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" Parmi cette foule de Mémoires qui sortent de la plume des contemporains, il serait assez difficile de faire un choix, si l¿on ne s¿en rapportait qüau jugement de la critique quotidienne. N¿est-elle pas toujours plus ou moins partiale, plus ou moins intéressée, soit au succès, soit à la non réussite de ces sortes de publications, selon qüelles ont telle ou telle tendance ? Aussi est-ce le public qui prononce en dernier ressort, et il juge presque toujours sainement dans les matières historiques, où l¿autorité des faits l¿emporte sur les passions du moment. Le mérite des Mémoires contemporains consiste moins dans le talent qui préside à leur rédaction que dans la nature et l¿importance des particularités qüon y livre à la curiosité publique. De la clarté et un style facile suffisent à ce genre de composition, où les modernes semblent surpasser les anciens, si supérieurs dans le genre plus régulier de l¿histoire grave."
" Que n¿a-t-on pas écrit et sur la vie de Mozart et sur le drame où il a condensé toutes les merveilles de son génie ! Les poètes surtout, les romanciers et les artistes se sont emparés, depuis une trentaine d¿années, du sujet de Don Juan, et ont élevé autour du chef-d¿¿uvre de Mozart une sorte de légende mystérieuse à travers laquelle il est assez difficile d¿apercevoir la vérité. Le premier écrivain qui aitjeté un regard perçant sur l¿¿uvre bien-aimée de Mozart, celui qui en a d¿abord compris et révélé la profondeur, on l¿a déjà nommé, c¿est Hoffmann. Cet homme éminent, qui joignait à des connaissances très réelles en musique une imagination souple, féconde, et la double vue de l¿initié, nous a raconté, dans une page admirable que tout le monde a lue, au milieu de quels ravissements de la pensée lui était apparue un soir la grande figure de don Juan. Dans ce récit, où la fiction se confond avec la réalité, et où la critique la plus pénétrante se cache sous les arabesques fantastiques d¿un rêve de poète, Hoffmann s¿élève jusqüà l¿idéal du compositeur, s¿anime de son souffle et découvre le secret de son drame terrible, dont il nous explique les lugubres merveilles. C¿est Hoffmann qui a éveillé l¿attention de l¿Europe sur la portée philosophique du chef-d¿¿uvre de Mozart et qui en a le premier indiqué le sens mystérieux. Il se présente ici une question : ¿ Dans quelle mesure faut-il accepter cette poétique interprétation de la pensée du musicien ? La figure de don Juan, telle que l¿a popularisée le vigoureux pinceau d¿Hoffmann, est-ce bien celle qui vit et respire dans le poème de Mozart ? Ce grand artiste, dont les goûts simples et le caractère naïf étaient à l¿unisson de sa vie modeste et laborieuse, a-t-il eu conscience des idées sublimes et des aspirations infinies que lui prête son ingénieux et romanesque commentateur ? Quelle est enfin la véritable signification de l¿opéra de Don Juan, et que faut-il penser des magnifiques peintures qüil a inspirées aux poètes depuis qüHoffmann leur eut appris à déchiffrer l¿harmonie de Mozart ?"
" Le 4 août dernier, quand le Conclave, par un vote qüon n¿attendait pas, donna pour successeur au Pape Léon XIII le cardinal Sarto, les musiciens ne furent pas les derniers à se réjouir. Une cause qui leur est chère deux fois, étant deux fois sacrée, avait trouvé naguère dans le patriarche de Venise un de ses plus fervens et de ses plus heureux défenseurs. On aimait à penser que le Pontife universel s¿en déclarerait bientôt le juge unique et souverain. C¿est aujourd¿hui chose faite. En cette importante matière, le nouveau Pape a confirmé, bien plus, étendu ses promesses anciennes et rempli toutes les espérances. « In peritiâ suâ requirentes modos musicos. » Recherchant lui aussi dans sa sagesse les modes de la musique. Pie X a déjà mérité l¿hommage que rendait l¿Ecclésiaste aux chefs du peuple de Dieu."
" L¿art musical et l¿Italie ont fait, il y a trois mois, une perte douloureuse : Donizetti est mort à Bergame. L¿auteur d¿Anna Bolena, de Lucia di Lamermoor, de la Favorite, de l¿Elessire d¿amore, de Don Pasquale et de tant d¿autres partitions légères et charmantes qui ont été traduites dans toutes les langues et chantées sur tous les théâtres de l¿Europe, s¿est endormi épuisé par le travail, consumé par la fièvre des poètes, et peut-être aussi par l¿ahus des plaisirs, dans la force de l¿âge et dans la plénitude de son talent.Donizetti appartient à cette génération de compositeurs dramatiques qui s¿est emparée de la scène italienne depuis que Rossini a imposé silence à son génie."
