Bag om Conte 3
Le numéro 24 Ma chère maman, Il faut sécher tes larmes bien vite, ces vilaines larmes qui depuis si longtemps coulent de tes chers yeux; il faut rire, il faut chanter, danser, être heureuse. Pavoise le château, illumine le parc, et fais dire à la chapelle une messe d'actions de grâces. J'ai une joie, une grande joie à t'annoncer. Mais il faut, vois-tu, que je te raconte tout cela par le menu et depuis le commencement. Je le peux, maintenant que le mauvais rêve s'en est allé, que la vie, que le bonheur me reviennent, que je vais aimer, que je vais être aimé. Oui, chère maman, être aimé ! Tu ne savais pas pourquoi je désespérais, pourquoi je dépérissais, pourquoi j'ai voulu me tuer, car j'ai voulu me tuer... Dieu et toi, me pardonnerez-vous ? Hélas ! il te suffisait de me voir malheureux pour devenir malheureuse avec moi, te faire la tendre berceuse des chagrins que tu ignorais et, sans les connaître, la maternelle et sublime endormeuse de mes agonies - de mes agonies !
Vis mere