Bag om L'École normale et son Centenaire
" Il arrive que les hommes et même les femmes, à partir d'un certain âge, mettent leur coquetterie à se vieillir. C'est ainsi que, selon les fâcheux qui ont la manie de tout vérifier, rien ne serait plus rare qu'un centenaire authentique, qui puisse faire valoir, pièces en mains, ses droits à ce titre. Tel se targue, devant les badauds émerveillés, d'avoir vu passer sur sa tête un siècle tout entier, qui n'est même pas nonagénaire. On a accusé l'École normale, non sans quelque malice, d'avoir joué ce jeu. Pour imiter d'autres grandes écoles qui seraient mieux fondées à se réclamer de la Convention nationale, pour avoir, nous aussi, sans plus de retard, notre commémoration solennelle, nous aurions, a-t-on dit, un peu forcé le calcul de nos années; il nous en manquerait, en réalité, une quinzaine pour faire le compte juste; notre montre avancerait; c'est seulement en 1908 que nous aurions dû nous réunir pour célébrer de concert nos vingt lustres de vie et d'activité féconde. Notre Ecole, celle qui, depuis le 6 décembre 1845, s'appelle l'Ecole normale supérieure, n'aurait rien de commun, que le nom, avec les Ecoles normales qui s'ouvrirent à Paris, le 1er pluviôse de l'an III (20 janvier 1795), en exécution du décret du 9 brumaire (30 octobre 1794)..."
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