Bag om LE C¿UR CAMBRIOLÉ, L¿HOMME QUI A VU LE DIABLE
Nos parents nous avaient fiancés dès notre plus jeune âge.
Quand j¿avais douze ans et qüelle en avait huit, on disait déjà,
autour de nous, que nous formions un couple charmant, et nos
mères nous admiraient. Nous aurions voulu nous marier tout de
suite, tant nous nous aimions. Nous étions cousins germains et nos
familles nous réunissaient pendant les vacances. À cette époque,
Cordélia m¿avait déjà donné son c¿ur, son petit c¿ur de huit ans.
Moi, j¿étais un très grand garçon pour mon âge, d¿un blond
presque roux, très fort, enragé de sport, paresseux à l¿étude. La vie
au grand air était la seule qui me convînt. J¿en avais donné le goût à
Cordélia, qui avait plutôt un penchant pour la lecture et les arts. Sa
mère était italienne. Mon oncle l¿avait épousée au cours d¿un voyage
d¿affaires qüil avait fait à Turin. À huit ans, Cordélia était déjà
bonne musicienne, mais elle nous étonnait surtout par sa facilité à
dessiner ou à peindre ce qui la frappait ou l¿intéressait. Pour moi
tout ce qui sortait des mains de Cordélia me paraissait un miracle.
Vis mere