Bag om Nach Paris !
Me trouvant l'an dernier en Suisse, j'eus l'occasion de causer avec quelques officiers allemands internés. L'un d'eux me parut assez naïf et moins arrogant que les autres. Il me conta ses aventures. Mobilisé dès le début de la guerre, deux fois blessé, il avait été fait prisonnier à Verdun. Il attendait avec impatience la fin des hostilités. Il avait, en Prusse, une famille qu'il désirait retrouver et une fiancée que, bien que fort détérioré, il comptait encore épouser. Je ne donne ici que la première partie de ses souvenirs. Elle se termine à la Marne et à sa première blessure. Je n'userai point de la supercherie habituelle des romanciers qui, en pareil cas et se figurant qu'on les en croire davantage, déclarent avoir reçu ou trouvé un manuscrit, rapporter mot pour mot un récit ou l'avoir transcrit sous dictée. Je ne dirai rien ne semblable. Je ne prétends point reproduire, ni suivre pas à pas la relation de mon narrateur. Je me suis borné à prendre des notes. Après quoi, me substituant à mon Boche, je raconte à mon tour son histoire, à ma manière...
Vis mere