Bag om Kabylie
Des informations font état de l'arrivée de quantités importantes d'armement et de munitions en provenance de Tunisie et qui seraient dissimulées dans une des plus vastes grottes du Djurdjura qui surplombe le village d'Ait Aissa Ouyahia, fiel de la rébellion dans le douar Illilten. Les officiers de l'Armée française, s'appuyant sur quelque indicateur, préparent une vaste opération de destruction des OPA (organisations politico administratives) de cette tribu guerrière. Ils se fixent un double objectif: 1.Saisir l'occasion pour détruire l'organisation politico militaire fortement structurée et composée d'hommes ayant, pour certains d'entre eux, déjà effectué leurs classes dans les rangs de l'armée française, mais aussi grâce à la présence très fréquente dans de cette région des plus redoutables chefs de l'ALN: Amirouche, Krim Belkacem, Mohamedi Said.2.Mettre la main sur cet important stock d'armes avant qu'il ne soit reparti pour tomber entre les mains de ces redoutables baroudeurs aguerris. l'opération s'étalera du 7 au 14 Aout 1957, mais ne parviendra pas à atteindre les pleins objectifs que s'étaient fixés les chefs militaires français, même si cette opération devait finir dans un bain de sang pour les Mousseblines chargés de la garde de cet arsenal, découverts, ils seront forcés, grâce aux moyens énormes et sophistiquées mis en oeuvre par la puissance coloniale, de se livrer à leur ennemi après des tractations. Les gaz, les roquettes, les bombes fumigènes, les fusées SS 11 ne leur auront laissé aucune chance de s'en tirer. Au final, Les rapports officiels des services français feront état, de façon laconique, de 26 terroristes tués à l'intérieur de la grotte, mais d'autres témoins dignes de foi n'hésitent pas à affirmer qu'ils avaient été froidement passés par les armes. Ni la presse, ni la justice n'ont eu le mot à dire, puisque c'était la guerre, une guerre a huis clos. Dans cette affaire de corvée de bois a grande échelle. Il reste à l'histoire de dire son dernier mot. C'est ce que cet ouvrage tente, 62 ans après ce massacre, de déterrer, et de mettre sous le feu de la rampe, pour le devoir de mémoire.
Vis mere