Bag om La Thessalie
"... Deux journées de cheval nous ont suffi pour traverser en écharpe la péninsule chalcidique, de l'Athos jusqu'à Salonique. L'ancien berceau de la puissance macédonienne est aujourd'hui une assez triste terre. En contournant le golfe de Cassandre, on laisse derrière soi quelques riches métochies de la Montagne-Sainte; en dehors de ces îlots de végétation, la terre est à peine cultivée, les hameaux se font rares et maigres; quelques chevriers paissent leurs troupeaux sur les ruines d'Olynthe et de Potidée. Le second jour on suit de monotones plateaux de bruyères, coupés par des lits de torrents à sec, qui vont s'abaissant vers le golfe Thermaïque sur notre gauche. Çà et là une échappée de vue sur le golfe fait oublier la fatigue en ménageant un admirable tableau; l'horizon de mer est encadré par les crêtes décroissantes de l'Olympe, de l'Ossa et du Pélion, noyées dans une tremblante vapeur rose, demeures prêtes pour les divinités idéales. Vers le soir, nous franchissons un dernier plateau, à l'extrémité duquel Salonique nous apparaît enfin, allongée en forme de croissant au fond de son golfe, en amphithéâtre sur les croupes du mont Kortasch, assez semblable à Smyrne, sa soeur d'Asie. C'est la cité orientale, qu'il faut voir passer de loin dans le rêve, sans l'approcher..."
Vis mere