'emphase que de sérieux émoi...
... Ce n'est rien qu'un bol, une simple écuelle à riz, que modela jadis un artisan de la vieille Chine, pour la jeter ensuite aux grands feux qui font la matière solide, cristalline, comme intérieurement gemmée, égalent enfin l'¿uvre des hommes à ces minéraux cristallins qu'a recuits l'ardeur des volcans. Pas d'ornements, nul décor, rien qu'un émail épais, d'un vert cérulé¿; galuchat ou peau de serpent. Mais prenez-le, maniez-le, touchez-le : quelle étrange, quelle nouvelle impression de beauté¿! Et d'où vient-elle¿?... Voici maintenant un buste de bronze. La sévérité même de sa teinte monotone fait que je n'en perçois que la silhouette générale et les traits principaux...
La cathédrale avait l'air triste sous la brume. Ses deux tours austères fixaient l'Occident où le soleil de décembre se coucherait sans avoir lui. Soumises depuis sept cents ans aux hivers enfumés et aux nuées pleurantes, elles se résignaient, jusqu'à ce que, pour leur délivrance, le clairon de l'archange mît debout le Christ de gloire assis entre elles au-dessus du porche et du vitrail. En bas, sur le parvis, bien que ce fût un dimanche et que l'heure des vêpres approchât, les passants étaient rares, et ils traversaient vivement comme des provinciaux casaniers qu'attend une maison chaude...
... Un boy annamite alla chercher des chevaux. C'étaient des poneys venus du nord du Tonkin. Ils avaient les jambes fines, l'encolure un peu grosse, la croupe ronde, et leurs yeux brillaient sous la crinière rabattue comme ceux d'un gamin d'Europe sous ses cheveux ébouriffés. Des saïs indigènes accompagnaient chacun d'eux, courant à leur côté. Quelle que fût l'allure des bêtes, ils égalaient leur vitesse, sans s'essouffler, les coudes au corps, la poitrine gonflée d'air. Les six marsouins mirent leur monture au galop, tenant les brides à pleines mains, leurs gros souliers enfoncés dans les étriers jusqu'aux talons, roulant sur leurs selles et se relevant parfois d'un coup de reins, mal assurés et intrépides, ridicules mais fiers jusqu'au fond de leurs c¿urs naïfs...
... Le Landru américain s'appelait Abraham Plattner. Il était, à Hootanooga (Connecticut), l'un des membres les plus fervents de la chapelle des Darbystes, et passait pour faire honneur, par l'austérité et la profondeur de ses convictions, à cette secte non-conformiste, dont tous les adeptes se distinguent, d'ordinaire, par l'ardeur de leur foi. C'était un homme de taille moyenne, même plutôt petite, mais grave, l'air ferme et doux, avec des yeux d'un éclat singulier qu'il tenait presque toujours baissés, et une belle barbe. En somme, vous le voyez, assez semblable à votre Landru. Il édifiait la congrégation. Les femmes surtout l'écoutaient avec une confiance passionnée, mais il semblait demeurer indifférent à ces hommages muets et brûlants. Du reste, il était marié, père de famille...
... C'était une présence. Je le sentais près de moi, depuis quelques jours. Invisible et bienveillant, il planait, frôlait, enveloppait. Au fond, je n'ignorais pas qu'il dût arriver. Chaque année, tôt ou tard, il vient, mais je ne sais comment, c'est toujours par surprise, et il est si fort, avec son air très doux, qu'il vous écrase. Les gens font ce qu'ils peuvent pour s'occuper d'autre chose¿; il y a des grèves, il y a des révolutions, il y a des armées en marche et des bateaux d'acier qui bougent. On voudrait croire que c'est l'important, on ne saurait¿; on sent dans tout son corps que tout cela n'est qu'une apparence : la vérité, la seule vérité à laquelle on pense, c'est qu'il est revenu. Je vous parle du printemps...
Nasr'eddine-Hodja est un personnage historique: il vécut au début du XVe siècle à la cour du glorieux Timour, le conquérant de la Perse, de l'Arménie, de la Russie et de l'Inde. Ce souverain n'était pas sans présenter quelques rapports avec certains monarques de nos jours : il dressa, pour sa gloire, une pyramide de quatre-vingt-dix mille têtes coupées, fit une fois massacrer mille petits enfants avant son déjeuner, éleva à un haut degré de perfection l'organisation militaire, industrielle et administrative de son empire, et fonda des écoles scientifiques. Il était également fort pieux...
... Couchés, assis du côté de l'ombre, tous les hommes sont là, les garçons surtout, venus pour voir les filles à la sortie de la messe. Ils devisent entre eux sous le feutre à larges bords, en lourds souliers ferrés, le bâton à la main, et attendent patiemment le passage des femmes. Quelques-uns grattent des guitares. Le parapet de pierre, qui domine le ravin, a été respectueusement laissé aux vieillards. Toute une bande de vieux, très Bellacoscia d'aspect, y prennent le frais¿; l'un d'eux a quatre-vingt-douze ans, et est père de douze enfants, il est là avec cinq de ses fils, dont le plus jeune a vingt ans et l'aîné soixante-six. C'est vous dire la verdeur corse. Fils il est vrai de différentes femmes. Cet étonnant générateur en a eu quatre. Je l'examine avec stupeur...
