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" On ne saurait, sans imprudence, vouloir dès aujourd'hui porter un jugement décisif sur le grand ouvrage où M. Taine aura mis bientôt douze ou quinze ans de sa laborieuse existence. En effet, nous ne connaissons pas la conclusion de ces Origines de la France contemporaine, et nous l'oserions d'autant moins présumer, que peut-être M. Taine lui-même ignore-t-il encore ce qu'elle sera. Quand il faisait paraître son Ancien Régime, il ne se doutait pas qu'il dût être un jour si sévère à la révolution, puisque enfin, dans le dernier volume de sa Révolution, s'il n'a pas fait précisément l'apologie de l'ancien régime, il ne s'en faut de guère. Mais qui répondra bien, puisque sa Révolution a finalement déçu tant de lecteurs de son Ancien Régime, que son Empire ne prépare pas quelque déception du même genre à la plupart de ceux qui lui savent jusqu'ici tant de gré d'avoir écrit cette Révolution ? - Ce n'est pas une logique ordinaire que celle de M. Taine, et, plus hardie que conséquente, elle s'est toujours réservé jusqu'au bout le secret de ses conclusions..."
Ce n'est pas un article, c'est tout un livre et un gros livre que l'on pourrait ou qu'il faudrait consacrer à l'histoire de la Tragédie dans la littérature universelle, si surtout on y voulait joindre l'examen et la discussion des questions de toute nature qui sont, à vrai dire, une partie de cette histoire même. C'est ainsi qu'une histoire de la tragédie grecque se distinguerait à peine, si l'on en croyait quelques critiques, d'une histoire du sentiment religieux en Grèce; et le moyen d'entendre l'histoire de la tragédie française, si l'on ne commence par en rattacher les diverses fortunes à toute l'histoire de notre ancien régime ? Obligés que nous sommes ici de nous restreindre, nous ne pourrons guère, dans ce court essai, qu'effleurer en passant quelques-unes de ces questions, les moins particulières, et nous ne donnerons de l'histoire de la tragédie qu'une esquisse tout à fait insuffisante. Nous tacherons du moins de faire qu'on y reconnaisse, pour ainsi parler, le schéma de l'histoire ou de l'évolution d'un genre, et, de telle manière, que tout ce que nous ne dirons pas, on en aperçoive clairement, dans ce que nous dirons, les points de rencontre, d'insertion, et d'attache...
" ... Les origines de Rivarol, comme aussi bien celles de beaucoup d'hommes de lettres de la fin du XVIIIe siècle, sont assez obscures. On n'a su pendant longtemps ni si son père était aubergiste ou gentilhomme, ni si lui-même était né en 1753, ou en 1754, ou en 1757, ni s'il fit ses premières études à Cavaillon ou à Bagnols. Il semble bien que M. de Lescure ait raison de le faire naître le 26 juin 1753; les deux autres points ne paraissent pas encore suffisamment éclaircis. Ce ne sont pas là détails d'une grande importance. Il est plus intéressant d'apprendre par le témoignage de l'un de ses biographes qui, s'il devint plus tard de ses ennemis, avait commencé par être des amis de sa jeunesse, Cubières-Palmaizeaux, qu'aux environs de dix-huit ou vingt ans, Rivarol avait la plus belle figure, la plus belle taille et la démarche la plus noble; et que les dames d'Avignon, où il était alors au séminaire, a suivaient des yeux en soupirant le bel abbé de Sainte-Garde, ou même l'accompagnaient jusqu'aux portes de son austère demeure. L'observation de Cubières, en d'autres temps, et d'un autre homme que Rivarol, ne prouverait peut-être que l'indiscrétion et la futilité du biographe. On verra tout à l'heure qu'elle a son prix ici, et qu'elle importe, si je puis ainsi dire, à la composition du personnage..."
