Bag om Portraits Littéraires
«Chaque publication de ces volumes de critique est une manière pour moi de liquider en
quelque sorte le passé, de mettre ordre à mes affaires littéraires.» C'est ce que je disais
dans une dernière édition de ces portraits, et j'ai tâché de m'en souvenir ici. Bien que ce
ne soit qu'une édition nouvelle à laquelle un choix sévère a présidé, j'ai fait en sorte
qu'elle parût à certains égards véritablement augmentée. En parlant ainsi, j'entends bien
n'en pas séparer le volume intitulé: Portraits de Femmes, qu'on a jugé plus commode
d'isoler et d'assortir en une même suite, mais qui fait partie intégrante de ce que
j'appelle ma présente liquidation. Les portraits des morts seuls ont trouvé place dans ces
volumes; ç'a été un moyen de rendre la ressemblance de plus en plus fidèle. J'ai ajouté
çà et là bien des petites notes et corrigé quelques erreurs. C'est à quoi les réimpressions
surtout sont bonnes; les auteurs en devraient mieux profiter qu'ils ne font. L'histoire
littéraire prête tant aux inadvertances par les particularités dont elle abonde!
Le docteur
Boileau, frère du satirique, a écrit en latin un petit traité sur les bévues des auteurs
illustres; et, en les relevant, on assure qu'il en a commis à son tour. J'ai fait de plus en
plus mon possible pour éviter de trop grossir cette liste fatale, où les grands noms qui y
figurent ne peuvent servir d'excuse qu'à euxmêmes. «L'histoire littéraire est une mer
sans rivage,» avait coutume de dire M. Daunou, qui en parlait en vieux nocher; elle a par
conséquent ses écueils, ses ennuis. Mais il faut vite ajouter qu'au milieu même des soins
infinis et minutieux qu'elle suppose, elle porte avec elle sa douceur et sa récompense.
Vis mere