Bag om Le medecin des dames de Neans
René Tardiveau, dit René Boylesve, est un écrivain français, né à Descartes (Indre-et-Loire) le 14 avril 1867 et mort à Paris le 14 janvier 1926. Biographie René Tardiveau est le fils de Me François Pierre Auguste Tardiveau, notaire issu d'une famille de petits cultivateurs beaucerons, et de Marie Sophie Boilesve, d'une vieille famille angevine installée en Touraine. Il perd sa mère en 1871 et est élevé par sa grand-tante Clémence Jeanneau, modèle du personnage de la Tante Félicie Planté dans La Becquée, mais celle-ci meurt à son tour en 1876 et son mari se suicide. René et sa soeur Marie retournent alors habiter chez leur père, qui s'est remarié en 1874 avec une jeune femme et qui ne va pas tarder à se ruiner dans une spéculation immobilière (cette histoire inspirera L'enfant à la balustrade). Résumé Rarement certainement, un premier roman n'a été une telle synthèse de l'oeuvre à venir et d'une telle qualité. Ce roman dense se présente comme un roman libertin: un médecin veut guérir les dames de sa ville de l'état de langueur dans lequel les plonge la vie mortellement ennuyeuse d'une petite ville de province. Pour cela, il favorise une intrigue entre une de ses patientes et un jeune homme de bonne famille placé sous la tutelle de l'abbé de Prébendes. L'oeuvre n'est cependant pas seulement un roman libertin sur fond de vie provinciale. Au travers du jeune homme, on suit l'éveil à l'amour, une véritable éducation sentimentale. L'oeuvre est antireligieuse, cependant, alors que le médecin triomphe de l'abbé de Prébendes, éducateur à l'esprit étroit, au travers de la lettre du père, conseiller général, abbé qui en meurt, vient un éloge de l'honnêteté, de la conviction qui, sans nous faire douter des sentiments vraisemblables de l'auteur, nous donne une idée de la complexité de sa personnalité. OEuvre d'observation psychologique, dont certains passages, comme le souligne Gérard Gailly, un proche de René Boylesve et son exécuteur testamentaire, font penser, dès 1896, à Marcel Proust. L'admiration de ce dernier pour l'ensemble de l'oeuvre de Boylesve sera d'ailleurs formulée au travers d'une correspondance assez mince mais sans ambiguïté. Le Médecin est l'oeuvre de René Boylesve dont on peut le plus regretter l'oubli qui la frappe, c'est une oeuvre majeure de notre littérature non seulement parce qu'elle y marque un tournant réussi mais aussi par sa valeur intrinsèque. Outre Marcel Proust d'autres parentés de Boylesve y sont "à peine" perceptibles étouffées par l'originalité du ton de l'auteur, celle d'Anatole France alors en pleine gloire, celle de Flaubert qui à cette époque avait marqué définitivement la littérature française, celle des libertins. Ces influences - peut-on employer ce mot? - ne s'agit-il pas tout simplement des corrélations inévitables entre gens issus d'une même culture, s'épanouiront dans des oeuvres différentes qui laboureront chacune un des sillons ouvert dans le Médecin. René Boylesve a certainement fait preuve dans certaines oeuvres d'une plus grande maîtrise jamais il n'a autant mis, avec autant de force et d'ironie, que dans cette première oeuvre qui demeure un chef d'oeuvre quelles que soient les reproches que l'on puisse lui faire.
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