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Les fêtes de Noël, dans les pays du Nord, ont un double caractère religieux et familial. Les offices diffèrent peu des nôtres, si ce n'est que les chants d'église sont plus souvent exécutés en langue vulgaire. Nous ne citerons que l'adaptation de l'Adeste fidèles : Oh ! come all ye faithful ! (Oh ! venez tous, fidèles) si populaire en Angleterre, et le Cantique des Anges (Engelenzang) que des chanteurs éminents font entendre, chaque année, dans l'église protestante de Moïse et Aaron, à Amsterdam. Noël est vraiment la fête de famille par excellence, dans les contrées septentrionales de l'Europe.
Ce matin-là, j¿étais très en retard pour aller à l¿école, et j¿avais grand-peur d¿être grondé, d¿autant que M. Hamel nous avait dit qüil nous interrogerait sur les participes, et je n¿en savais pas le premier mot. Un moment l¿idée me vint de manquer la classe et de prendre ma course à travers champs.Le temps était si chaud, si clair on entendait les merles siffler à la lisière du bois, et dans le pré Rippert, derrière la scierie, les Prussiens qui faisaient l¿exercice. Tout cela me tentait bien plus que la règle des participes ; mais j¿eus la force de résister, et je courus bien vite vers l¿école.En passant devant la mairie, je vis qüil y avait du monde arrêté près du petit grillage aux affiches.Depuis deux ans, c¿est de là que nous sont venues toutes les mauvaises nouvelles, les batailles perdues, les réquisitions, les ordres de la commandanture ; et je pensai sans m¿arrêter : ¿Qüest-ce qüil y a encore ?¿ Alors, comme je traversais la place en courant, le forgeron Wachter, qui était là avec son apprenti en train de lire l¿affiche, me cria : ¿Ne te dépêche pas tant, petit ; tu y arriveras toujours assez tôt à ton école !¿Je crus qüil se moquait de moi, et j¿entrai tout essoufflé dans la petite cour de M. Hamel.
Quelles douces heures que celles des veillées de décembre et quel charme elles ont laissé dans nos souvenirs d'enfance ! Alors au foyer brillent les joyeuses flambées, pendant que le vent ébranle la maison et que la pluie bat les vitres. Vous voyez d'ici, n'est-ce pas, la salle bien close la lampe sous son abat-jour, le feu de sarments qui pétille avec un bruit sec, illuminant le plafond à solives. Bébé, heureux et affairé, trottine dans la chambre ; il touche au soufflet, renverse la pelle et regarde avec étonnement et envie son père qui tisonne, tandis que les flammes bleuâtres, longues et minces, lèchent l'écusson de la vieille cheminée aux teintes noires et luisantes. Assis au coin du feu, le grand-père se chauffe tout pensif, tandis que la marmite fait «glouglou» et que de chaque côté de son lourd couvercle s'échappe un mince filet de vapeur. La maîtresse du logis a quitté sa belle coiffe et pris le bonnet du soir ; debout, la main gauche posée sur la hanche, elle tourne et retourne, de sa main droite, sa grande cuillère de bois dans le ragoût qui «mijote» sur le fourneau. Dans un coin de la chambre, grand'mère explique à sa petite-fille les enluminures d'un vieil almanach déjà noirci par les années. La vieille horloge, au large balancier de cuivre, frappe lourdement ses coups... Telles sont à peu près les veillées d'hiver dans la plupart des campagnes.
La pièce "Ubu Roi" débute avec le personnage de Père Ubu, un individu grotesque et grossier, qui, poussé par sa femme Mère Ubu, assassine le roi de Pologne. Père Ubu devient alors le nouveau roi et instaure un règne tyrannique et absurde. Sa conduite, caractérisée par la cupidité, la lâcheté et la stupidité, provoque des révoltes et des conspirations.La pièce est une satire politique et sociale qui critique les abus de pouvoir, la corruption et l'absurdité des institutions. Elle est également célèbre pour avoir introduit le personnage d'Ubu, qui est devenu un archétype du despote grotesque dans la littérature et le théâtre.