" On se demande sans doute quel but je poursuis en publiant ce livre.Des gens confortablement installés chez eux, sans soucis matériels, à l¿abri detoute souffrance, pourvus de jolis titres de rente et munis de la considération dis tinguée de leurs concitoyens, m¿en ont, paraît-il, blâmé par avance.¿ Pourquoi un livre ? Que ne se tient-il pas tranquille ? ont dit ces honorablespersonnes.Pourquoi ? Je vais le leur apprendre en peu de mots.Pour deux raisons également impérieuses, quoique d¿un ordre bien différent.1° Raison matérielle. ¿ Il faut que je vive et il faut que je fasse vivre les miens.J¿avais une solde et un grade qui étaient devenus toute ma fortune. Pour me ré-compenser de trente années bientôt accomplies de services que mes chefs ont vantés, M. Cavaignac, espoir des patriotes, tombeur putatif des dreyfusards, meles a enlevés, sans même daigner ni me voir ni m¿entendre.Faut-il donc que mes deux petites filles, elles aussi, soient sacrifiées à la discipline et à la raison d¿Etat ?J¿estime qüen fait de martyrs, c¿est assez de moi.2° Raison morale. ¿ On ne s¿est pas borné à faire matériellement à moi et auxmiens tout le mal possible.En m¿arrachant mes épaulettes, on m¿a enlevé mon honneur. Et c¿est pourquoije veux parler.Tant que mes chefs m¿ont couvert, tant qüils ne m¿ont pas désavoué, je n¿airien dit, je suis resté muet et impassible."
descriptif du fournisseurL'écrivain et philosophe Russe Léon Tolstoï, principalement connu pour ses livres Guerres et Paix et Anna Karénine, était aussi un grand défenseur de la nature, pacifiste et militant acharné du végétarisme qu'il défend à travers ses écrits dont l'essai intitulé Les mangeurs de viande.La thèse défendue par Tolstoï peut être résumée en trois points : 1) Le luxe est mauvais ; 2) Notre alimentation est trop abondante ; 3) Il faut remplacer notre alimentation animale par une alimentation végétale. Au delà d'une simple lecture végétarienne ou pro-vegan, ce livre d'une vibrante actualité fut durant des decennies le livre de chervet des mouvements écologistes prônant la décroissance. Il fut également redecouvert dans les années 2010-2020 par les partis animalistes. Un ouvrage militant et percutant par un écrivain culte de la littérature mondiale dont l'on pensait déjà tout connaître. A decouvrir absolument.Extrait : Dans tous les actes de sa vie, l'homme doit apporter un esprit de méthode sans lequel le but qu'il poursuit ne saurait être atteint. Cela est vrai, qu'il s'agisse des choses matérielles ou immatérielles. De même qu'il sera impossible au boulanger de faire du pain, s'il n'a ni pétri sa pâte, ni chauffé son four, de même l'homme qui tendra vers une vie morale, ne pourra réussir qu'autant qu'il aura su acquérir les diverses qualités, dont l'ensemble fait qu'on peut dire de celui qui les possède
" Avec crainte et vénération, avec la conscience de ma faiblesse, je me suis mis à cette ¿uvre, sacrée pour moi, de réunir les matériaux biographiques de la vie de mon maître, du grand vieillard Léon Nikolaievitch Tolstoï. Il y a quelques années, quand je vivais la plupart du temps dans le voisinage immédiat de Léon Nikolaievitch et passais chez lui des heures et des journées entières, j¿étais si loin de cette pensée que je ne pris jamais aucune note et ne tins aucun journal de ce que j¿entendais soit de Léon Nikolaievitch lui-même, soit des personnes de son entourage.Maintenant, à l¿étranger où je vis en exil à cause de mes opinions religieuses, loin de Tolstoï, j¿ai entrepris cette ¿uvre importante."
