Bag om Suleïma
«Ce sera une histoire bien décousue que celleci, et mon ami Plumkett était d'avis de l'intituler: Chose sans tête ni queue. Elle embrassera douze années de notre ère et tiendra, je pense, en une vingtaine de chapitres (dont un prologue, comme dans les pièces classiques). L'intrigue ne sera pas très corsée, il y aura un intervalle de dix ans pendant lequel il ne se passera rien du tout, et puis, brusquement, cela finira par un tissu de crimes. Il y aura deux personnages portant le même nom, une femme et une bête, et leurs affaires seront tellement amalgamées, qu'on ne saura plus trop, à certains moments, s'il s'agit de l'une ou s'il s'agit de l'autre. Mes aventures personnelles viendront s'y mêler aussi, et, pour comble de gâchis, les réflexions de Plumkett.» Petit récit sous forme de journal, entre l'Algérie et Rochefort, qui mêlent le malheureux destin d'une jeune Algérienne et les multiples pensées nostalgiques que Pierre Loti éprouvent, ici et ailleurs. L'exotisme ne fut pour rien dans le succès de Pierre Loti (l8501923), officier de marine qui sillonna les mers du monde pendant plus de cinquante années. Au fil de ses voyages, il ne cesse de tenir un journal intime d'on il puisera la matière de ses romans. Suleïma se présente comme un montage des pages écrites lors de ses escales en Algérie, de 1869 à l880.
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