L'histoire se déroule dans une petite ville de province et suit les amours contrariées de deux jeunes protagonistes, Camille et Perdican. Le Baron, père de Perdican, souhaite marier son fils à une jeune héritière, mais Perdican est initialement opposé à cette idée. Cependant, pour éviter tout scandale lié à une ancienne liaison, il finit par accepter le mariage arrangé.Camille, une jeune fille noble, revient au château de son père après avoir passé plusieurs années dans un couvent. Elle est destinée à devenir la femme de Perdican. Cependant, Perdican, qui avait l'habitude d'être un homme frivole et désinvolte, a changé et est tombé amoureux de Camille.La pièce explore les thèmes de l'amour, de la trahison, du fanatisme religieux et de la fatalité. Les sentiments entre Camille et Perdican sont complexes, et la tragédie découle de malentendus, de quiproquos et des jeux cruels du destin. La pièce se termine de manière tragique avec la mort des deux protagonistes."On ne badine pas avec l'amour" est une ¿uvre majeure du théâtre romantique français, mettant en lumière les conflits passionnels et les tensions sociales de l'époque.
Le chevalier des Arcis, officier de cavalerie, avait quitté le service en 1760. Bien qüil fût jeune encore, et que sa fortune lui permît de paraître avantageusement à la cour, il s¿était lassé de bonne heure de la vie de garçon et des plaisirs de Paris. Il se retira près du Mans, dans une jolie maison de campagne. Là, au bout de peu de temps, la solitude, qui lui avait d¿abord été agréable, lui sembla pénible. Il sentit qüil lui était difficile de rompre tout à coup avec les habitudes de sa jeunesse. Il ne se repentit pas d¿avoir quitté le monde ; mais, ne pouvant se résoudre à vivre seul, il prit le parti de se marier, et de trouver, s¿il était possible, une femme qui partageât son goût pour le repos et pour la vie sédentaire qüil était décidé à mener.Il ne voulait point que sa femme fût belle ; il ne la voulait pas laide, non plus; il désirait qüelle eût de l¿instruction et de l¿intelligence, avec le moins d¿esprit possible ; ce qüil recherchait par-dessus tout, c¿était de la gaieté et une humeur égale, qüil regardait, dans une femme, comme les premières des qualités.La fille d¿un négociant retiré, qui demeurait dans le voisinage, lui plut. Comme le chevalier ne dépendait de personne, il ne s¿arrêta pas à la distance qüil y avait entre un gentilhomme et la fille d¿un marchand. Il adressa à la famille une demande qui fut accueillie avec empressement. Il fit sa cour pendant quelques mois, et le mariage fut conclu.
L'intrigue tourne autour de Javotte, une jeune fille qui a un prétendant nommé Frontin. Cependant, Javotte est secrètement amoureuse d'un autre homme, Valentin, mais elle ne peut avouer ses sentiments en raison de la pression sociale. Pendant ce temps, Frontin, ne soupçonnant pas les véritables sentiments de Javotte, est déterminé à gagner son c¿ur.Au fur et à mesure que l'histoire progresse, des quiproquos et des situations comiques se produisent, mettant en lumière les complications romantiques et sociales. Finalement, les malentendus sont résolus, et les véritables sentiments de Javotte sont révélés. La pièce se termine généralement de manière heureuse, souvent avec des mariages et la résolution des conflits."Le Secret de Javotte" reflète le style léger et humoristique de Musset dans le genre du vaudeville, offrant une divertissante comédie romantique empreinte de situations comiques et de jeux amoureux.
La nouvelle "Mimi Pinson" met en scène une jeune femme du peuple, Mimi, qui travaille comme ouvrière dans un atelier de couture à Paris. Elle est décrite comme une grisettes, un terme utilisé pour décrire les jeunes femmes parisiennes de la classe ouvrière, souvent associées à la gaieté et à l'insouciance.Mimi est une figure emblématique de la jeunesse et de la joie de vivre. Elle incarne l'idée du moment présent et de la recherche du bonheur simple. La nouvelle raconte ses aventures et ses rencontres, notamment avec des jeunes hommes qui tombent amoureux d'elle.À travers le personnage de Mimi Pinson, Musset explore le contraste entre les différentes classes sociales et offre une vision optimiste de la vie, malgré les défis de la condition ouvrière à l'époque. La nouvelle reflète également le style romantique de Musset, mettant en avant le charme et la vivacité des personnages.
