Bag om Radicalisations Intersectionnelles
Il est un fait que les débats actuels sur les différentes formes de radicalisation, en France comme au Maghreb, se polarisent, ce qui rend les choses plus opaques et difficiles à analyser pour le grand public.Pour exemple, la qualification récente des gilets jaunes en tant que radicaux, en France et ailleurs, utilisant en cela le même vocable que celui associé à la mouvance dite islamiste, aux terroristes, brouille les cartes en terme éthique et politique.Récemment, les accusations à l'encontre de la journaliste engagée Rokhaya Diallo, entre et, désormais considérée par des intellectuels de gauche, tel que Pascal Brukner, comme une islamo-gauchiste et même une complice des terroristes, qui aurait entraîné la mort des douze de Charlie .On en arriverai bientôt à oublier que ces identités meurtrières ont depuis vingt ans un potentiel global, une origine perçues comme étrangère, en ce qui concerne l'islamisme tout particulièrement. Ce dernier n'est qu'un fascisme de plus, toujours construit sur le dos des minorités ethniques, religieuses ou sexuelles, engendré par les tensions du XXe siècle, dont la façade est verte, plutôt que d'être brune, rouge ou bleu .Pourtant, l'attaque du 29 octobre 2020 qui a fait trois victimes, au coeur de la basilique de Notre-Dame de Nice, ne fait que rappeler l'urgence d'une connaissance accrue des contextes sociopolitiques outre-méditerranée.Je vous propose donc, à travers cet essai, de franchir la mer Méditerranée afin de prendre de la distance avec un contexte français particulièrement ancré historiquement et idéologiquement, tout en retrouvant les racines d'un mal qualifié aujourd'hui par les plus hautes instances de l'Etat comme une forme de séparatisme ou de communautarisme . En réalité, ces replis identitaires, ces rejets de l'autre, ne sont-il pas en passe de donner lieu en France, comme dans certaines sociétés du Maghreb, à des formes renouvelées de balkanisations de nos sociétés, où chacun-e ne se souciera plus que de son groupe communautaire fantasmé ? En dépit de cela, certain-es des individus appartenant à une minorité, notamment sexuelle, cultivent l'idée d'une double appartenance communautaire, par le biais de subcultures fluides et interconnectées. Ces représentations identitaires alternatives, hybrides, en miroir du nationalisme patriarcal hégémonique, constitueraient-elles une forme de prévention contre le retour d'un radicalisme religieux, instrumentalisé à des fins de plus en plus formellement xénophobes, virilistes et fascisantes
Vis mere