Bag om La Czarine noire et autres contes sur la flagellation
Où est le tsar ? - Il attend tes ordres. - Qu'il vienne. (...) Tu vas me servir, lui dit-elle. Montre-toi digne de ma faveur. Mais, malheur à toi si tu te trompes. - Que désire ma souveraine ? Donne-moi à boire. Elle lui tendit la coupe. Il l'emplit et voulut s'éloigner. Reste. Elle lui jeta un regard si étrange qu'il en eut le frisson. Tu as peur, lui dit-elle d'un ton enjoué. - Non. - Tu mens, tu trembles de tout ton corps. Tu as peur, répéta-t-elle en colère. - Oui, j'ai peur de toi. - À la bonne heure ! Ainsi tu me plais. Et elle se remit à rire, en montrant ses dents blanches. Puis elle secoua la tête, siffla tout bas devant elle et entrouvrit sa tunique. J'ai chaud. Prends garde à toi, esclave ! Je te ferai fouetter à ta première maladresse. Le tsar pâlit et se mordit les lèvres. Narda, tournant le dos à l'orgie qui se déroulait à ses pieds, dégrafa la boucle qui retenait sa tunique et rejeta l'hermine. Froide et impassible comme une divinité de l'Olympe, elle découvrit à son amant confus les radieuses formes de sa beauté. Et, comme elle le voyait trembler et une rougeur brûlante inonder son beau visage, avec une cruauté calculée, elle choisit ce moment pour lui commander d'un ton bref: Du vin ! Wladimir, perdu en contemplation, demeura immobile. Du vin, n'entends-tu pas ? du vin ! Effaré, il saisit la cruche d'argent, et, tout troublé, fixant du regard la bien-aimée, versa le breuvage. Elle, les yeux attachés à ceux de son amant, retira lentement la coupe. Le vin se répandit à la fois sur la nappe, la robe de soie et l'hermine blanche. En un geste emporté, Narda se leva et jeta la coupe. Valet maladroit, cria-t-elle, tu ne mérites que le fouet. Texte intégral. Inclus Un Romancier galicien: Sacher-Masoch, sa vie et ses oeuvres par Th. Bentzon, les contrats avec Wanda et Fanny de Pistor.
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