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La fête

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Après "Les passionnées", René Maizeroy explore à nouveau la vie parisienne et l'amour: désenchanté, charnel, possessif, envoûtant, qui consume et qui dévore, qui rend fou... Amants naïfs, décavés, séducteurs, menteurs, charmeurs, tous ont leur place dans ce recueil de nouvelles où René Maizeroy dresse leur portrait avec ironie et avec talent. Certes oui, l'on ne se trompait pas et les faiseurs de potins n'ont eu tort qu'à demi en accolant mon nom à celui de la tant jolie Lucy Pernelle. Elle m'avait pris le coeur comme un oiselier englue, un matin de gel, quelque imprudent roitelet. Elle eut fait de moi tout ce qu'elle aurait voulu. J'étais sous le charme de son énigmatique et moqueur sourire, où les dents entre les lèvres si rouges avaient quelque chose de cruel, luisaient comme prêtes à mordre, à aviver d'une souffrance le plus câlin, le plus voluptueux des baisers. J'aimais tout en elle, ses souplesses félines, ses lents regards glissant entre les cils mi-clos comme chargés de promesses et de tentations, son élégance un peu cherchée et ses mains, ses blanches mains fines, longues, veinées de bleu comme les exsangues mains d'une sainte de vitrail, ses doigts fuselés où ne brillait que la goutte de sang d'un rubis. J'aurais donné tout ce qui me reste de forces, de jeunesse seulement pour la décoiffer, pour appuyer mes paumes brûlantes sur sa nuque fraîche, sa nuque ronde comme un fruit, pour sentir toute cette soie rayonnante, toute cette crinière d'or m'envelopper, me caresser la peau. Je ne pouvais me lasser d'entendre cette voix dédaigneuse, perverse, inattendue qu'elle a, ces vibrations de cristal fraîches, cette musique qui devient par instants rauque, dure, farouche comme les grands appels sonores des Valkyries. (...) Cela vous fait rire, n'est-ce pas, que je me sois emballé ainsi, moi qui donne de si bons, de si sages conseils aux camarades, qui ai l'effroi de l'amour comme de ces terrains vagues, de ces grèves que découvre la marée basse et où l'on s'enlise, où l'on disparaît ! Mais qui peut répondre de soi, qui peut se défendre contre un tel danger, contre l'attirance magnétique qui se dégage d'une femme ? Pourtant, je me suis guéri, bien guéri et par hasard. Et voici comme l'enchantement en apparence si infrangible a été rompu. Le mauvais mirage (extrait). Édition annotée et illustrée (en noir et blanc pour la version imprimée) également disponible au format numérique.

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  • Sprog:
  • Fransk
  • ISBN:
  • 9781505202618
  • Indbinding:
  • Paperback
  • Sideantal:
  • 218
  • Udgivet:
  • 26. november 2014
  • Størrelse:
  • 127x203x12 mm.
  • Vægt:
  • 218 g.
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Beskrivelse af La fête

Après "Les passionnées", René Maizeroy explore à nouveau la vie parisienne et l'amour: désenchanté, charnel, possessif, envoûtant, qui consume et qui dévore, qui rend fou... Amants naïfs, décavés, séducteurs, menteurs, charmeurs, tous ont leur place dans ce recueil de nouvelles où René Maizeroy dresse leur portrait avec ironie et avec talent. Certes oui, l'on ne se trompait pas et les faiseurs de potins n'ont eu tort qu'à demi en accolant mon nom à celui de la tant jolie Lucy Pernelle. Elle m'avait pris le coeur comme un oiselier englue, un matin de gel, quelque imprudent roitelet. Elle eut fait de moi tout ce qu'elle aurait voulu. J'étais sous le charme de son énigmatique et moqueur sourire, où les dents entre les lèvres si rouges avaient quelque chose de cruel, luisaient comme prêtes à mordre, à aviver d'une souffrance le plus câlin, le plus voluptueux des baisers. J'aimais tout en elle, ses souplesses félines, ses lents regards glissant entre les cils mi-clos comme chargés de promesses et de tentations, son élégance un peu cherchée et ses mains, ses blanches mains fines, longues, veinées de bleu comme les exsangues mains d'une sainte de vitrail, ses doigts fuselés où ne brillait que la goutte de sang d'un rubis. J'aurais donné tout ce qui me reste de forces, de jeunesse seulement pour la décoiffer, pour appuyer mes paumes brûlantes sur sa nuque fraîche, sa nuque ronde comme un fruit, pour sentir toute cette soie rayonnante, toute cette crinière d'or m'envelopper, me caresser la peau. Je ne pouvais me lasser d'entendre cette voix dédaigneuse, perverse, inattendue qu'elle a, ces vibrations de cristal fraîches, cette musique qui devient par instants rauque, dure, farouche comme les grands appels sonores des Valkyries. (...) Cela vous fait rire, n'est-ce pas, que je me sois emballé ainsi, moi qui donne de si bons, de si sages conseils aux camarades, qui ai l'effroi de l'amour comme de ces terrains vagues, de ces grèves que découvre la marée basse et où l'on s'enlise, où l'on disparaît ! Mais qui peut répondre de soi, qui peut se défendre contre un tel danger, contre l'attirance magnétique qui se dégage d'une femme ? Pourtant, je me suis guéri, bien guéri et par hasard. Et voici comme l'enchantement en apparence si infrangible a été rompu. Le mauvais mirage (extrait). Édition annotée et illustrée (en noir et blanc pour la version imprimée) également disponible au format numérique.

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