Bag om La Lutte des races et la Philosophie de l'histoire
" S'il y a certainement des questions plus littéraires, au sens usuel et banal du mot, je ne sais s'il y en a, - même en littérature, - de plus intéressante, ou de plus attirante, mais surtout de plus importante que la question de race. Toutes les autres, en effet, n'y viennent-elles pas comme aboutir ? Si les mêmes genres n'ont pas fait, en tout temps ni partout, sous toutes les latitudes, la même fortune littéraire, et par exemple, depuis Ronsard jusqu'à nos jours, si tous nos poètes ensemble n'ont pu nous donner une Jérusalem seulement; ou encore, si l'évolution du drame anglais dans l'histoire n'a sans doute pas ressemblé à celle de la tragédie française, la cause ou l'explication dernière ne s'en trouve-t-elle pas dans le mystère même des aptitudes originelles des races ? Pourquoi les Allemands n'ont-ils pas de théâtre, à vrai dire ? ou pourquoi l'Europe, dont nos prosateurs ont lait si aisément la conquête, n'a-t-elle jamais franchement accepté nos poètes, en général, et nos lyriques, en particulier ? Mais les genres eux-mêmes, lorsque l'on essaie d'en reconstituer l'histoire et d'en reconnaître la première origine, d'où viennent-ils, et que sont-ils peut-être, si ce n'est autant de symboles, d'expressions plastiques et figurées de ce qu'il y a de plus original, de plus intérieur, et de plus permanent dans l'âme même ou le génie des races ? Puisque donc il n'y a pas de question littéraire un peu complexe qui n'aboutisse à la question de race..."
Vis mere