" Né dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle et mêlé, par la célébrité paternelle, à l¿erreur triomphante de ses tendances politiques, scientifiques et littéraires, j¿ai longuement participé à cette erreur, jusqüenviron ma vingtième année. Alors, sous diverses influences, notamment sous le choc des scandales retentissants du régime, puis de la grande affaire juive, et des réflexions qui s¿ensuivirent, le voile pour moi se déchira. Je reconnus que les idées courantes de nos milieux étaient meurtrières, qüelles devaient mener une nation à l¿affaissement et à la mort, et que baptisées dans le charnier des guerres du premier Empire, elles mourraient sans doute dans un autre charnier pire. Les quelques exposés qui vont suivre sont ainsi plus une constatation qüune démonstration. On en excusera la forme volontairement âpre, rude et sans ménagement. Ce qui a fait la force détestable de l¿esprit révolutionnaire, et sa suprématie, depuis cent trente ans, c¿est la faiblesse de l¿esprit réactionnaire, rabougri, dévié et affadi en libéralisme. Les abrutis, souvent grandiloquents et quelquefois du plus beau talent oratoire et littéraire, allant jusqüau génie verbal (cas de Victor Hugo par exemple), qui menaient l¿assaut contre le bon sens et la vérité religieuse et politique, ne ménageaient, eux, rien ni personne. Ils se ruaient à l¿insanité avec une sorte d¿allégresse et de défi, entraînant derrière eux ces stagnants, qui ont peur des mots et de leur ombre, peur de leurs contradicteurs, peur d¿eux-mêmes. Ils appelaient à la rescousse la foule anonyme et ignorante, cette plèbe intellectuelle qüil ne faut pas confondre avec le peuple, et qui n¿a été, au cours de l¿histoire, que la lie irritée de la nation. Il n¿est rien de plus sage, ni de plus raisonnable, que le peuple français dans ses familles, ses besoins, son labeur et ses remarques proverbiales. "
" G¿the reprochait aux Français de ne pas savoir la géographie. Je crois qüà ce premier blâme il en ajouterait aujourd¿hui un second qui, du reste, en est pour ainsi dire le corollaire : il nous accuserait de trop peu voyager. Bien rares, en effet, sont ceux de nos compatriotes qui ont été en Amérique, aux Indes ou en Chine et je dirai même en Angleterre ou dans l¿Allemagne, si j¿en excepte certaine vallée charmante du grand-du- ché de Bade que nous ne connaissons peut-être que trop ! Et cependant les facilités de communication entre les différents pays du monde augmentent chaque jour ; les contrées les plus éloignées, l¿Australie, le Japon, qüautrefois nous ne faisions qüentrevoir comme au travers d¿un brouillard, sont reliées maintenant à l¿Europe par des services réguliers et rapides de bateaux à vapeur : le canal de Suez nous évite même les embarras d¿un transbordement ; le nouveau chemin de fer du Pacifique franchit comme en se jouant ces Montagnes-Rocheuses dont le nom seul faisait frémir il y a peu d¿années encore ; enfin l¿on voit une compagnie américaine délivrer des billets-circulaires pour un voyage de plaisir que les gens pressés peuvent accomplir en 90 jours et qui, comprenant dans son itinéraire les villes de Londres, Paris, le Caire, Bombay, Calcutta, Singapore, Hong-Kong. Shanghae, Yokohama, San Francisco. Chicago et New-York, constitue un véritable tour du monde. Il y a longtemps que les Anglais considèrent un grand voyage comme le complément in- dispensable d¿une éducation soignée ; au sortir de ses études, le jeune gentleman allait jusqüà présent visiter soit l¿Amérique, soit les Indes ou l¿Australie ; il est probable que l¿on exigera prochainement le tour du monde complet, pendant que chez nous trop de fils de famille continueront à ne faire d¿autre tour que celui des boulevards, entre la Madeleine et le pas sage del¿Opéra."
" Peu de musiciens, artistes et savans à la fois, ont fait pour l¿honneur de la musique autant que l¿illustre directeur du Conservatoire de Bruxelles. Par ses études et ses découvertes, grâce à l¿ampleur et à la sûreté d¿une érudition que le bonheur de l¿intuition a mainte fois servie, M. Gevaert a renouvelé, sinon créé, l¿histoire de la musique dans l¿antiquité. Nous devons à un tel maître de ne pas ignorer ce que la musique des Grecs était en soi, et de savoir, mieux encore, ce qüelle était dans la pensée des grands esprits de la Grèce. Aristote fut au nombre et peut-être le premier de ceux-là. Quelle idée et quel sentiment eut de la musique le philosophe de Stagyre, c¿est ce que nous voudrions chercher aujourd¿hui. Remercions, en commençant, l¿écrivain qui sera notre guide. M. Gevaert a doublement servi la gloire de notre art : il en a reporté plus loin l¿origine ; il en a pour ainsi dire, et ce second hommage est encore plus précieux, élevé plus haut l¿éminente dignité."
