Bag om Dingo
Ce roman est un récit de haute graisse, d'inspiration rabelaisienne, grâce auquel nous pénétrons dans un monde de fantaisie, mais qui n'exclut pas l'observation vacharde: le romancier y décrit sous les couleurs les plus noires la misère intellectuelle et matérielle des habitants de Cormeilles-en-Vexin, où il habite, et qu'il rebaptise Ponteilles-en-Barcis. Comme dans La 628-E8, le véritable héros de ce roman-fable n'est pas un homme: c'est le propre chien éponyme de Mirbeau, Dingo, mort en octobre 1901 et devenu figure mythique, qui est placé au centre du récit et par le truchement duquel le romancier, devenu vieux et incapable de poursuivre ses grands combats esthétiques et politiques, exprime sa révolte, son dégoût et sa soif de liberté. Il renoue ainsi avec l'héritage des philosophes cyniques grecs, qui recouraient à la falsification des valeurs sociales et à leur transgression pour mieux en démontrer l'absurdité.
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