Bag om L'Espion X. 323
Le 15 janvier, dans cet hiver égyptien doux comme un printemps, ma chère Ellen et moi, mariés depuis trois mois, nous étions postés sur la toiture-terrasse de notre joli home du Caire. Allongés sur des chaises longues de bambou, nous rêvions. La nuit opaline de la vallée du Nil nous entourait de sa pénombre bleue, à travers laquelle se confondaient des chants, venant de la ville, ou des daha-biehs (bateaux) amarrées sur le fleuve, d'où se détache le canal Ismaïlieh, en bordure duquel se trouvait notre demeure, poétiquement dénommée Villa de l'Abeille. Dans la rumeur nocturne, il nous semblait discerner les inflexions rauques des âniers excitant leurs bêtes, la mélopée des conteurs narrant, à l'angle des carrefours, les prouesses d'Antar, le héros arabe, ou les aventures de la Mahmoudié aux cheveux verts.
Vis mere