Bag om Vers Ispahan
Extrait: ...etincelante lumiere. Cependant nos betes de charge, distancees depuis le matin, ne nous rejoignent point, non plus que nos cavaliers de Chiraz. Tout le jour, nous les attendons comme s ur Anne, montes sur le toit du caravanserail, interrogeant l'horizon: des caravanes apparaissent, des mules, des chameaux, des anes, des betes et des gens de toute espece, mais les notres point. A l'heure ou les ombres des grandes montagnes s'allongent demesurement sur le desert, l'un des cavaliers enfin arrive: Ne vous inquietez pas, dit-il, ils ont pris un autre chemin, de nous connu; dormez ici, comme je vais faire moi-meme; demain vous les retrouverez a quatre heures plus loin, au caravanserail de Khan-Korrah. Donc, dormons a Dehbid; il n'y a que ce parti a prendre, en effet, car voici bientot l'enveloppement solennel de la nuit. Mais qu'on apporte beaucoup de chardons secs, dans l'atre ou nous allumerons notre feu. Le muezzin jette ses longs appels chantes. Les oiseaux, cessant de tournoyer, se couchent dans les branches de quelques peupliers rabougris, qui sont les seuls arbres a bien des lieues alentour. Et des petites filles d'une douzaine d'annees se mettent a danser en rond, comme celles de chez nous les soirs de mai; petites beautes persanes que l'on voilera bientot, petites fleurs d'oasis destinees a se faner dans ce village perdu. Elles dansent, elles chantent; tant que dure le transparent crepuscule, elles continuent leur ronde, et leur gaite detonne, dans l'apre tristesse de Dehbid. Lundi, 7 mai. Le soleil va se lever quand nous jetons notre premier regard au dehors, par les trous de notre mur de terre. Une immense caravane, qui vient d'arriver, est au repos sur l'herbe toute brillante de gelee blanche; les dos bossus des chameaux, les pointes de leurs selles se detachent sur l'Orient clair, sur le ciel idealement pur du matin, et, pour nos yeux mal eveilles, tout cela d'abord se confond avec les...
Vis mere