" ... Entrons donc au village et pénétrons dans la maison, non pas du gros fermier, dont les fils, dès ce temps-là, deviennent, s'il plaît à Dieu, procureurs, avocats, médecins, mais dans la maison du laboureur, propriétaire, métayer, fermier on colon, qui gagne sa vie à la sueur de son front et qui, sans jouir du superflu, possède le strict nécessaire. En Champagne, dans une province dont la pauvreté, même sous l'ancien régime, passe pour proverbiale, presque partout le laboureur ou manouvrier est propriétaire de la chaumière qu'il habite. On estime que la plus modeste, à la fin du XVIIIe siècle, vaut de trois à quatre cents livres, le sol, à la vérité, n'en est ni carrelé ni planchéié, les bestiaux y logent avec la famille, la couverture en est de paille; mais faut-il donc, de notre temps même, aller si loin dans nos campagnes pour y reconnaître cette modeste habitation rurale ? Le mobilier se compose du lit tout d'abord, le meuble le plus coûteux de la maison, et que nous trouvons estimé jusqu'à cent livres dans un contrat de mariage de 1683. Extérieurement, il est fait de poirier, de noyer, d'antique bois de chêne, orné de rideaux, en serge rouge, verte ou jaune, à franges de soye; intérieurement, les filles, en épousant, stipulent au contrat qu'il sera garni d'un matelas et d'un traversin de plume. Sans doute il n'a pas toujours ni partout ce bel aspect d'aisance et presque de richesse. Dans les Alpes, nous dit M. Babeau, des sortes de tiroirs placés les uns au-dessus des autres recevaient la literie. Je crois seulement pouvoir ajouter qu'en dépit de la révolution, au fond de plus d'une province, M. Babeau retrouverait encore ces sortes de tiroirs..."
" S'il y a certainement des questions plus littéraires, au sens usuel et banal du mot, je ne sais s'il y en a, - même en littérature, - de plus intéressante, ou de plus attirante, mais surtout de plus importante que la question de race. Toutes les autres, en effet, n'y viennent-elles pas comme aboutir ? Si les mêmes genres n'ont pas fait, en tout temps ni partout, sous toutes les latitudes, la même fortune littéraire, et par exemple, depuis Ronsard jusqu'à nos jours, si tous nos poètes ensemble n'ont pu nous donner une Jérusalem seulement; ou encore, si l'évolution du drame anglais dans l'histoire n'a sans doute pas ressemblé à celle de la tragédie française, la cause ou l'explication dernière ne s'en trouve-t-elle pas dans le mystère même des aptitudes originelles des races ? Pourquoi les Allemands n'ont-ils pas de théâtre, à vrai dire ? ou pourquoi l'Europe, dont nos prosateurs ont lait si aisément la conquête, n'a-t-elle jamais franchement accepté nos poètes, en général, et nos lyriques, en particulier ? Mais les genres eux-mêmes, lorsque l'on essaie d'en reconstituer l'histoire et d'en reconnaître la première origine, d'où viennent-ils, et que sont-ils peut-être, si ce n'est autant de symboles, d'expressions plastiques et figurées de ce qu'il y a de plus original, de plus intérieur, et de plus permanent dans l'âme même ou le génie des races ? Puisque donc il n'y a pas de question littéraire un peu complexe qui n'aboutisse à la question de race..."
" Il n'a manqué à Molière que d'éviter le jargon et d'écrire purement: ainsi s'exprimait La Bruyère, en 1689, quinze ou seize ans après la mort de Molière; et, - si l'on fait attention quelles étaient alors les fréquentations du maître d'histoire du duc de Bourbon, Malézieu, Boileau, Racine, Bossuet, Fénelon peut-être, - ce jugement si sévère ne doit pas être considéré comme le sien seulement, mais comme celui de tout un petit cercle de délicats. Quelques années plus tard, en 1697, dans l'article POQUELIN de son grand Dictionnaire, Bayle disait, de son côté, qui était le côté de Hollande: Il (Molière) avait une facilité incroyable à faire des vers, mais il se donnait trop de liberté d'inventer de nouveaux termes et de nouvelles expressions: il lui échappait même fort souvent des barbarismes. Et, en 1713 enfin, dans sa Lettre sur les Occupations de l'Académie française, Fénelon, un Fénelon désabusé pourtant et détaché de bien des choses, mais non pas de celles de l'esprit, enchérissant sur La Bruyère et sur Bayle, disait à son tour: Encore une fois je le trouve grand, - c'est toujours Molière, - mais ne puis-je pas parler en toute liberté sur ses défauts ? En pensant bien il parle souvent mal; il se sert des phrases les plus forcées et les moins naturelles..."
