Bag om Un Essai de bonheur conjugal
... Que les gens moraux ne s'indignent pas! Peut-être en définitive je défends leur cause. Cosme lui-même, en ses jours de sagesse, disait souvent: Je suis loin de nier qu'il puisse exister, sous la protection de la religion et des lois, nombre d'unions parfaitement heureuses; c'est ma faute si je ne les ai pas connues. J'ai l'horreur seulement de ce préjugé qui érige en époux modèles ceux qui ont abusé de tous les plaisirs de cette vie. La femme a un singulier instinct qui lui fait repousser l'innocence, je le sais bien. Eve a mieux aimé le diable qu'un homme candide, d'accord. Ne cherchez donc point des Grandissons pour les Clarisses, j'y consens; mais avant tout ne les livrez pas à de vieux Lovelaces. Il est une race complètement impropre au mariage, c'est celle de ces chercheurs éternels de volupté qui, après avoir embrassé toute sorte d'idoles impures, veulent, dans une étreinte suprême, enlacer la candeur et la jeunesse. Ces gens-là sont des époux de la pire espèce. Si parfois ils évitent certaines mésaventures, ils n'en sont pas moins au-dessous, pour moi, des êtres confiants dont les épreuves excitent tant d'injustes railleries. Ils ne sont même pas bons à devenir ce que sont ces honnêtes confesseurs de la foi conjugale. ...
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