Bag om Theodore Parker
" Il y a un an à peine, le 10 mai 1860, Florence voyait s'éteindre une des plus brillantes intelligences, l'un des plus nobles coeurs qui aient honoré l'Union américaine: Théodore Parker succombait à l'inexorable maladie dont il avait en vain demandé la guérison au doux climat de l'Europe méridionale. Il n'avait pas cinquante ans. Sa mort prématurée était sainte comme celle d'un martyr, car elle avait pour cause l'excès de son dévouement à la vérité religieuse et sociale. Sans jamais calculer, Parker avait prodigué dans la lutte tout ce que sa vigoureuse constitution lui avait donné d'énergie physique. Il mourait avant d'avoir vu se lever le jour qu'il avait tant de fois prédit, où la république américaine aurait honte enfin du hideux ulcère que l'esclavage attache à ses flancs. Il était heureusement de ces coeurs de lion qui n'ont pas besoin pour combattre jusqu'à la fin d'être encouragés par le succès. Ce sont toujours ceux-là qui fécondent pour les autres le sol de l'avenir. Son nom, déjà placé au Nouveau-Monde parmi les premiers, peu connu encore en Europe en dehors des cercles anglais et allemands, calomnié même quelquefois de ce côté de l'Atlantique par des écrivains superficiels ou prévenus, son nom est destiné à grandir avec ceux des Channing et des Emerson dans l'estime et l'admiration de la postérité. Personne n'en doutera, nous osons l'espérer, après avoir lu un exposé de la carrière militante de cet homme éminent, de ses idées religieuses, et de la lutte qu'il soutint pour la noble cause de l'émancipation avec une si étrange et si vigoureuse éloquence..."
Vis mere