Bag om BELLE-ROSE
Il y avait, vers l¿an 1663, à quelques centaines de pas de Saint-Omer, une maisonnette assez bien bâtie, dont la porte s¿ouvrait sur le grand chemin de Paris. Une haie vive d¿aubépine et de sureau entourait un jardin où l¿on voyait pêle-mêle des fleurs, des chèvres et des enfants. Une demi-douzaine de poules avec leurs poussins caquetaient dans un coin entre les choux et les fraisiers ; deux ou trois ruches, groupées sous des pêchers, tournaient vers le soleil leurs cônes odorants, tout bourdonnants d¿abeilles, et çà et là, sur les branches de gros poiriers chargés de fruits, roucoulait quelque beau ramier qui battait de l¿aile autour de sa compagne.
La maisonnette avait un aspect frais et souriant qui réjouissait le c¿ur ; la vigne vierge et le houblon tapissaient ses murs ; sept ou huit fenêtres per- cées irrégulièrement, et toutes grandes ouvertes au midi, semblaient regar- der la campagne avec bonhomie ; un mince filet de fumée tremblait au bout de la cheminée, où pendaient les tiges flexibles des pariétaires, et à quelque heure du jour que l¿on passât devant la maisonnette, on y entendait des cris joyeux d¿enfants mêlés au chant du coq. Parmi ces enfants qui venaient là de tous les coins du faubourg, il y en avait trois qui appartenaient à Guillaume Grinedal, le maître du logis : Jacques, Claudine et Pierre.
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