Bag om BELLADONNA ET AUTRES CONTES
Le comte Antonio Pasquali était le dernier descendant d¿une illustre famille ita- lienne ; son père, mort un an auparavant, m¿avait fait promettre de veiller toujours sur le jeune homme, et bien que je fusse d¿une condition inférieure, ¿ de père en fils nous avions été intendants des domaines Pasquali ¿ Antonio voulait bien la plupart du temps écouter mes conseils et les suivre.
Il avait un caractère naturellement gai et enjoué, mais depuis qüil avait été passer quelque temps dans un vallon perdu au milieu des Alpes, à trois heures au- dessus d¿Airolo, il était devenu d¿une indicible mélancolie dont je ne pouvais trouver la cause et que rien ne parvenait à vaincre. Il ne voulait plus sortir, plus voir per- sonne ; je lui conseillais de se marier : il ne consentait pas à en entendre parler, quoiqüil eût pu choisir à son gré parmi les plus jolies signorine de toute l¿Italie.
Pour moi, je n¿aurais pas fait tant de façons. Il y avait à l¿hôtel même où nous étions trois petites duchesses, avec des teints dorés et des yeux brillants comme des étoiles.
Vis mere