"... La grande danseuse avait fini de danser, maintenant on s'en allait. Dans la nuit, les languides mollesses d'un vent tiède, qui venait du sud, faisaient trembler doucement les franges jaunes et rouges de la tente de toile que, par magnificence, la direction avait jetée de la porte du théâtre jusqu'à la chaussée. Les belles autos noires, les autos de luxe, silencieuses et souples, s'arrêtaient tour à tour au bord du trottoir. On voyait, une seconde, sur leur marche-pied, briller l'or ou l'argent d'un soulier de bal, puis derrière la vitre, une figure de femme apparaissait, un peu lasse sous les fards décolorés, mais très fière, heureuse d'avoir été vue trois heures durant, au fond d'une loge, dans ce lieu de luxe et d'ennui¿; et elle avait raison, puisqu'on la nommait..."
... Donc, une fois, vers Pâques, j'étais là chez mon ami Cazevieille, par un beau temps bien tiède, un soleil royal, rien à faire et les fêtes en perspective. Ce n'est pas une chose aisée que de fêter une fête, même Pâques, à la campagne. On fait ce qu'on peut. Le Vendredi saint, on mange maigre, protestants ou catholiques, et le lendemain les gens très bien tuent un porc. Les autres viennent voir, et c'est une distraction¿; mais elle n'est pas suffisante. Le dimanche, il y a l'office ou la messe, suivant le culte, et c'est encore une distraction, parce qu'on s'habille. Mais ça n'intéresse que les femmes. Une année, par grand bonheur, il y a eu des élections municipales...
J'ignore si elle avait eu jamais un nom comme tout le monde, un nom de famille, le même nom qu'avait porté, je ne parle pas de son père, mais sa mère seulement¿; et sa profession était de celles que la morale réprouve. Le recruteur qui l'avait conduite sur la terre d'Afrique avait été obligé de lui faire croire, pour obtenir sa décision, qu'elle irait à peine plus loin que Marseille : un petit bras de mer à traverser, sur une eau calme, et elle se retrouverait en quelques heures dans un pays tout semblable à la France, mais où les hommes étaient plus généreux. Et pendant des jours et des jours, du haut de la passerelle des secondes classes, elle avait cherché des yeux, sur la mer sans bornes, les maisons, les cafés, les grands boulevards de Port-Ferry, où on l'envoyait en compagnie de Pasiphaé, une blonde molle, et de Carmen la Valaque...
Maxence ne put monter sur un tertre - parce qu'il n'y en avait pas - mais, voulant se rendre compte de la belle ordonnance des troupes dont il venait de prendre le commandement, il piqua son cheval de l'éperon et s'élança au galop le long de la colonne qui sinuait parmi de légers mimosas d'Afrique. Ainsi dépassa-t-il successivement l'arrière-garde qui était un petit groupe compact de méharistes noirs, puis la cohue des domestiques, cuisiniers et marmitons, puis les mitrailleuses oscillant sur l'arête aiguë des dos de mulets, puis le lourd convoi des chameaux porteurs de caisses, puis les cavaliers, de grands nègres écrasant les petits chevaux du fleuve, les méharistes maures drapés dans de larges gandouras, puis enfin l'avant-garde, au milieu de laquelle Maxence distingua son interprète, un Toucouleur admirablement vêtu de soies brodées. Et devant, il y avait la terre, la terre scintillante, givrée de soleil, la terre sans grâce et sans honneur où errent, sous des tentes en poil de chameau, les plus misérables des hommes...
C'est pour l'esprit humain, en même temps qu'une dangereuse cause d'orgueil, une grande inquiétude que de ne pas savoir pourquoi la création s'est arrêtée à l'homme. Car après tout il n'y avait pas de raison pour que Dieu, ayant travaillé six jours, se reposât le septième. Il aurait pu tout aussi bien continuer toute une décade, et même plus longtemps encore. Il aurait pu, dans ces jours subséquents, perfectionner nos premiers parents, leur donner des ailes, par exemple, ou leur permettre de vivre dans l'eau à l'aide de branchies¿; il aurait pu les doter d'un appareil moral tel qu'ils n'eussent jamais succombé aux ruses du démon¿; ou les faire beaucoup plus intelligents, de telle façon qu'ayant distingué ces ruses, ils eussent été encore plus coupables de s'y laisser prendre. Il aurait pu aussi inventer un surhomme, en laissant l'homme à l'état de simple ébauche ou d'essai, comme l'ornithorynque ou le ptérodactyle. Mais il ne le fit point. Étant toute raison, il devait avoir une raison, mais jusqu'à ce jour on ignorait celle-ci...
La maison que louait aux étrangers le docteur Andrianivoune était à Soraka, faubourg de Tananarive, au-dessus du lac Anosy. Un ménage français l'avait habitée jadis, et s'y était sans doute aimé : deux pièces, tendues de délicates perses roses, indiquaient encore d'anciens raffinements, le passage d'une jeune Européenne dont les yeux et les doigts s'étaient distraits et charmés à orner la passagère demeure que lui donnait l'exil. Dans le jardin, des rosiers moussus achevaient de s'ensauvager et de mourir, des caféiers non taillés ne portaient plus de graines¿; mais les lilas du Japon avaient crû, hauts à présent comme les ormeaux de nos contrées¿; des pêchers en plein vent formaient une bruissante broussaille, qui se heurtait aux vieux murs...
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