Bag om Craintes et espérances pour l'art aux Salons de 1911
Est-il vrai que, pour bien connaître une société, il ne faille pas étudier ses grands hommes, mais ses hommes médiocres, parce qu'ils sont plus représentatifs ? En ce cas, c'est avec une attention soutenue qu'il faudrait étudier les Salons de 1911. Ils donnent de l'Art français, à notre époque, une idée moyenne que ne vient déranger aucun chef-d'oeuvre et l'on peut, en les parcourant, se former un système de l'Esthétique moderne tout à fait à l'abri des surprises du génie. La plupart des maîtres se montrent inférieurs à ce qu'ils étaient, ces dernières années, ou bien ne se montrent pas du tout. Aucun talent nouveau ne surgit. La masse des talents moyens ne cesse de progresser. Ainsi, ces deux opinions: Le Salon est meilleur que les années précédentes, et: Le Salon est pire, peuvent également se soutenir, selon qu'on considère, dans une exposition, la somme totale des efforts heureux, des notions acquises, ou bien, au contraire, qu'on tient pour intéressant seulement ce qui est nouveau ou impérieux...
Vis mere