Bag om L'expiation de Savéli
EXTRAIT: La maison seigneuriale de Daniel Loukitch Bagrianof, construite en bois sur un haut soubassement en brique, tronait au milieu d'une cour bordee a droite par une rangee d'ecuries et de remises, a gauche par les commun? et la boulangerie. Une pelouse ovale, devant le perron, separait en deux bras, comme une ile dans le fleuve, la large route plantee d'arbres qui venait en ligne droite de la station de poste la plus voisine, distante environ de dix-huit verstes. Ce chemin, fait expres pour les seigneurs, etait borde par de gigantesques bouleaux jusqu'a la porte d'entree, porte peu somptueuse, a la verite. Pas d'enceinte de ce cote; un simple fosse suffirait pour defendre la demeure seigneuriale contre les loups, --pour les hommes, il n'en etait pas meme question. Quel audacieux eut pu rever de franchir cette terrible enceinte, plus redoutable que les haies d'epines vivantes qui protegent les chateaux enchantes? Daniel Bagrianof avait des chiens; mais ces chiens, nourris de viande crue et laches tous les soirs, etaient moins redoutables que le regard froid et pesant des yeux bleu clair du seigneur. Henry Greville, de son vrai nom Alice Marie Celeste Durand nee Fleury, nee le 12 octobre 1842, a Paris, et morte le 26 mai 1902, a Boulogne-Billancourt, est une femme de lettres francaise. Biographie Fille de Jean Fleury, ecrivain haguais et professeur a Paris, elle l'accompagne en Russie quand il devient lecteur en litterature francaise a l'universite imperiale de Saint-Petersbourg. Elle y etudie les langues et les sciences avant d'y epouser en 1857, Emile Durand, professeur de droit francais et amateur d'art. Elle commence a ecrire dans le Journal de Saint-Petersbourg, puis, de retour en France, en 1872, elle prend le nom de plume d'Henry Greville, en reference au village de ses parents. Elle ecrit des romans sur la societe russe et publie dans la Revue des Deux Mondes, le Figaro, la Nouvelle Revue, le Journal des debats, le Temps... Auteur prolifique, s'essayant au theatre comme aux nouvelles, a la poesie comme au roman, elle a ete a son epoque, un ecrivain a succes. Son manuel pour l'Instruction morale et civique pour les jeunes filles a ete reedite 28 fois entre 1882 et 1891. Jules Barbey d'Aurevilly lui consacre un chapitre de ses Bas bleus: C'est encore une femme, a ce qu'il parait, ce monsieur-la! La mascarade des pseudonymes continue... (...) Cette revenue du pays des neiges, a tout de suite perce la neige de l'indifference publique, si dure aux debutants. Elle est une perce-neige heureuse! Elle en a la purete... Elle a la purete de la plume, cette chose maintenant plus rare que le talent. Guy de Maupassant dit d'elle: De toutes les femmes de lettres de France, Mme Henry Greville est celle dont les livres atteignent le plus d'editions. Celle-la est surtout un conteur, un conteur gracieux et attendri. On la lit avec un plaisir doux et continu; et, quand on connait un de ses livres, on prendra toujours volontiers les autres Elle est morte emportee par une congestion alors qu'elle suivait une cure a la clinique des docteurs Sollier de Boulogne-Billancourt."
Vis mere