" Le généreux appel de M. Gerhard Gran ne peut rester sans écho. Je l¿ai lu avec une vive sympathie. Il a une vertu bien rare, à notre époque : sa modestie. En un temps où toutes les nations affichent orgueilleusement une mission supérieure d¿ordre ou de justice, d¿organisation ou de liberté, qui les autorise à imposer aux autres leur personnalité sacrée (chacune se croit le peuple élu !) on soupire, de soulagement, à entendre l¿une d¿elles, par la voix de M. Gerhard Gran, parler non pas de ses droits, mais de ses « dettes ». Et avec quel noble accent de franchise et de gratitude !"
" Le véritable sanctum regnam de la grande clavicule, autrement dit le Pacta conventa d¿moniorum dont on parle depuis si longtemps, est une chose fort nécessaire à expliquer ici pour l¿intelligence de ceux qui ,voulant forcer les esprits, n¿ont point la qualité-requise pour composer la verge foudroyante et le cercle cabalistique. Ils ne peuvent, dis-je, venir à bout de forcer aucun esprit de paraître, s¿ils n¿exécutent de point en point tout ce qui est décrit ci-après, touchant la manière de faire des pactes avec tels esprits que ce puisse être ; soit pour avoir la jouissance des femmes et des filles, et en avoir telle faveur que l¿on souhaite ; soit pour découvrir les secrets les plus cachés dans toutes les cours et les. cabinets du monde, soit pour faire travailler un esprit pendant la nuit à son ouvrage : soit pour faire tomber une grêle ou la tempête partout où l¿on souhaite ; soit pour vous rendre invisible, soit pour se faire transporter par tout où l¿on veut,soit d¿ouvrir toutes les serrrures, devoir tout ce qui se passe dans les maisons, et d¿apprendre tous les tours et finesses des bergers, soit pour acquérir la main de gloire et pour connaître toutes les qualités et les vertus des métaux et des minéraux, des végétaux et de tous les animaux purs ou impurs ; et pour faire des choses si surprenantes qüil n¿y a aucun homme qui ne soit dans la dernière surprise de voir que, par le moyen de faire pacte avec quelques esprits, on puisse découvrir les plus grands secrets de la nature qui sont cachés aux yeux de tous les autres hommes."
Les Nourritures terrestres est une ¿uvre littéraire d'André Gide, publiée en 1897, évoquant le désir et l'éveil des sens.Réception et postéritéLes Nourritures sont en quelque sorte le pendant joyeux et solaire du De Profundis d'Oscar Wilde, ¿uvre sombre où l'écrivain irlandais développait aussi, mais « en négatif », par l'absence et le manque, une forme de sensualité absolue qui cherche à s'affranchir du moralisme étriqué de l'époque victorienne, du conformisme et des conventions sociales.Jean Guéhenno, très critique de l'égocentrisme gidien, s'en lamente :« La jeunesse intellectuelle française devra guérir du gidisme pour retrouver le mouvement de l'histoire. Comprendra-t-elle qu'être jeune à la manière de Ménalque ou de Nathanaël, c'est être terriblement vieux ? Cette quête des plaisirs, cette jouissance minutieuse et appliquée suppose des rentes, un patrimoine, dénoncerait la fin d'une race. »¿ Jean Guéhenno, Journal des années noires, 5 janvier 1944, Gallimard, 1947.Sartre :« Tous les ouvrages de l'esprit contiennent en eux-mêmes l'image du lecteur auquel ils sont destinés. Je pourrais faire le portrait de Nathanaël d'après Les Nourritures terrestres : l'aliénation dont on l'invite à se libérer, je vois que c'est la famille, les biens immeubles qu'il possède ou possédera par héritage, le projet utilitaire, un moralisme appris, un théisme étroit ; je vois aussi qu'il a de la culture et des loisirs puisqu'il serait absurde de proposer Ménalque en exemple à un man¿uvre, à un chômeur, à un Noir des États-Unis, je sais qu'il n'est menacé par aucun péril extérieur, ni par la faim, ni par la guerre, ni par l'oppression d'une classe ou d'une race ; l'unique péril qu'il court c'est d'être victime de son propre milieu, donc c'est un Blanc, un Aryen, un riche, l'héritier d'une grande famille bourgeoise qui vit à une époque relativement stable et facile encore, où l'idéologie de la classe possédante commence à peine de décliner : précisément ce Daniel de Fontanin que Roger Martin du Gard nous a présenté plus tard comme un admirateur enthousiaste d'André Gide. »¿ Jean-Paul Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 1948.Hervé Bazin :« Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai. »¿ Hervé Bazin, Ce que je crois, Livre de Poche, Paris, 1977.