" ... Si ce n'est pas à faire à nous que de juger ces opinions, ne pensera-t-on pas que ce l'était sans doute au docteur Möbius ? Et si nous regrettons qu'il l'ait oublié, c'est qu'en vérité, pour expliquer l'une au moins des origines de la folie de Rousseau, nous ne saurions imaginer de théorie plus probable. Que dis-je ! on l'aurait inventée pour lui qu'elle ne s'adapterait pas mieux, qu'elle n'adhérerait pas d'une manière plus étroite à tout ce que nous savons du caractère de sa personne et de l'histoire de sa vie. Oui, sa nature était ainsi faite qu'elle offrait au plaisir comme à la douleur ce qu'on me permettra d'appeler une surface d'impressionnabilité plus vaste, ou des prises plus nombreuses et plus tenaces à la fois. Se rappelle-t-on comme il a parlé, dans la Nouvelle Héloïse et dans l'Emile, des odeurs et de l'odorat ? ..."
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.
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" ... Je ne parlerai pas de l'homme. Il n'a point caché sa vie, mais il ne l'a pas étalée non plus; et, pour me servir de ses propres expressions, l'un des mérites comme l'un des bonheurs en lut d'être obscure. Je n'insisterai pas davantage sur les premiers essais de l'écrivain. Il suffît de savoir que, lorsque Feuillet débuta, aux environs de 1846, le romantisme, encore que mal remis du retentissant échec des Burgraves, régnait pourtant toujours. Et, en effet, ce n'était pas Scribe ou Ponsard dont l'influence pouvait contre-balancer celle des Dumas et des Hugo, des Balzac et des George Sand, des Musset et des Mérimée. Il y avait d'ailleurs en Feuillet un goût inné de la distinction, et, quoiqu'il n'eût pas été bercé a sur les genoux d'une duchesse, il y avait une habitude naturelle d'esprit, si je puis ainsi dire, déjà trop aristocratique, pour qu'il pût s'accommoder de ce que les ennemis du romantisme, en ce temps-là, mêlaient à leur solide et louable bon sens, de lourdeur, d'inélégance, et de vulgarité. Comme tous les jeunes gens, Feuillet commença donc par imiter les maîtres qu'il avait admirés du fond de sa province ou qu'il avait lus en cachette au lycée..."
L'évolution de la poésis lyrique en France au dix-neuvième siècle - Tome II by Ferdinand Brunetière. This book is a reproduction of the original book published in 1894 and may have some imperfections such as marks or hand-written notes.
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Quand je dis l'Erreur du XVIIIe siècle, il en a certes commis plus d'une, dont nous portons encore la peine, et qu'il y a lieu de craindre que l'avenir ne répare jamais. Dans l'histoire des peuples, il y a des erreurs irréparables, comme dans l'histoire des individus, et ce ne sont toujours ni les plus apparentes ni celles qu'on se reproche le plus: il arrive même quelquefois que l'on s'en fasse gloire! Mais l'erreur que je veux dire, et que je considère comme l'une des plus graves, - parce qu'après les avoir engendrées, c'est elle qui commande la plupart des autres, - est celle qu'Auguste Comte a dénoncée jadis, dans un passage de son Cours de philosophie positive, que j'avais récemment l'occasion de citer, et dont je voudrais mettre aujourd'hui l'importance en lumière. Il y a plus de choses qu'on ne le croit dans la philosophie d'Auguste Comte: il y a surtout plus de lecture, plus d'érudition, plus de connaissances précises et concrètes que n'y en ont su discerner quelques-uns de ses critiques. M. Comte n'entend rien aux sciences de l'humanité, parce qu'il n'est pas philologue: c'est une phrase d'Ernest Renan, qui faisait infiniment moins de cas de M. Comte que de Victor Cousin. Je voudrais montrer ce qu'il y a d'injuste dans ce jugement; et, pour le montrer d'une manière qui n'ait rien de philologique, je voudrais montrer de quelle vive lumière les affirma lions générales et prétendues a priori du philosophe éclairent dans leurs profondeurs quelques-unes des réalités de l'histoire des idées...
