Bag om Le Dernier Jour D'Un Condamne
Dans la première édition, Victor Hugo présente l'oeuvre comme, au choix, un journal écrit par un condamné ou bien l'oeuvre d'un philosophe ou un poète. Victor Hugo laisse ainsi le lecteur décider. Le livre est alors publié sans nom d'auteur. Très vite cependant, le nom de l'auteur se répand et, à la suite des critiques dont le livre fait l'objet, Victor Hugo rédige une autre préface pour la troisième édition du Dernier Jour d'un condamné (24 février 1829). Il s'agit d'une saynète parodique où il met dans la bouche de bourgeois et bourgeoises caricaturés les reproches faits au livre: un plaidoyer nécessite une argumentation pas des sensations... le criminel ? On ne le connait pas... ce livre raconte des horreurs... le chapitre XXX est une critique de l'Église et le chapitre XL celle de la Royauté.... On y perçoit l'amertume de l'auteur incompris mais aussi la provocation pour susciter la curiosité du lecteur. Mais la préface la plus aboutie est celle de 1832. Dans celle-ci, Victor Hugo prend le temps de développer son argumentation. Il précise ses motivations: le livre est bien un plaidoyer contre la peine de mort. Pour que ce plaidoyer soit efficace, qu'il ait valeur de généralité, il fallait que le personnage principal soit le plus quelconque possible, exécuté un jour quelconque, pour un crime quelconque. Il présente des descriptions très réalistes d'exécutions pour souligner la cruauté de celles-ci, explique comment en 1830 l'abolition de la peine de mort a failli être votée par l'assemblée mais pour de mauvaises raisons. Il interpelle les magistrats, traite le bourreau de chien du juge et propose, non pas brutalement une abolition de la peine de mort, mais une refonte complète du système pénal. Ainsi trois ans après avoir suscité l'émotion par la présentation de ce long monologue d'un condamné à la veille de sa mort, Victor Hugo présente une défense raisonnée de sa thèse.
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