" This Treatise, which is grown up under your lordship¿s eye, and has ventured into the world by your order, does now, by a natural kind of right,come to your lordship for that protection which you several years since promised it. It is not that I think any name, how great soever, set at the beginning of a book, will be able to cover the faults that are to be found in it. Things in print must stand and fall by their own worth, or the reader¿s fancy. But there being nothing more to be desired for truth than a fair unprejudiced hearing, nobody is more likely to procure me that than your lordship, who are allowed to have got so intimate an ac- quaintance with her, in her more retired recesses. Your lordship is known to have so far advanced your speculations in the most abstract and general knowledge of things ,beyond the odinary reachorcom mon methods, that your allowance and approbation of the design of this Treatise will at least preserve it from being condemned without reading, and will prevail to have those parts a little weighed, which might other- wise perhaps be thought to deserve no consideration, for being some- what out of the common road. "
Les Règles de la méthode sociologique, publié sous forme de livre en 18951 par Émile Durkheim dans la Revue philosophique, constitue l¿ouvrage où le projet sociologique de l'auteur, considéré comme le père de la sociologie française, apparaît clairement. Il cherche en effet à fonder la sociologie comme une science nouvelle et à l¿établir institutionnellement ; ce livre répond à cette ambition où il définit les règles méthodologiques à suivre pour une étude sociologique.Pour devenir une science, la sociologie doit répondre à deux conditions :Elle doit avoir un objet d¿étude spécifique, c¿est-à-dire que pour obtenir une légitimité académique, elle doit se distinguer des autres sciences (philosophie, psychologie) : la sociologie serait l¿étude du fait social ;Elle doit mettre en ¿uvre une méthode de recherche scientifique, rigoureuse, objective, qui se rapproche le plus possible des sciences exactes (comme la biologie) de manière à se détacher le plus possible des prénotions, des préjugés, de la subjectivité produites par l¿expérience ordinaire et vulgaire : la sociologie se devra d¿étudier les faits sociaux comme des choses.En bref, la sociologie sera la science des faits sociaux, définie par une méthode qui lui est propre.Extrait : " Le fait social ne peut se définir par sa généralité à l'intérieur de la société. Caractères distinctifs du fait social : son extériorité par rapport aux consciences individuelles ; l'action coercitive qu'il exerce ou est susceptible d'exercer sur ces mêmes consciences. Application de cette définition aux pratiques constituées et aux courants sociaux. Vérification de cette définition.Autre manière de caractériser le fait social : l'état d'indépendance où il se trouve par rapport à ses manifestations individuelles. Application de cette caractéristique aux pratiques constituées et aux courants sociaux. Le fait social se généralise parce qu'il est social, loin qu'il soit social parce qu'il est général. Comment cette seconde définition rentre dans la première. Comment les faits de morphologie sociale rentrent dans cette même définition. Formule générale du fait social."
" Le problème fondamental du Contrat Social, tel qu'il est formulé au chapitre VI du livre, peut s'énoncer ainsi : trouver une forme d'association, ou comme dit aussi Rousseau, d'état civil, dont les lois se superposent, sans les violer, aux lois fondamentales de l'état de nature. Par conséquent, pour comprendre la doctrine de Rousseau, il nous faut : 1° déterminer en quoi consiste cet état de nature qui est comme la pierre de touche d'après laquelle doit se mesurer le degré de perfection de l'état civil ; ° chercher comment les hommes, en fondant les sociétés, ont été amenés à sortir de cette condition première ; car, si la forme parfaite d'association est à découvrir, c'est que la réalité n'en offre pas le modèle ; ° alors seulement nous serons en mesure d'examiner les raisons pour lesquelles, suivant Rousseau, cette déviation n'était pas nécessaire et comment est possible la conciliation de ces deux états, à certains égards contradictoires."
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