Quand la séparation sera votée, ... nous savons tous que le budget des cultes se trouvera supprimé, d'une part, ou diminué de plusieurs millions; et, d'autre part, la nomination de nos évêques ne dépendra plus d'un gouvernement que l'intérêt de la religion n'a pas depuis cent ans toujours inspiré dans ses choix; mais, d'ailleurs, il n'y aura rien de fait, et c'est seulement alors que les vraies difficultés surgiront. Nous ne sommes pas embarrassés de savoir comment l'Etat y fera face, ni lui non plus ! et, sans plus de scrupules qu'il n'en a montré jusqu'ici, nous pouvons être sûrs qu'il appliquera le droit de la force. Mais, l'Église, que fera-t-elle ? ou, pour parler peut-être avec plus d'exactitude, les catholiques de France, que feront-ils ? C'est ce qu'il est devenu sans doute urgent d'examiner. Nous ne parlerons donc aujourd'hui ni de la question théorique ou académique de la séparation de l'Église et de l'État, ni du Concordat, et de tant de moyens qu'il y aurait eu, si vraiment on l'eût voulu, de le conserver en l'adaptant aux nouvelles conditions qui se sont imposées depuis 1802 tant à l'Église qu'à l'État moderne. Sur l'un comme sur l'autre point, tout a été dit, depuis deux ans qu'on les discute, à la Chambre, dans les journaux, dans les salons ou dans les cercles, hier encore au Sénat; - et les opinions sont faites. Si nous exprimions aujourd'hui la nôtre, c'est un plaisir bien inutile que nous nous donnerions; elle viendrait un peu tard; nous convenons franchement qu'elle ne serait pas neuve; et elle ne changerait rien aux choses. Mais la vraie question, - la question du jour, si je l'osais dire, - et la question de demain, c'est de savoir, quand la séparation sera votée, ce que fera l'Église ?...
" ... Nous avons donc accoutumé, nous continuons toujours, et avec raison, de glorifier en la personne de Voltaire l'action de toute une armée, puisque aussi bien c'est lui, l'auteur d'OEdipe et de la Henriade, le confident de Frédéric II et de Catherine, le défenseur des Calas, le patriarche de Ferney, que cette armée reconnut, applaudit, acclama comme chef, et que ce n'est pas seulement avec lui, mais par lui qu'elle vainquit. Et si la victoire ne fut pas sans mélange, c'est-à-dire, pour la remporter, si Voltaire et les siens recoururent souvent à des moyens que l'on ne saurait trop condamner, si même les mobiles qui les guidèrent ne furent pas tous ni toujours honorables, s'il y en eut de laids, de honteux et de bas, si beaucoup de choses, par conséquent, périrent sous leurs coups, qui méritaient d'être conservées, on a trouvé généralement la victoire assez belle et d'un assez grand prix pour n'en vouloir pas rendre un seul des avantages, - et cela peut suffire à la gloire d'un homme. L'histoire et l'opinion ne se sont jamais armées de toute leur morale que contre ceux qui n'ont pas réussi..."
"... Mais où est-elle, cette éloquence ? et, si les témoignages ne nous font pas défaut, qui l'ont célébrée en son temps, où en sont aujourd'hui les monuments authentiques ? C'est une question qu'on n'eût pas eu seulement l'idée de se poser, il y a vingt-cinq ou trente ans, et la belle édition des OEuvres de Bourdaloue, donnée de 1707 à 1734, chez Rigaud, en seize volumes, par le Père Bretonneau, faisait foi: le texte des Sermons était là. On savait bien que, - pas plus que Bossuet, avant lui, et Massillon, depuis eux, - Bourdaloue n'avait lui-même publié ses Sermons. Il en avait eu l'intention, mais d'autres soins l'en avaient détourné. On savait également que le Père Bretonneau, selon l'usage de son temps, avait cru devoir corriger, parer, et orner son auteur avant de le présenter au public. C'est ce qu'avaient fait avant lui, en 1669, les éditeurs des Pensées de Pascal, et c'est ce que devait faire après lui, en 1772, l'éditeur des Sermons de Bossuet..."
" Le sujet dont je voudrais vous entretenir ce soir étant aussi délicat que complexe, vous me permettrez, avant tout, de le bien délimiter et de le préciser. Ce n'est en effet ni de l'obligation ni de l'utilité, mais uniquement du besoin de croire que je vais vous parler. L'utilité de croire est évidente, étant ce que nous sommes; et, pour n'en prendre qu'un exemple, demandez-vous ce qu'il adviendrait de l'humanité, si, conformément au précepte cartésien, chacun de nous ne voulait admettre pour vrai que ce qu'il connaîtrait évidemment être tel ? L'obligation de croire est impérieuse; et aucun de nous, - j'aurai, chemin faisant, l'occasion de vous le montrer, - ne s'y soustrait qu'à son pire détriment..."
