Bag om Le dernier mot de Rocambole, Tome IV
Extrait chapitre I Que s'était-il donc passé ? Moussami, qui n'avait plus de langue, me l'expliquait par signes. Vers minuit, croyant entendre du bruit, il était venu dans ma chambre, où je dormais profondément. Il avait vainement essayé de m'éveiller, et comme le bruit continuait, il s'était dirigé vers la porte pour appeler au secours les gens de l'hôtel. Mais en ce moment cette porte s'ouvrit et quelque chose d'opaque fut jeté sur la tête de l'Indien par deux hommes qui entrèrent dans la chambre. C'était une couverture de laine dans laquelle on lui enveloppa la tête pour l'empêcher de crier. Moussami lutta énergiquement; mais il fut terrassé. En même temps qu'elle l'aveuglait, la couverture étouffait ses cris. Quand il fut à terre, un des deux hommes lui lia les pieds et les mains avec cette adresse et cette dextérité qui tiennent du prodige chez les Indiens. En même temps aussi, on lui mit un bâillon dans la bouche et on retira la couverture. Alors Moussami put voir et entendre. Les deux hommes étaient des Indiens de la race rouge, et à leur costume on reconnaissait tout de suite des sectaires de la déesse Kâli, c'est-à-dire des Étrangleurs. L'un était jeune et paraissait obéir, l'autre était vieux et commandait. Ils s'approchèrent de mon lit et me secouèrent. Mais je ne m'éveillai pas. Le jeune eut un sourire de haine. - Est-ce donc là, dit-il, l'homme qui a vaincu Ali-Remjeh ? - Oui, dit le vieux. - Si nous l'étranglions ? - Tu sais bien que celui qui nous envoie nous a dit que notre tête répondait de la sienne. - C'est vrai, soupira le jeune homme, mais c'est dommage. Le vieux prit ma main dans la sienne et fit glisser l'anneau que j'avais au doigt. Puis il examina attentivement ce bijou: - Oui, dit-il, c'est bien cela. Alors ils me laissèrent dormir et revinrent à Moussami.
Vis mere