Bag om LE DÉFILÉ D¿ENFER
Une vibrante sonnerie de bugle retentit. « Commencez le feu ! » Brusquement l¿avenue conduisant au village, dont la rue principale est barricadée, s¿emplit d¿une fumée blanche d¿où surgissent, comme des éclairs, de longues coulées de flammes. Une détonation violente que domine le déchirement strident de la mitrailleuse, éclate sous les arbres dont les feuilles s¿échevèlent, comme sous la poussée d¿un vent d¿orage. Là-bas, à cinq cents mètres, un ouragan de fer s¿abat en même temps sur la barricade, broyant les madriers, faisant voler en éclats les pierres, mutilant affreusement quelques hommes. « Dis donc, Louis, fait avec un intraduisible accent beauceron un vieux tout gris, d¿une taille colossale, paraît qüon nous accorde aujourd¿hui les honneurs du canon. Mâtin !... on se met en frais, pour des sauvages ! » ¿ Honneur périlleux, mon cher Baptiste, répond cordialement un homme d¿une quarantaine d¿années, au visage énergique et sympathique, encadré d¿épais favoris, et nous n¿avons, pour répondre, que des fusils. ¿ Va toujours !... Avec un chef comme toi, des gars comme nous s¿en iraient au diable et même plus loin. Tu t¿appelles Louis Riel et nous sommes les Bois-Brûlés...
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