Bag om La San Felice
" Les illustres fugitifs n¿étaient pas les seuls qui, dans cette nuit terrible, eussent eu à lutter contre le vent et la mer.
À deux heures et demie, selon sa coutume, le chevalier SanFelice était rentré chez lui, et, avec une agitation en dehors de toutes ses habitudes, avait deux fois appelé :
¿ Luisa ! Luisa !
Luisa s¿était élancée dans le corridor ; car, au son de la voix de son mari, elle avait compris qüil se passait quelque chose d¿extraordinaire : elle en fut convaincue en le voyant.
En effet, le chevalier était fort pâle.
Des fenêtres de la bibliothèque, il avait vu ce qui s¿était passé dans la rue San Carlo, c¿est à dire la mutilation du malheureux Ferrari. Comme le chevalier était, sous sa douce apparence, extrêmement brave et surtout de cette bravoure que donne aux grands c¿urs un profond sentiment d¿humanité, son premier mouvement avait été de descendre et de courir au secours du courrier, qüil avait parfaitement reconnu pour celui du roi ; mais, à la porte de la bibliothèque, il avait été arrêté par le prince royal, qui, de sa voix câline et froide, lui avait demandé :
¿ Où allez vous, San Felice ?
¿ Où je vais ? où je vais ? avait répondu San Felice."
Vis mere