Bag om L¿âme américaine
De tous les pays modernes, les États-Unis sont incontestablement celui dont la bibliographie a tenu le plus de place, au XIXe siècle. Les ouvrages publiés depuis quarante ans, en différentes langues, sur l'histoire, la civili- sation et les m¿urs américaines représentent probablement, à eux seuls, plus d'un millier de volumes. Des historiens, comme Bancroft, Bradford, Hildreth, Carlier, MM. Goldwin Smith, Mac-Master etc., ont raconté l'établissement des colonies anglaises d'Amérique, la fondation de la République, sa croissance prodigieuse et la vie des générations successives qui l'ont habitée. Des légistes et des écrivains politiques, comme MM. Curtis, Tiedman, Ellis Stevens ont rattaché les institutions libres des États- Unis à celles du pays de liberté d'où elles ont été importées et établi leur filiation. Des économistes, comme, Émile Chevalier, et M. de Rousiers, des universitaires, comme M. Barnaud ont très consciencieusement mis en lumière le développement matériel et les systèmes éducationnels de la grande République. Des penseurs, comme Tocqueville, Claudio Jeannet, Matthew Arnold, M.M. James Bryce, Lecky ont recherché quels enseignements offre au Vieux Monde cette démocratie jeune, vigoureuse, poussée dans un sol vierge, et quel rôle elle est appelée à jouer dans la marche du progrès et l'évolution des idées.
Enfin, tous les touristes européens lettrés qui ont traversé l'Atlantique, Hamilton, Sir Charles Lyell, Dickens, Xavier Marmier, Laboulaye, M. Paul Bourget, pour ne nommer que quelques-uns des plus célèbres, ont rapporté de leurs voyages d'Outre-mer des tableaux de m¿urs pleins d'aperçus neufs, de remarques piquantes et d'observations subtiles.
On trouvera, sans doute, présomptueuse la tentative d'un inconnu qui, venant après tant d'écrivains autorisés, prétend trouver encore à glaner dans le vaste champ d'études que constituent l'histoire et la vie américaines ; on la trouvera surtout bien superflue.
Vis mere