"La Nuit vénitienne" est une comédie d'Alfred de Musset. L'intrigue de la pièce se déroule à Venise et suit les péripéties amoureuses de deux couples. La pièce est connue pour son ton léger et humoristique, ainsi que pour ses rebondissements romantiques. Elle explore les thèmes de l'amour, de la séduction et de la complexité des relations humaines, le tout dans un cadre vénitien pittoresque. Musset utilise l'intrigue pour créer des situations comiques et pour offrir une réflexion sur les caprices de l'amour.
"Au commencement du règne de Louis XV, un jeune homme nommé Croisilles, fils d¿un orfèvre, revenait de Paris au Havre, sa ville natale. Il avait été chargé par son père d¿une affaire de commerce, et cette affaire s¿était terminée à son gré. La joie d¿apporter une bonne nouvelle le faisait marcher plus gaiement et plus lestement que de coutume ; car, bien qüil eût dans ses poches une somme d¿argent assez considérable, il voyageait à pied pour son plaisir. C¿était un garçon de bonne humeur, et qui ne manquait pas d¿esprit, mais tellement distrait et étourdi, qüon le regardait comme un peu fou. Son gilet boutonné de travers, sa perruque au vent, son chapeau sous le bras, il suivait les rives de la Seine, tantôt rêvant, tantôt chantant, levé dès le matin, soupant au cabaret, et charmé de traverser ainsi l¿une des plus belles contrées de la France. Tout en dévastant, au passage, les pommiers de la Normandie, il cherchait des rimes dans sa tête (car tout étourdi est un peu poète), et il essayait de faire un madrigal pour une belle demoiselle de son pays ; ce n¿était pas moins que la fille d¿un fermier général, mademoiselle Godeau, la perle du Havre, riche héritière fort courtisée. Croisilles n¿était point reçu chez M. Godeau autrement que par hasard, c¿est-à- dire qüil y avait porté quelquefois des bijoux achetés chez son père. M. Godeau, dont le nom, tant soit peu commun, soutenait mal une immense fortune, se vengeait par sa morgue du tort de sa naissance, et se montrait, en toute occasion, énormément et impitoyablement riche."
"La Mouche" est une comédie en un acte d'Alfred de Musset. L'histoire se déroule dans un cadre aristocratique du XVIIIe siècle et met en scène le personnage principal, Damis, un jeune homme amoureux de la comtesse Rosine. Damis est invité chez la comtesse, mais son amour est mis à l'épreuve par une mystérieuse mouche qui semble troubler la tranquillité de la scène. La pièce explore les thèmes de l'amour, de l'illusion et de la perspicacité sociale, tout en utilisant l'élément comique pour critiquer les conventions sociales de l'époque.
"Histoire d'un merle blanc" est une nouvelle d'Alfred de Musset. L'histoire suit la vie d'un jeune merle blanc, une rareté parmi ses congénères noirs. Ce merle blanc se sent différent des autres et se met en quête de trouver sa place dans le monde. L'¿uvre explore des thèmes tels que l'identité, la quête de soi et l'acceptation de la différence. Musset utilise l'allégorie du merle blanc pour aborder des questions plus profondes sur la nature humaine.
"Barberine" raconte l'histoire d'un jeune homme, Ernest, qui tombe éperdument amoureux de Barberine, une jeune fille du village. Cependant, Barberine est promise à un autre homme, et leur amour semble condamné dès le départ. L'histoire explore les thèmes de l'amour contrarié, de la passion, et des conséquences de choix amoureux. Musset était un auteur majeur du mouvement romantique en France, et ses ¿uvres sont souvent caractérisées par une exploration profonde des émotions, de la passion et de l'amour. "Barberine" reflète ces thèmes romantiques et met en lumière les tourments liés aux relations amoureuses.
"Rose d'Amour" est un roman d'Alfred Assollant publié en 1864. L'intrigue tourne autour du personnage de Rose, une jeune fille innocente et aimante. L'histoire explore les thèmes de l'amour et de la pureté, tout en présentant des éléments de l'époque où se déroule le récit. Comme pour de nombreux romans d'Assollant, l'auteur utilise son ¿uvre pour véhiculer des valeurs morales et sociales.