" ...Il passe rapidement sur les défauts qu'il lui reproche, et dont les principaux seraient, à son avis, la complication de notre syntaxe et l'absurdité de notre orthographe. C'est aussi l'opinion de M. Jean Barès, de M. Georges Leygues, du Conseil supérieur de l'Instruction publique, et de la Ligue de l'Enseignement, - celle que préside M. Ferdinand Buisson: - ce n'est pas l'opinion de l'Académie française, ni celle des écrivains en général, ni des poètes, ni la nôtre, si nous l'osons dire; et nous avons eu jadis, ici même, l'occasion de nous expliquer sur ce point. On ne modifie point la syntaxe par décret ou par principes, ni l'orthographe: il faut ici laisser faire à l'usage et au temps. Mais nous ajouterons une observation. Ceux qui se récrient sur les difficultés, ou, comme ils s'expriment, sur les chinoiseries de l'orthographe et sur les subtilités de la syntaxe françaises, qui regrettent le temps qu'on y consacre dans nos écoles, et qui déplorent l'obstacle qu'elles opposent à la bonne volonté des étrangers, sont-ils bien sûrs que ces obstacles mêmes, et cette application, n'aient pas contribué pour une part au perfectionnement de la langue ? En d'autres termes: si la langue française est ce qu'elle est, croit-on qu'elle ne le doive pas, pour une part, à l'étude attentive, méticuleuse et continue, dont elle est l'objet dès l'école primaire ? Croit-on que les singularités de l'orthographe, en gravant dans les mémoires la figure entière des mots, ne contribuent pas à en préciser ou à en fixer la valeur d'usage ?..."
This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.
Discours de réception de M. Ferdinand Brunetière, Réponse de M. le comte d'Haussonville by Ferdinand Brunetière. This book is a reproduction of the original book published in 1894 and may have some imperfections such as marks or hand-written notes.
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" Si je ne vous ai pas écrit plus promptement pour vous exprimer toute ma reconnaissance de l'accueil que vous avez bien voulu me faire à Angers, et me ménager vous-même auprès de vos diocésains, vous ne m'aurez pas, je pense, intérieurement accus; de négligence, - et encore moins d'ingratitude, - mais vous m'aurez excusé plutôt sur le formidable arriéré de besogne que je retrouve à Paris, quand il m'est arrivé, comme ce mois-ci, de m'absenter une quinzaine de jours. Ce n'est rien de très important, à la vérité, mais c'est un détail à n'en plus finir, et parce que c'est le genre de travail le moins attrayant qu'il y ait au monde, il dure bien plus longtemps qu'il n'en vaudrait la peine. Mais me voici rentré dans mon courant, et le premier instant de loisir que; je trouve, j'en profite pour vous dire ce que je ne saurais trop vous redire: combien je vous suis obligé de votre bienveillance, et l'inoubliable souvenir que j'en ai rapporté. Plus de mots en diraient moins, et je suis bien sûr que Votre Grandeur ne se trompera pas à l'accent de ceux-ci. Je penserai plus d'une fois à Angers, ce qui n'est pas d'ailleurs bien difficile à un Vendéen, et quand j'y penserai, c'est l'Evêché que je reverrai..."
Conférences de l'Odéon, Les Époques du Théàtre Français (1636-1850) by Ferdinand Brunetière. This book is a reproduction of the original book published in 1893 and may have some imperfections such as marks or hand-written notes.
" La Pléiade. C'était, dit-on, le nom et le signe sous lequel autrefois s'étaient réunis sept poètes de l'époque des Ptolémées: Lycophron, Théocrite, Aratus, Nicandre, Apollonius, Philippe, et Homère le jeune. La nôtre fut complète quand à Daurat, Ronsard, du Bellay et Baïf se furent adjoints Pontus de Tyard, Etienne Jodelle, et Rémy Belleau. Quels caractères, ou quel idéal avaient-ils donc en commun ? Ils ne le savaient pas encore eux-mêmes. Ils ne le sauront, ils ne s'en rendront compte qu'après la publication de la Défense et Illustration de la Langue française et ce qu'elle soulèvera d'ardentes contradictions. Mais ils aimaient tous passionnément deux choses: la gloire et le grec. Ils avaient aussi, très vif, quoique très confus, le sentiment ou l'instinct de l'art..."
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