Bag om Mlle Sédaine et la propriété littéraire
" Ceci n'est point un roman, c'est une histoire d'hier, d'aujourd'hui et assurément de demain. C'est de cela qu'il faut gémir, et c'est pour que ce ne soit pas celle de demain et de l'avenir que je la raconte ici. Je désire qu'elle tombe entre les mains des députés, et, parmi eux, de ces hommes qui sentent l'importance de la question vers laquelle ce récit doit nous conduire. La presse est une tribune qui convient à ceux qui aiment la solitude. Elle suffit au peu de choses que je dis, et, quelque droit que j'en puisse avoir, de longtemps je n'en chercherai une autre, car je ne suis qu'un étudiant perpétuel. - Je veux donc vous écrire, messieurs, ce que j'aurais aimé peut-être à vous dire. Il sied mieux d'ailleurs que ces idées ne paraissent pas autrement qu'elles ne vont être présentées ici. Chacun de vous a le temps aujourd'hui de se recueillir un moment pour y penser. A présent les grandes questions qui nous passionnent ont été agitées, sinon résolues, et les parlements se taisent sur elles. Est-ce le silence qui suit un orage ou celui qui en précède un autre ? Je ne sais, mais enfin on se tait. Vous avez cru le vaisseau politique emporté par les courants sur les écueils et vous avez viré de bord; à présent, il faut relever le pavillon. On s'en occupe, dit-on, et après tout la toge de la France n'a encore secoué ni la paix ni la guerre. On dit qu'enfin on pourra terminer aux chambres cette loi depuis assez longtemps projetée sur l'héritage de la propriété littéraire..."
Vis mere