"La Suggestibilité" est un ouvrage du psychologue français Alfred Binet, publié en 1900. Alfred Binet est surtout connu pour son travail dans le domaine de la psychologie, en particulier pour ses contributions à la mesure de l'intelligence.Dans "La Suggestibilité", Binet explore le concept de suggestibilité, qui se réfère à la tendance d'une personne à accepter et à assimiler les suggestions d'autrui, souvent à un niveau subconscient. Il examine comment la suggestibilité peut affecter le comportement et les réponses d'une personne, en mettant en lumière ses implications pour des domaines tels que la psychologie légale et l'hypnose.
" Je ne crois pas que la France puisse songer sérieusement à quitter l'Algérie. L'abandon qu'elle en ferait serait aux yeux du monde l'annonce certaine de sa décadence. Il y aurait beaucoup moins d'inconvénient à nous voir enlever de vive force notre conquête par une nation rivale. Un peuple dans toute sa vigueur et au milieu même de sa force d'expansion, peut être malheureux à la guerre et y perdre des provinces. Cela s'est vu pour les Anglais qui, après avoir été contraints de signer en 1783 un traité qui leur enlevait leurs plus belles colonies, étaient arrivés, moins de trente ans après, à dominer toutes les mers et à occuper les plus utiles positions commerciales sur tous les continents. Mais si la France reculait devant une entreprise où elle n'a devant elle que les difficultés naturelles du pays et l'opposition des petites tribus barbares qui l'habitent, elle paraîtrait aux yeux du monde plier sous sa propre impuissance et succomber par son défaut de c¿ur. Tout peuple qui lâche aisément ce qu'il a pris et se retire paisiblement de lui-même dans ses anciennes limites, proclame que les beaux temps de son histoire sont passés. Il entre visiblement dans la période de son déclin."
"Messieurs, contrairement à ses usages, la Chambre a composé, cette année, la commission des crédits extraordinaires d'Afrique de dix-huit membres au lieu de neuf. En prenant une mesure aussi exceptionnelle, elle a, sans doute, voulu manifester une pensée dont votre commission a dû rechercher avec empressement le vrai sens.Jamais notre domination en Afrique n'a semblé menacée de moins de dangers qu'en ce moment. La soumission dans la plus grande partie du pays, succédant à une guerre habilement et glorieusement conduite; des relations amicales ou paisibles avec les princes musulmans nos voisins ; Abd-el-Kader réduit à se livrer à des actes de barbarie, qui attestent de son impuissance plus encore que de sa cruauté ; la Kabylie disposée à reconnaître notre empire ; l'instigateur de la dernière insurrection réduit à se remettre entre nos mains, et venant faire appel à notre générosité, après avoir vainement essayé de résister à notre force, tel est le spectacle qu'offrent aujourd'hui nos affaires.Ce n'est donc pas dans la vue de conjurer des périls que la Chambre a voulu provoquer, cette année, un examen plus solennel de la question d'Afrique. On peut dire, au contraire, que c'est le succès de nos armes et la paix qui en a été la suite, qui créent aujourd'hui à ses yeux un état nouveau et appellent des résolutions nouvelles."
"Brancas ; Les amours de Quaterquem" d'Alfred Assollant est un roman historique qui se déroule au XVIIe siècle, à l'époque de Louis XIV. L'histoire met en scène des intrigues amoureuses, des conflits de pouvoir et des éléments historiques.
" Alexis de Tocqueville, en publiant en 1835 une magistrale étude, La Démocratie en Amérique, allait devenir, aux yeux de beaucoup, le plus grand analyste de la société américaine et de ses institutions politiques ; au fédéralisme, a même écrit Pierre Ellion Trudeau, il a donné son « expression classique »1) Mais on a aussi écrit que, lors de leur passage a Québec en 1831, le même Tocqueville et son ami Gustave de Beaumont, pris par une soudaine fièvre nationaliste, s¿étaient par moments comportés comme de véritables agitateurs, s¿enflammant à troubler une population jugée encore trop apathique.2 N¿est-ce pas à Québec qüon voit Tocqueville affirmer « que le plus grand et le plus irrémédiable malheur pour un peuple, c¿est d¿être conquis » ?3 N¿est-ce pas là qüon le voit craindre que « les classes intermédiaires et supérieures de la population canadienne abandonnent les basses classes et se laissent entraîner dans le mouvement anglais » ?
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